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Concours directs de la Fonction publique : 9 personnes au frais et un audit en route

Concours directs de la Fonction publique

9 personnes au frais et un audit en route

 

Après le désordre constaté dans l’organisation des concours directs de la Fonction publique, session 2007, et les rumeurs de fraudes, qui ont pris le relais, le ministre en charge du département, Seydou Bouda, était face à la presse le lundi 20 août 2007.

Au cours des échanges, il a annoncé que 9 personnes ont été présentées au Parquet et déférées à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), pour ce qui concerne les fraudes. Seydou Bouda préconise également un audit pour améliorer le système d’organisation des concours par son ministère.

 

Pour la session 2007 des concours directs qui se sont déroulés du 6 au 15 août, ils ont été 322 780 candidats à se présenter dans 89 concours pour 8498 postes à pourvoir. L’administration des épreuves s’est déroulée dans 11 centres. Quant aux concours professionnels, c’est près de 20 000 agents déjà en activité et remplissant les conditions d’ancienneté requises qui ont été concernés. Si l’organisation des concours professionnels, qui se sont déroulés dans l’unique centre de Ouagadougou, n’a pas connu de difficultés particulières, hélas, ce n’est pas le cas des concours directs : manque de surveillants, retard dans l’administration des épreuves, problèmes pour de nombreux candidats pour retrouver leur salle, au moment où, leurs camarades étaient déjà en salle, etc. A tout cela s’ajoutent des rumeurs de fraudes à Ouahigouya, à Ouagadougou… pour ne citer que ces centres. Ce qui a donné l’impression «d’un bordel indescriptible» comme nous l’avions, du reste, relevé dans nos précédentes éditions.

Maintenant que l’orage semble passé, le tout nouveau ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, assisté du comité de pilotage (fort de 17 membres provenant de plusieurs ministères), a tenu à apporter la lumière sur toutes les difficultés qui ont émaillé cette session des concours.

D’entrée de jeu, Seydou Bouda a cité l’article 19 de la Constitution et d’autres lois qui stipulent que «le droit au travail est reconnu et est égal pour tous» ; et a noté que tout le monde a droit à un accès équitable et à une égalité de chances aux concours de la Fonction publique. Sans chercher donc de faux-fuyants, il a reconnu que le déroulement des concours a été marqué par la non-disponibilité de certaines salles de classe programmées pour recevoir des candidats ; les retards dans le démarrage de l’administration des épreuves ; le nombre insuffisant de surveillants certains jours ;  des fraudes au niveau de certains concours dont les épreuves ont été communiquées et/ou vendues à des candidats. Pour ce dernier cas, La police et la gendarmerie ont, chacune, mené une enquête (à Ouahigouya et à Ouagadougou), qui ont abouti à l’interpellation de 9 personnes dont un gendarme (un acheteur d’épreuves), quelques agents de son département et un ancien membre du comité de pilotage desdits concours. Des mandats de dépôts ont été délivrés contre ces individus et ils séjourneraient présentement à la MACO. Pour le ministre, au-delà des poursuites judiciaires, des dispositions seront également prises, au plan disciplinaire, pour que les responsabilités soient situées et «les agents coupables de fraude feront l’objet des sanctions les plus sévères». Et pour conclure, il martèlera que rien ne sera fait pour cacher quoi que ce soit, car, a-t-il confié, tout finit par se savoir à Ouaga. Face à la presse, qui se demandait si au regard des fraudes constatées, des concours seraient repris, Seydou Bouda a estimé que, pour le moment, les enquêtes de la police et de la gendarmerie ne confirment pas que le phénomène a atteint une ampleur telle qu'il faille envisager une telle mesure. «Si nous avions eu cette confirmation, je n’aurais pas hésité un seul instant à me référer au Premier ministre pour que le Conseil des ministres se saisisse du dossier», a-t-il insisté.

Revenant aux problèmes organisationnels qui ont, entre autres, suscité le transfert de candidats  vers l’université de Ouagadougou, le premier responsable de la Fonction publique a déploré les nombreux désagréments liés à cette opération. Il a indiqué que, contrairement à ce que d’aucuns pensent, à savoir  que les improvisations ont été légion à cette session, les salles de compositions ont été identifiées depuis juin et réquisitionnées du 15 juillet au 30 août 2007 pour les besoins des concours.

Tout compte fait, il a assuré que de telles situations seraient bannies à l’avenir. Dans la foulée, il a annoncé son intention d’initier incessamment avec les différents partenaires impliqués dans l’organisation des concours une réflexion d’ensemble qui sera menée à travers une démarche d’audit et qui visera à diagnostiquer le système actuel pour en déceler les forces et faiblesses à tous les niveaux. Au cours des échanges, il a relevé que  le manque de surveillants dans certaines salles est lié au système de motivation, qui sera corrigé. En effet, des arriérés dans le paiement des indemnités de ceux-ci, d’une année à l’autre, ont été enregistrés, a-t-il regretté. Il a promis de revoir toutes ces défaillances afin que le problème ne rejaillisse plus.

 

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga du 21 août 2007



21/08/2007
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