L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Élimination des Etalons de la CAN 2008 : Le temps de la réflexion

Élimination des Etalons de la CAN 2008

Le temps de la réflexion

 

Pour la deuxième année consécutive, les Etalons du Burkina ne seront pas à la Coupe d’Afrique des nations de football, que le Ghana accueille du 20 janvier au 10 février 2008. Doit-on s’étonner de ce qui arrive au football burkinabè ? C’est un bon sujet de dissertation qu’on peut traiter avant une heure à moins de chercher midi à quatorze heures. Les causes sont nombreuses et il faut savoir sérier les problèmes. Ce football-là, il faut le dire tout de suite, ne vole pas haut parce que la matière fait défaut. Ne revenons pas sur la CAN 98, qui a fait croire à certains que nous pouvions désormais tout écraser sur notre passage. A Kano au Nigeria, lors de la vingtième édition, on a vu ce qui s’est passé : les Etalons n’avaient même pas pu franchir le premier tour. La sélection de Burkina 98  avait connu des changements d’acteurs qu’on avait trouvés  « vieux ». Et pourtant, à cette même CAN,  Hossam Hassam, le doyen du football africain, était au Burkina et avait remporté la compétition avec les Pharaons d’Egypte.

Au Mali, c’était encore l’élimination au premier tour de même qu’en Tunisie, où l’échec était cuisant. Ceux qui suivent ce football remarqueront au passage qu’à chaque CAN, l’effectif changeait. L’encadrement technique n’échappait pas à cet état de choses. A chaque fois qu’on revenait la queue entre les jambes, on sortait les couteaux dans l’ombre pour chercher la petite bête noire. Les rancunes ajoutées aux coup bas ont petit à petit empoisonné l’environnement et voilà ce qu’on récolte aujourd’hui. Est-il écrit quelque part qu’après Tunisie 2004, le Burkina ne participera plus à une CAN ? Absent en Egypte, il vient encore de rater le rendez-vous du Ghana. N’est-ce pas inquiétant, tout cela ? Pour ces éliminatoires de la CAN 2008, les Etalons ont terminé à la dernière place dans le groupe 7 avec 4 points -7. On savait la cause entendue après la défaite contre la Tanzanie le 16 juin 2007 à Ouagadougou. Ce match, on l’a vécu difficilement et la suite, on la connaît : la Fédération burkinabè de football (FBF) a fini par démissionner sous la pression.

Avec ce qui s’est passé à Dakar, où les Lions de la Teranga ont étalé  les Etalons, la preuve est faite maintenant que ce sont des joueurs de haut niveau qui manquent au Burkina Faso. Comment comprendre qu’une équipe qui parvient à tenir en échec l’adversaire à la mi-temps s’écroule au cours des quarante-cinq dernières minutes ? N’a-t-elle pas fait là montre de défaillances individuelles et collectives ? C’est donc étonnant que le chef de mission, Alexandre Yougbaré du ministère des Sports et des Loisirs, ait une autre lecture de cette débâcle. La psychologie sportive nous enseigne qu’il ne suffit pas de bien jouer en première mi-temps, mais plutôt qu’il faut bien entrer dans le schéma avec un groupé pénétrant comme un peu au rugby. On a amené tout ce qu’il y a comme potentialités au stade Léopold Sedar Senghor, mais c’est une faillite collective qui s’est produite. Pour une claque, c’en est  vraiment une.

« Avec ces jeunes, nous pouvons construire quelque chose et c’est une ossature d’avenir », a-t-il confié à l’envoyé spécial du journal Le Pays. Sur ce point, nous abondons dans son sens mais l’expérience a montré qu’à chaque éliminatoire, on casse l’équipe, or l’avenir se prépare aujourd’hui. Et justement, pour préparer les échéances de 2010, il faut maintenir ce groupe pour qu’il soit soudé. Le football, ce n’est pas un jeu de cartes et il faut s’y préparer comme jamais.

Didier Notheaux, qui a été appelé en pompier après le limogeage de Drissa Malo Traoré dit Saboteur, sera-t-il maintenu à son poste ? Avec le vide créé depuis le départ de la FBF, il est certain que le comité transitoire est « trop petit » pour décider de cela. Ce qui veut dire que tout va se décider au quatrième étage du ministère des Sports et des Loisirs, où le maître des lieux a certainement sa petite idée. Aujourd’hui, il contrôle presque tout. Et pourtant, le recrutement d’un entraîneur n’est pas du ressort d’un ministère même s’il finance à cent pour cent les activités du sport roi. Voilà l’autre danger qui guette ce football bien malade. Le sort de Notheaux dépend du ministère et nous savons de quoi nous parlons. Le comité transitoire est là pour trois mois et c’est après la mise en place d’une nouvelle Fédération que les choses vont se préciser. En attendant, que l’entraîneur Français reste ou parte, il faut éviter ces nombreux changements dans l’encadrement technique. Cela est aussi valable pour la structure fédérale, qui doit travailler dans la sérénité. Deux absences consécutives à la CAN, cela devra donner à réfléchir aux uns et aux autres.

Le Sénégal avec sa  vieille garde tient toujours la route. Ici, on enterre vite les joueurs, et on ne fait rien non plus pour préparer la relève : Planète Champion était le centre idéal pour nous aider à rebondir, mais on s’est tous croisés les bras à commencer par les autorités, qui croient peut-être au miracle en football. Tout ce qui nous arrive aujourd’hui est la conséquence des intrigues et si ça continue, on aura toujours nos yeux pour constater les échecs. Le temps est donc à la réflexion sans aucune passion.

 

Justin Daboné

L’Observateur Paalga du 12 septembre 2007



11/09/2007
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