Flambée des prix, constat à Ouaga
COMMERÇANTS DE Ouagadougou
Les prix des produits de première nécessité ont-ils été effectivement revus à la baisse, suite à la décision du gouvernement de renoncer, pendant 3 mois, aux droits de douane ou à
Les nouveaux prix suggérés par le gouvernement ne sont que timidement appliqués par les commerçants de Ouagadougou. La plupart de ceux d'entre eux que nous avons rencontrés hier matin disent ne pas pouvoir vendre moins cher ce qu'ils ont acheté cher. La mesure du gouvernement relative à la suspension des droits de douane et de
Toutefois, dans le supermarché "Marina Market" de Gounghin, nous avons fait le constat d'une baisse effective des prix de certaines denrées, conformément aux prescriptions du gouvernement. A l'intérieur de la boutique, nous avons trouvé deux jeunes occupés à changer les étiquettes de certaines marchandises. Nawras Restom et Armand Yaméogo, qui nous ont reçus, ont livré quelques indications sur les variations de prix intervenues depuis le lundi 10 mars. Pour ce qui est du lait, le prix de la boîte de
Le prix du sucre a légèrement baissé. Le prix du paquet de sucre importé (Saint-Louis), de même que celui de
Toujours à Marina Market, le prix du riz importé n'a pas connu de changement. Car, selon le responsable des employés, Armand Yaméogo, ce produit n'avait même pas connu d'augmentation de prix. Idem pour le sel dont le prix de la boîte de 500g est stabilisé, depuis plusieurs mois, à
Mais à Marina Market, comme dans la quasi-totalité des boutiques où nous sommes passés, certains produits dont les prix devraient connaître une baisse à la suite de la décision du gouvernement sont rares ou n'existent même pas sur le marché. il s'agit notamment du savon SN Citec (qui a disparu du marché), de l'huile Savor et des pâtes alimentaires de production nationale (qui se raréfient).
Idrissa Soudré est demi-grossiste de marchandises diverses près du grand marché de Ouagadougou. Chez lui, comme chez beaucoup d'autres commerçants de la capitale, les nouvelles mesures du gouvernement n'ont eu aucun effet sur les prix du riz, du sucre, de l'huile, du savon ni des pâtes alimentaires. Et il nous en donne les raisons: "Nous avons acheté nos marchandises à un certain prix relativement élevé, il y a de cela plusieurs semaines. Et aujourd'hui, sans nous avoir contactés auparavant, on nous demande brusquement de vendre moins cher ces mêmes marchandises. Pourquoi?" M. Soudré reconnaît que les prix d'achat de certains produits ont baissé sur le marché, suite à la suspension des droits de douane. Et sachant qu'il s'agit d'une mesure transitoire, il a décidé de mettre sous embargo son ancien stock, attendant que les prix flambent de nouveau. Et cela, il le dit ouvertement à ses clients: "Actuellement, je ne peux rien vendre en gros, revenez plus tard", a-t- quelques fois répondu à ses clients détaillants en notre présence. Il s'indigne même à l'idée que le gouvernement veuille faire obligation aux commerçants de baisser les prix: "Comment quelqu'un peut-il décider de faire baisser le prix d'une marchandise qu'il n'a pas achetée?" s'est-il interrogé, avant de conclure que le gouvernement cherche à mettre les commerçants en conflit avec les consommateurs. En guise de solution, M. Soudré propose au gouvernement de s'engager à travers une note officielle, à indemniser tous les commerçants détenteurs d'anciens stocks. C'est seulement à ce prix, selon lui, que ces marchandises pourraient être cédées aux prix suggérés par l'Etat. Calculatrice en main, il a tenté d'évaluer la perte d'un commerçant qui accepterait de vendre son ancien stock de riz, par exemple, aux nouveaux prix indiqués par le gouvernement. La baisse des prix, pour lui, c'est environ
Chez le boutiquier Moussa Kaboré de Nabi Yaar, il y a une légère baisse des prix des marchandises listées par le gouvernement. Il a dit avoir mis en application les suggestions de prix faites par le gouvernement, et a naturellement perdu sur le petit stocks de riz dont il disposait avant la nouvelle mesure. Ainsi, il vend le sac de
Boureima Tiendrébéogo, détaillant de marchandises diverses à Zaabre Daaga, dit ne pas souvent s'entendre avec ses clients, très informés qu'ils sont, par rapport aux nouveaux prix publiés par le gouvernement. "J'essaie de leur expliquer que je me suis approvisionné avant la décision du gouvernement, mais rien à faire: ils m'en veulent de vouloir grossir la marge bénéficiaire". Pas donc beaucoup de changement de prix chez lui: le kg de riz blanc indien, Vietnamien ou Thaïlandais est vendu à 300 ou
Paul-Miki ROAMBA
Le Pays du 13 mars 2008
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