L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Duel entre le Larlé Naba et prince Abdoul Aziz

Duel entre le Larlé Naba et prince Abdoul Aziz

"Les choses vont mal dans le royaume de Ouagadougou"


Dans cet écrit, Prince Congo Abdoul Aziz, fils du Mogho-Naba Kougri, 37e empereur des Mossé, évoque des problèmes au sein de la chefferie traditionnelle, particulièrement dans le royaume de Ouagadougou.

 

"Les propos tenus par le Larllé Naaba contre moi lors de la dernière campagne des législatives seraient restés sans suite s'ils ne venaient pas alimenter encore le complot fomenté depuis le palais impérial de Ouagadougou contre notre mère, l'impératrice Zarra, et ses enfants, et donner l'opportunité à son auteur d'exécuter la "Fatwa" lancée contre moi, Aziz Congo, depuis la dernière explication houleuse avec notre frère aîné, Naba Baongo, sur des problèmes familiaux.

 

Les propos tenus par le Larllé Naba Tigré pendant la campagne des législatives 2007

 

D'abord à Manga, le Larllé a promis aux barons du CDP de s'occuper de moi au cours d'une réunion qui se tenait sur la percée du RPC dans le Centre- Sud. Contre toute attente, un serpent est tombé de la cime de l'arbre sous lequel se tenait la rencontre, semant la panique et augurait de la défaite de ceux que le larllé était venu supporter.

A Ouagadougou ensuite, alors que le RPC faisant son chemin au Kadiogo, le Larllé accompagné de quelques chefs à sa solde s'est investi d'une mission de sauvetage du royaume, repassant sur les pas de notre équipe de campagne pour demander aux électeurs de ne pas honnir le Moro Naaba Baongo en se trompant sur le compte de Aziz Congo qu'il défie en duel au palais impérial.

Décidément, les choses vont mal dans le royaume de Ouagadougou. Comment comprendre que le Larllé puisse me provoquer en duel dans ma cour paternelle ? Il s'agit là d'un plan approuvé pour me faire tomber dans un piège qui se refermerait sur moi à jamais.

Je ne vois pas comme un crime de lèse-majesté, ma candidature au RPC. Je vais rapporter ici au Larllé des faits venant de sa famille à l'époque (1977) et qui n'ont ébranlé ni le Moro Naaba Kougri, ni le Moogho.

Votre grand-père, le Naaba Ambga, a boycotté le RDA pour l'UNDD où votre oncle, Son Excellence Anatole Tiendrébeogo, avait pu obtenir de conduire la liste du Centre.

Le Naaba Kougri n'a pas prononcé de "Fatwa" contre votre grand-père ni même interdit l'accès du palais à votre oncle.

Mieux, il n'a pas considéré l'élection de votre oncle comme une honte pour lui. De même que les trois autres ministres du Naaba qui étaient candidats sur la liste RDA n'ont raconté des insanités sur votre oncle.

Je vais faire un décompte avec vous.

Vous avez, avec votre oncle, Anatole étrenné beaucoup de maroquins de la République - député, ambassadeur, ministre, Secrétaire général de l'OUA et, vous, député durant 20 ans. Si les autres ministres de l'Empereur qui sont allés au Parlement (Baloum, Ouidi, Goughin, Kamsongho jusqu'à vous) y avaient séjourné au moins vingt ans comme vous, vous ne seriez pas député à l'heure actuelle.

Je comprends alors que pour votre pérennité comme représentant de la chefferie traditionnelle au Parlement, vous ne voulez pas de la candidature de Aziz Congo, frère de Naaba Baongo, comme cela est écrit dans le ciel. La pensée unique que vous professez en ce moment est dépassée. J'en veux pour preuve le syndicat des chefs qui n'est pas unanime avec vous. Sous d'autres cieux, d'autres "Dim Biissi" et rois sont candidats et se font élire sous des bannières différentes des vôtres.

 

Le complot contre notre mère et ses enfants

 

On tente d'accréditer au pays la thèse selon laquelle l'impératrice Zarra et ses enfants veulent le trône du Moogho. Allégation fantaisiste quand on sait que le trône n'est pas vacant. Naaba Baongo y a accédé en tant que fils aîné de Naba Kougri.

Les enfants de Zarra qui étaient mineurs au décès de leur père ont, au fur et à mesure qu'ils grandissaient, prouvé leur bonne foi et fait allégeance au Naaba. Ils ont tenté d'établir des relations fraternelles avec lui par des visites régulières et des échanges sur certains problèmes familiaux. Mais rien n'y fit. Une suspicion inexplicable a eu raison de toutes nos bonnes intentions.

C'est ainsi que, profitant d'une explication houleuse entre lui et nous au sujet d'un de nos frère soldat en poste à Dori, j'ai été mis au banc de la société moagha pour avoir tenté d'empêcher mon frère, le Naaba, de se retirer dans ses appartements, sabotant du coup la réunion familiale à laquelle ne participait aucun dignitaire du royaume. On m'a accusé d'avoir serré les coles du Naaba. Sur ces faits mensongers, le Larllé Naaba porta plainte contre nous à la Sûreté nationale. Il nous accusa d'avoir voulu tuer le Moro Naaba. L'enquête est restée sans suite.

