Commémoration du 15-Octobre : Une date et des polémiques
Commémoration du 15-Octobre
Une date et des polémiques
Le 15 octobre marque l'anniversaire de deux événements. Une date, deux événements selon qu'on se situe dans le camp des sankaristes ou dans celui des "blaisistes" : en effet, le 15 octobre marque l'anniversaire de la mort du président du Conseil national de la révolution (CNR), Thomas Sankara, mais aussi l'accession à la présidence du Faso de Blaise Compaoré.
Il y a plusieurs mois de cela, plusieurs associations et formations politiques perpétuant la mémoire de "Tom Sank" ont manifesté le vœu de célébrer cet anniversaire par la tenue d'activités de Paris à Ouagadougou, en passant par d'autres capitales. Ainsi en est-il du symposium international sur Thomas Sankara, qui se déroulera du 11 au 14 octobre à Ouagadougou. Il n'en fallait pas plus pour que le mégaparti le CDP, les ABC (Amis de Blaise Compaoré) et les "Tanties" de Blaise sonnent le cor pour rassembler leurs affidés afin de fêter aussi les 20 ans de l'enfant terrible de Ziniaré. Le président du CDP est même allé jusqu'à inviter le patron de l'UNIR/MS, Me Bénéwendé Sankara, à participer au clou de cette manif qui tournera autour d'un colloque dont le thème est : "Démocratie et développement en Afrique". Une invitation de façade, que Me Sankara a su aussi esquiver en douceur et avec la courtoisie en plus.
Jusque-là on n'aurait rien trouvé à redire s'il n'y avait eu cette histoire de salles réservées.
Pour de tels raouts politiques, nul doute que des salles sont requises pour accueillir les participants. Or voilà que le camp des sankaristes essuya une fin de non-recevoir suite à sa demande de location de la maison du Peuple. Motif de ce refus ?
Le camp présidentiel avait déjà sollicité cette enceinte pour y tenir ses activités à la même période. Sans préjuger de quoi que ce soit, il aurait été politiquement correct pour les "Blaisistes" de laisser au moins ce lieu aux sankaristes, vu que la salle des banquets et le stade du 4-Août peuvent être réquisitionnés pour tenir ces jamborees commémoratives.
Car, avec ce refus, on a la vague impression que les thuriféraires de Blaise Compaoré veulent empêcher coûte que coûte les sankaristes de faire un arrêt sur les 20 ans de la disparition du père de la Révolution burkinabè.
Il y a comme un Tout sauf le symposium sankariste (TSSS) qui a vu le jour. Car, allez-y comprendre, ce sont les sankaristes justement, sauf erreur, qui ont les premiers annoncé leur manifestation, le symposium. Alors à moins qu'ils n'aient pas demandé les salles dans les temps impartis, il est injuste de ne pas les leur accorder.
En définitive, cette querelle autour des lieux où doivent se dérouler les activités de cet anniversaire cache mal un malaise : celui de voir l'image de Sankara rappelée au bon souvenir du monde, et faire ainsi un tantinet ombrage aux ouailles du pouvoir en place. Mais l'histoire n'est-elle pas faite justement de contradictions, certains diraient de dialectique ?
L’Observateur Paalga du 10 septembre 2007
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