Du poison aux latrines vidangées
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Du poison aux latrines vidangées
Cette anecdote trouve bien son illustration dans la situation que vivent et les clients et les habitants aux alentours du yaar de la cité An II. Laissez-nous vous la raconter et faites la transposition des faits : un homme prétextant que c'était son chien, vendit un jour une panthère à un autre alors que celle-ci sommeillait. Il recommanda à son client de ne réveiller la bête que lorsqu'il se serait éloigné, en l'appelant par son nom "voit la mort mais achète". Evidemment, quand le pauvre monsieur s'approcha du fauve pour le caresser en l'appelant, celui-ci bondit sur lui et se mit à griffer son crâne qu'il venait de raser la veille. Cette anecdote, transposée sur le petit marché de la cité An II, donne simplement cela : des commerçantes de légumes et fruits proposent à des clients des produits apparemment bien parce que beaux à la vue, à des prix souvent alléchants, face à une panthère que constitue un magma de déchets humains extraits manuellement des latrines des lieux et entreposés là au mépris de la moindre règle d'hygiène.
Voyez vous-même la photo.
Puisqu'elle n'est pas en couleur, nous vous la commentons. Ces légumes (des concombres) sont déposées sur des plastiques étalés à même le sol, à peine à deux mètres du tas d'excréments humains.
On a juste mis un peu de latérite autour pour éviter l'écoulement des déchets après la pluie du mercredi au petit matin, mais cela n'empêche qu'une flaque d'eau sépare les étals, de part et d'autre de la ruelle qui traverse les lieux.
Conclusion, on nous fait consommer malgré nous, des produits imbibés de microbes que peut-être même la cuisson ne saurait annihiler. Pendant ce temps, le service d'hygiène de la mairie, qui ne peut pas ne pas être au courant de la situation depuis ce temps (la photo a été prise le vendredi 20 avril), ferme les yeux sur cet empoisonnement qui ne dit pas son nom. De quoi se demander sous quels cieux nous vivons et si la loi n'existe que pour les plus faibles. En tout cas, cela est loin de donner à la capitale l'image que son maire voudrait lui donner.
Extrait de «Les Figas du jour» in L'Observateur Paalga du 24 avril 2007
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