Examens scolaires : la fin d’une époque
L’air du temps
Examens scolaires : la fin d’une époque
A quelques jours de la date fatidique des examens du second cycle, les candidats au Baccalauréat et au BEPC doivent vivre actuellement des instants très torrides. En effet, au stade actuel où le compte à rebours et déclenché, l’angoisse et l’incertitude l’emportent sur la conviction de départ, même chez le plus crac des candidats. Aussi, on réalise bien ce qui se passe dans la tête de ceux d’entre eux qui, comme la cigale dans la fable de La Fontaine, ont passé toute l’année à chanter et à danser aux airs du rap ou à folâtrer autour du thé ou dans la ‘’fada’’ du quartier. Pour ces derniers, l’heure s’affiche sur une note plutôt gravissime. C’est le moment du branle-bas général sur fond de ruée sur les cahiers, annales et autres livres recommandés.
L’angoisse est d’autant plus grande que de nos jours, nos jeunes frères ne peuvent plus compter sur le fameux ‘’tuyau’’ qui, il y a quelques années, avait fait des heureux. Le temps des faveurs étant révolu, l’on ne peut plus compter que sur le sang froid personnel et le contenu de la ‘’bobine’’ enregistreuse de leçons. Comme on peut le deviner, les nuits sont devenues longues pour les candidats soucieux de leur réussite. Pour parler comme eux, ça carbure à fond !
Mais force est de constater que, de nos jours, rien ne se passe plus comme avant. On se rappelle qu’il y a quelques décennies, la rage de réussir s’annonçait comme un duel à mort pour les candidats déterminés à obtenir le précieux parchemin, notamment quand il s’agit du Bac. Aussi, il n’était pas rare d’entendre les candidats déclamer, entre deux exercices ardus, des slogans types comme ‘’le Bac ou la mort !…’’, si ce n’est ‘’le Bac ou l’exil !…’’.
Toutes choses qui montrent que, pour l’ancienne génération, la réussite était d’abord une question d’honneur personnel, donc un défi à relever absolument pour toute âme bien née. Et, sans vouloir inciter nos jeunes frères au suicide ou à l’exil, remarquons que ces slogans chers aux candidats au Bac n’étaient pas que de simples mots. En effet, jusqu’aux années 1980 on déplorait des cas où, ne pouvant supporter le poids du déshonneur et le goût amer de l’échec, des candidats malheureux en sont arrivés à mettre fin à leurs jours, tandis que d’autres passaient des mois entiers cloîtrés chez, déversant des larmes inconsolables.
Apparemment, cet esprit de haute compétition n’est plus de rigueur par ces temps qui courent. Et c’est bien dommage…
Assane Soumana
Sahel Dimanche du 13 juillet 2007 Niamey/Niger
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