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Fermeture des cités universitaires : La complainte des délégués

Fermeture des cités universitaires

La complainte des délégués

Réunis au sein d’une coordination, les délégués des onze (11) cités universitaires de Ouagadougou ont plaidé pour la reprise des prestations des œuvres sociales telles celles relatives aux cités et aux restaurants à travers leur réouverture. Car "il n’y a pas de parallèle entre la fermeture de l’université et celles-ci", ont-ils affirmé au cours d’une conférence tenue au Centre national de presse Norbert-Zongo (CNP-NZ) le 09 juillet 2008.

La nouvelle est tombée comme un couperet le 28 juin dernier. Le directeur du Centre national des œuvres universitaires donnait quelques heures aux étudiants- résidants des 11 cités universitaires de Ouagadougou de vider les lieux.

Certains l’on appris tard, d’autres par message téléphonique, d’autres encore ont dû retrouver et leurs bagages et leurs camarades dehors, en attente de partir on ne soit où. "Trois mille (3 000) âmes étaient concernées", ont précisé les conférenciers.

Daouda Belem, le président de la Coordination des délégués des cités, a relaté les faits comme s’il « livrait son "boit-l’eau" » de droits constitutionnels, sans balbutiements. L’air à la fois grave et triste, le regard suppliant, il réussit à suspendre l’auditoire à ses lèvres.

Les autorités académiques les ont jetés en pâture. Après la fermeture des restaurants universitaires (RU), les voici maintenant dans la rue, comme si le sort s’acharnait contre eux. Désormais, ce sont le banditisme, les IST/Sida, le paludisme qui les guettent. Plus de chambres pour "cambodger", plus de repas à grignoter aux RU ; la faim les tenaille, la pluie les mouille.

"Pourtant, les résidants sont des élus parmi tant de cas sociaux du monde estudiantin", s’indigne Daouda Belem. Les filles ? Assana Zermé, déléguée d’une cité d’étudiantes, les plaint : "Certaines risquent de se jeter dans les bras du premier venu". Sans commentaire. Qu’ont-ils fait pour éviter leur expulsion ?

Daouda Belem et ses compagnons ont vite couru chez les sages, comme le Moogho-Naaba et le Larlé Naaba, dès la publication de l’ultimatum. Ils ont aussi frappé à la porte du ministre Paré de l’Enseignement supérieur et à celle du Premier ministre himself. Elles sont restées closes.

Dans cette galère, les étudiants se rappellent leurs bienfaiteurs qu’ils remercient et louent constamment. Des associations, des personnes physiques et morales sont allées à leur secours. Comme le mot suspension est subitement en vogue dans ce milieu, des bailleurs ont même suspendu le paiement des frais de loyer, jusqu’à nouvel ordre. Mais pour les déguerpis, l’essentiel est que les deux parties, à savoir l’ANEB et les premiers responsables de l’université, arrivent à un compromis pour atténuer leurs peines.

Pendant que la conférence battait son plein, le téléphone d’un délégué sonne. Il décroche. C’est son père qui est en ligne : "Puisque l’école est fermée et que l’on ne vous donne plus à manger, pourquoi ne renterais-tu pas au village ? Il y a du tô qui pourrit ici". L’auditoire éclata de rire, comme si soudain la situation était devenue tragi-comique.

Emile Gandema

L’Observateur Paalga du 10 juillet 2008



10/07/2008
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