Notre frère soldat avait conservé sa chambre avec l'accord du Naaba dans la maison libérée par les enfants de Zarra. Le Naaba l'en a expulsé, livré à la gendarmerie affirmant ne pas le connaître. (Cet inconnu était venu casser une porte chez lui et l'avait menacé). Notre frère avait pourtant été rappelé de Dori au chevet de sa mère qui souffrait d'un cancer assez avancé et décédera peu après.

Dans toutes les familles, on rencontre souvent les mêmes difficultés pour régler certains problèmes.

Nous avons vu notre père vivre et prendre soins de ses frères, sœurs, cousins, cousines et autres. Aujourd'hui il faut des intermédiaires entre le Naaba et ses frères, à telle enseigne que le Larllé peut, par délégation, s'occuper des problèmes de la famille du Moro Naaba.


Nous ne l'acceptons pas comme tel, puisque notre famille compte encore quelques grands parents et oncles que le Naaba est tenu d'écouter.Enfin, la campagne haineuse contre notre mère vise à camoufler certains actes graves commis au départ. On échafaude donc des histoires que le commun des Mossis ne pourra pas vérifier à la source.

Je m'en vais donc dire ceci au Larlé Naaba : C'est votre grand père, le Naaba Anbga, que Naaba Koougri a chargé de demander la main de ma mère. Et ce sont votre autre grand- père Ouédraogo Tibo Bernard et le docteur Issoufou Joseph Conombo qui sont venus chercher ma mère à Bobo Dioulasso pour le mariage. Comment pouvez vous nous détester gratuitement ?

Le mariage s'est fait aux conditions suivantes :

- que ma mère demeure musulmane et puisse prier ;

- que ses enfants soient baptisés dans l'Islam ;

- que ma mère ne s'occupe pas des tâches coutumières qui lui seraient dévolues dans la pratique animiste.

Pour terminer, mon père et ma mère célébrèrent leur mariage à Ouagadougou, devant le maire Joseph Ouédraogo, sous le régime français de la communauté de biens. Après réception et bal sur l'aire de l'aéroport de Ouagadougo, le Moogho s'ouvrait au monde.

 

"Pourquoi tant d'animosité ?"


Ils acquirent des biens ensemble ne venant d'aucun héritage, certains étaient au nom de ma mère avec aussi des actions dans des sociétés de la place. Ma mère était absente de Ouagadougou à la mort de mon père. Rentrée en catastrophe de Paris ou elle s'était rendue au chevet de sa mère malade, elle ne pu que récupérer quelques effets personnels pour se retirer chez sa mère qui devait nous quitter aussi. Ma mère n'a pas retrouvé son acte de mariage ainsi que les diplômes de BEPC et de certificat d'études primaires de mes aînés. De source bien informée, le feu ne serait pas étranger à cette disparition. Pourtant nous sommes accusés de demander le partage des biens de Naaba Kougri. On n'a même pas pensé à reloger ma mère. Quand vint le projet ZACA qui devait emporter la maison de ma grande-mère maternelle, nous avons appris que les plus hautes autorités de notre pays avaient pensé à elle en lui attribuant une villa. Mais la voie choisie pour la remise de ce don a été obstruée jusqu'à ce jour.

L'ouverture de Naaba Kougri au monde et à la modernité a été battue en brèche. Et tout chef, à quelque niveau qu'il se situe, soupçonné d'un quelconque égard pour Zarra et ses enfants perdrait son bonnet. Telle est la réalité que nous vivons. Tout le Moogho est ainsi invité à nous haïr, selon la volonté des Naaba Baongho et Larllé. Je demande donc au Larllé Naaba de me montrer dans tout ce que j'ai écrit la faute contre le royaume mossi de Ouagadougou pour qu'il prenne la tête d'une croisade destinée à nous discréditer partout. Pourquoi tant d'animosité ?

Vous n'êtes pas de notre famille. Alors restez à votre place !

Tout le monde voit bien qu'il s'agit ici de problèmes de famille entre le Naaba Baongo et ses frères qui ne demandent qu'a être solutionnés dans la discrétion et selon les règles transmises au sein de notre famille.

Votre attitude venant d'un tenant de la tradition qui ambitionne de la pétrir dans la modernité ne s'explique pas quand on pense que certainement vous avez outre- passé votre rang protocolaire et vos prérogatives pour des affaires qui échappent aux "tombes royales" dont vous êtes le gardien. Oubien alors vous considérez vos autres collègues ministres de l' l'empereur comme acquis à la cause de Zarra et ses enfants, eux qui ont pourtant la sagesse d'éviter les confusions.

Jusque-là, je me suis abstenu de verser dans une polémique stérile. Mais votre acharnement m'amène à exposer ici les faits crus pour aider tous ceux qui voudraient comprendre ce qui se passe et pour vous demander d'arrêter là vos affabulations qui sont des contrevérités.

 

Prince Congo Abdoul Aziz

Fils de Sa Majesté le Mogho-Naba Kougri

37e empereur des Mossé

Le Pays du 7 juin 2007



06/06/2007
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