L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Conditions de vie à la MACO : Inadmissibles selon le MBDHP

Conditions de vie à la MACO

Inadmissibles selon le MBDHP

 

Le Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP) a rendu visite aux détenus de la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou, son constat est sans appel, le gouvernement doit faire quelque chose pour améliorer les conditions de détention.

 

Le vendredi 28 mars 2008, une mission du MBDHP a rendu visite, à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), aux personnes condamnées suite aux manifestations contre la vie chère du 28 février 2008 à Ouagadougou. Cette visite fait suite à celle du jeudi 6 mars 2008, au cours de laquelle le MBDHP avait rencontré et s’était entretenu avec Babou Naon sur ses conditions de détention, ainsi que sur ses attentes en rapport avec toute démarche que le MBDHP pourrait entreprendre en sa faveur.

Au-delà des objectifs spécifiques liés à ces deux missions, ces visites ont permis au MBDHP de prendre une juste mesure des conditions générales de détention à la MACO, sur lesquelles il convient d’informer et d’alerter l’opinion publique.

Ainsi, de ces deux récentes missions, il ressort que les conditions de détention des personnes visitées, à l’instar de celles de la plupart des prisonniers de la MACO, se trouvent particulièrement aggravées par ces temps de canicule, du fait d’un surpeuplement de cellules, sans aération suffisante.

Jugés dans des conditions extrêmement pénibles, au cours d’un procès marathon et en dehors de tout bénéfice effectif du droit à un procès équitable (non assistance d’avocats), la plupart des condamnés suite au procès dit des « casseurs », se trouvent en ce moment dans une situation fort déplorable.

En plus du cas de Babou Naon, relayé par la presse et confirmé par l’intéressé à notre mission du 6 mars 2008, nombre de prisonniers que nous avons visités le 28 mars dernier se trouvent dans un état de santé lamentable, faute de soins ou du fait de soins inadaptés aux traitements des maux dont ils souffrent.

Nos prisonniers mangent mal et sont de fait pris en charge par leurs propres familles respectives, pour ceux et celles à qui des parents peuvent et doivent rendre visite.

Voilà des situations fort préoccupantes et inadmissibles, sur lesquelles nous tirons la sonnette d’alarme, parce que mettant en péril la vie d’êtres humains.

Le MBDHP voudrait rappeler à l’Etat ses obligations découlant de l’adhésion de notre pays aux instruments juridiques internationaux de promotion et de protection des droits de l’Homme, incluant de facto ceux des détenus, qui restent des êtres humains, quelles que soient les fautes qu’ils ont pu commettre.

Aussi, malgré la délicate équation du « choix de priorités », l’Etat devrait réunir les conditions qui assurent aux détenus un niveau de bien-être suffisant, la prison devant être un lieu de rééducation, en vue d’une réinsertion réussie du délinquant dans la société.

C’est pourquoi, le MBDHP :

1. Appelle instamment le Gouvernement et en particulier les autorités en charge de la Justice et de son administration, à un respect strict des règles minima de traitement des détenus, à travers notamment :

- la prise de mesures urgentes, en vue d’améliorer les conditions générales de détention dans nos prisons et centres de détention préventive ;

- l’assurance aux personnes détenues d’un suivi sanitaire régulier et d’une alimentation normale ;

- la levée de toutes entraves de fait aux visites aux prisonniers et détenus, dans le strict respect des règles de sécurité requises dans l’administration des Maisons d’arrêt et centres de détention préventive.

2. Consacrera, avec le concours souhaité et bienveillant de l’administration publique ainsi que des structures associatives soeurs, une part plus importante de son action en faveur de la promotion et de la protection des droits spécifiques des détenus.

- Non aux conditions de détention inhumaines et dégradantes dans nos prisons !

- Pour une humanisation de nos prisons et pour le respect des droits fondamentaux des détenus, mobilisons-nous !

 

Ouagadougou, le 31 mars 2008

 

Le Comité exécutif national

 

Le Pays du 4 avril 2008



04/04/2008
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