Contentieux électoraux en Afrique : La rue faute d'institutions crédibles
Contentieux électoraux en Afrique
La rue faute d'institutions crédibles
Cité comme un exemple de démocratie en Afrique orientale, le Kenya, en l'espace de quelques jours, a terni son image en sombrant dans une violence inouïe à l'issue de la présidentielle du 27 décembre 2007 dont les résultats, qui proclamaient le président sortant Mwaï Kibaki vainqueur, ont été contestés par son challenger, Raila Odinga. Cette contestation s'est manifestée violemment dans les rues de la capitale kenyane à travers des actes de vandalisme et des affrontements entre les forces de l'ordre et les partisans de l'opposant.
Très vite, la contagion a gagné d'autres villes et a malheureusement pris une tournure dramatique : une chasse à l'homme interethnique qui a fait des centaines de morts et des milliers de déplacés.
Hormis le nombre de victimes et le glissement vers un conflit ethnique, le fait n'est pas nouveau surtout sur le continent africain. Rarement élection n'a pas abouti à de chaudes empoignades entre les partis politiques en lice à propos des résultats. La veille du scrutin, les esprits sont d'ailleurs préparés pour rejeter le verdict des urnes en battant le macadam parfois de façon violente. Et ce ne sont pas des exemples qui manquent.
Pourtant, dans tous ces pays, existent des mécanismes constitutionnels pour résoudre les différends post-électoraux. Mais les hommes politiques se réfèrent rarement à ces voies pacifiques, convaincus que les structures qui doivent jouer le rôle d'arbitre sont des caisses de résonances du pouvoir. En effet, dans nos démocraties bananières, de nombreuses institutions sont mises en place pour se conformer aux exigences de l'Occident et des bailleurs de fonds qui sont regardants sur un certain nombre d'éléments.
Leur fonctionnement dans les règles de l'art piétine dans la mesure où leurs responsables sont proches du pouvoir ou en sont des militants inconditionnels. Dans ces conditions, difficile de demander à ces serviteurs du roi de faire leur travail en toute âme et conscience sous peine de subir les foudres de celui ou ceux à qui ils doivent leur place.
Quand bien même ils seraient intègres, ils sont l'objet de pressions diverses et sont obligés de s'exécuter quitte à se dédire lorsque le vent change de direction comme on l'a vu avec le président de la commission électorale du Kenya, qui a soutenu avoir livré le verdict sous la contrainte. Les portes de sortie étant verrouillées, il ne reste qu'une seule issue pour les contestataires : la rue.
Pour mettre fin à ces violences post-électorales, il est indispensable de bâtir des institutions républicaines indépendantes et impartiales avec à leur tête des hommes tout aussi indépendants et impartiaux qui feront leur boulot.
Cela évitera de recourir aux médiateurs sous-régionaux ou africains voire internationaux pour trouver des voies et moyens de sortie de crise au nombre desquels la formation d'un gouvernement d'union nationale tel que proposé par Mwaï Kibaki à son challenger. Il s'agit là d'une solution de facilité. Il est en effet trop facile de tricher pour se faire élire, de refuser de le reconnaître et d'entraîner le pays dans un cycle de violences pour enfin vouloir négocier en proposant un exécutif d'ouverture. Il faut jouer franc jeu et accepter de reconnaître sa défaite. Ça y va de la stabilité de nos Etats qui en ont sérieusement besoin pour amorcer un véritable décollage économique.
Conseil de sécurité
Jadis conspuée et réprimandée par les grandes puissances occidentales et les Nations unies pour non- respect des droits de l'homme et pour ses liens hautement suspects avec les états-majors terroristes disséminés à travers la planète, Muammar Kadhafi, le Guide libyen, vient d'effectuer un retour triomphal dans le saint des saints.
Nouveau membre et président du Conseil de sécurité des Nations unies, depuis janvier 2008, après un passage éclair de 1986 à 1987,
N'est-ce pas, en effet, cette même Libye, tenant du record mondial, après
Kadhafi a certes battu sa coulpe, à travers notamment la libération des infirmiers bulgares, la renonciation solennelle au terrorisme, et l'abandon de ses programmes d'armes de destruction massive, mais il n'aurait pas fallu plus que le pétrole, les euros et les dollars pour convaincre l'Union européenne et les Etats-Unis d'Amérique de lever la fatwa qui frappait la grande Jamahirya depuis bien des décennies.
Et l'auteur du Livre Vert n'a pas eu tort d'aller se pavaner sur les bords de
Nicolas Sarkozy pouvait-il se dérober à la noble règle du business quand on sait qu'avant et après l'Hexagone, le même tapis rouge a été déroulé au Guide libyen et à Lisbonne et à Madrid, dans l'attente de franchir le seuil de
Pour réussir son retour, au parfum de revanche, dans le cercle des Etats fréquentables, à travers son élection au Conseil de sécurité des Nations unies,
Or, qui sait le rêve Kadhafien de régner sur les Etats-Unis d'Afrique hésitera à mettre sa main au feu. Car, on a beau chasser le naturel, il revient au galop.
Au Guide et à ses Amazones de nous prouver le contraire.
Course à
Obama casse la baraque
Un Noir «blanc-bec» à
Surréalisme politique pour les uns, scénario-catastrophe pour les enragés du WASP (White anglo-saxon protestant), catégorie de citoyens de race blanche, d’origine anglo-saxonne et de religion protestante, constituant traditionnellement les couches dirigeantes aux USA.
Et pourtant !
Cette année, plus que jamais, l’Amérique puritaine est sous la menace d’un cataclysme politique. Depuis qu’il a commencé à planter ses premiers cactus sous le regard amusé de ses adversaires démocrates et républicains, le jeune sénateur de l’Illinois Barack Obama force 10 degrés sur l’échelle de Richter.
Jeudi 3 janvier 2003 aux primaires de L’Iowa, le spécialiste des victoires improbables, comme on le désigne depuis, n’a pas failli à sa réputation. Longtemps relégué en deuxième position après sa rivale Hillary Clinton pour l’investiture démocrate, Obama crucifie les sondages en arrivant en tête avec 37,6% des voix. L’ «obamania» est née et rien ne semble résister à son passage. Irrésistible et spectaculaire ascension pour ce kenyan d’origine dont le prénom, Barack, signifie en swahili «béni». Prémonition ? Les optimistes veulent y croire. Même si dans cette course vers le Bureau Ovale pour laquelle tous les coups sont permis, le candidat du changement doit s’attendre à des persiflages de tous genres. En effet, même «béni», Barack Hussein Obama porte un prénom de dictateur et un nom qui rappelle malencontreusement Oussama (Ben Laden). Des consonances fâcheuses que n’hésiteront pas à exploiter les autres prétendants à la magistrature suprême.
Mais en jetant leur dévolu sur le sénateur de l’Illinois, les électeurs démocrates de l’Iowa (Etat composé à 95% de Blancs) semblent avoir dessiné, pour tous les Américains, le portrait physique et moral du prochain ou président des USA : être de nationalité américaine sans considération de race et avoir un projet de société le meilleur pour le pays. Point barre. Profil pour lequel Barack Obama, mieux qu’un outsider, fait figure de grand favori.
Mais de l’Iowa ou du New Hampshire (où le jeune sénateur est porté par les sondages pour les primaires d’aujourd’hui) à
Billets craquants in L’Observateur Paalga du 7 janvier 2008
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