Eléments d'information sur la retraite du militaire
Communiqué de presse
Eléments d'information sur la retraite du militaire
La question de la retraite du militaire est aujourd'hui au cœur d'un conflit qui oppose les soldats à leur ministre de tutelle. Dans le communiqué qui suit, les autorités en charge de la Défense expliquent que le Burkina est l'un des rares pays de la sous-région où le soldat peut faire jusqu'à 28 ans de service. Pour la bonne santé du militaire et même pour la sécurité nationale, le ministère estime qu'on ne saurait repousser indéfiniment l'âge de départ à la retraite dans ce corps.
Pour chercher à mieux comprendre la question de la retraite dans l'armée qui est d'actualité ces derniers temps dans notre pays, il est bon de s'imprégner du contexte général qui caractérise l'armée de manière universelle avant de le rapporter au cas spécifique de l'armée burkinabé.
L'armée a pour rôle principal la défense de l'intégrité territoriale et la protection des intérêts vitaux de la nation. La spécificité et les contraintes aux plans tant physique, moral que psychologique du métier des armes, ont amené toutes les armées du monde à faire l'option d'un statut particulier de la fonction militaire, différente à bien des égards du statut de la fonction publique. Cette particularité est établie de sorte qu'aussi bien en matière de durée de service, de conditions de diplôme, d'avancement, que de traitement salarial ou de pension de retraite, aucune comparaison, par assimilation de catégorie, ne peut être faite avec la situation des agents de la fonction publique. Pour ne prendre en compte que le temps de service dans les armées des pays qui entourent le Burkina Faso pour les militaires du rang (soldats de 1re classe et caporaux), la durée de service varie de quinze (15) à vingt cinq (25) ans. Cette option des armées d'avoir des troupes d'une relative jeunesse relève du souci de disposer de forces dotées d'un grand potentiel en matière de capacités opérationnelles. En effet, les charges, les fonctions et les servitudes qui reviennent en particulier au militaire du rang en temps de paix comme en opérations exigent de celui-ci un engagement physique souvent extrême et soutenu, difficile à supporter à partir d'un certain âge. Il y va donc, non seulement de l'intérêt du service, mais aussi et surtout de la santé et de l'intégrité physique du soldat, qu'il faut préserver.
Au Burkina Faso, c'est une loi de l'Assemblée nationale qui fixe la limite d'âge au sein des Forces armées nationales. Avant les indépendances jusqu'aux années 70, le temps de service était de quinze (15) ans pour les hommes du rang. Dans les années 80, cette limite d'âge passera à vingt (20) ans de service au profit de cette même catégorie. Ce temps de service pouvait sensiblement évoluer de manière graduelle selon le grade atteint par le jeu de la promotion tout au long de la carrière. Entre-temps, de 1993 à nos jours, l'âge de départ à la retraite passera successivement de quarante (40) à quarante-deux (42), quarante-cinq (45) puis en 2004 à quarante-six (46) ans pour le soldat de 1re classe et quarante-sept (47) pour le caporal. Cela donne une durée moyenne de service de vingt-six (26) pour les soldats recrutés à vingt (20) ans et de vingt (28) ans pour ceux recrutés à dix-huit (18) ans d'âge. Cette option des autorités nationales, qui place le Burkina dans le peloton de tête dans la sous-région en la matière, tient compte du souci d'équilibre entre l'opérationnel et la prise en compte des préoccupations d'ordre social des hommes.
Il faut cependant reconnaître que cette limite d'âge ne peut être repoussée indéfiniment sans verser dans une démagogie préjudiciable, à même de briser inéluctablement à terme l'équilibre de nos forces armées. Il faudrait, outre la question du nécessaire changement de comportements pour une meilleure préparation de la retraite par le militaire, trouver des solutions alternatives pour mieux accompagner les retraités. Cette question ne relève pas uniquement de l'armée, mais se trouve être une question d'ordre national qui demande une solution à dimension nationale.
La mise en place de la direction centrale de l'Action sociale des armées répond à ce souci, entre autres.
Le service de presse des Armées
L’Observateur Paalga du 18 octobre 2007
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