Flambée des prix des hydrocarbures : Une raison pour économiser l'énergie
Flambée des prix des hydrocarbures
Une raison pour économiser l'énergie
Au regard de la flambée périodique des prix des hydrocarbures, la cellule de gestion du ministère des Mines, des Carrières et de l'Energie (MMCE) attire l'attention de tous sur le récent décret français fixant la consigne de climatisation à 26 degrés Celsius ; une mesure d'économie de l'énergie qui, selon elle, doit servir d'exemple à "nos pays dont la situation énergétique n'est pas des plus reluisantes". C'est la substance de l'écrit suivant que ce service nous a fait parvenir.
Dans sa rubrique "Billets craquants" de la parution du lundi 9 juillet 2007, l'Observateur paalga attirait l'attention de ses lecteurs sur la nécessité d'économiser l'énergie par une utilisation rationnelle des systèmes de climatisation. L'exemple a été pris sur la France où le décret 2007/363 publié au J.O. du 21 mars 2007 fixe la consigne de climatisation à 26 degrés Celsius. Au regard des avantages financiers qu'une telle recommandation pourrait générer pour l'Etat français, on est en droit de dire que cela constitue un bel exemple pour nos pays, dont la situation énergétique n'est pas des plus reluisantes.
Au Burkina Faso, pays sans littoral, des études ont révélé que la production de l'électricité est à 70% d'origine thermique, c'est-à-dire à base d'hydrocarbures. Cela signifie qu'une mauvaise utilisation de l'électricité produite entraîne une forte consommation d'hydrocarbure au niveau des centrales de la SONABEL et donc contribue à polluer davantage notre environnement. L'autre réalité, c'est qu'une mauvaise utilisation entraîne forcément une augmentation du montant de la facture d'électricité. A ce sujet, on constate qu'au sein des ménages, des efforts sont faits par chaque membre, à commencer par le chef de famille, afin d'éviter toute consommation inutile de l'électricité. "Pas de lampes inutilement allumées" : tel est le slogan le plus entendu dans les domiciles.
A l'opposé, la situation est tout autre dans l'administration publique. En effet, les comportements les plus à blâmer sont rencontrés dans les bâtiments publics, où certains agents sont malheureusement fiers de dire que "c'est l'Etat qui paie". Cela est déplorable, voire condamnable. Il y a tout de même un minimum à éviter : ce qu'on n'ose pas faire chez soi, on devrait éviter de le faire dans son bureau. Tenez ! A longueur de journée (et même de week-end), des climatiseurs et des lampes restent allumés dans certains bureaux de l'administration. Il vous suffit de faire un tour dans la zone des ministères à la tombée de la nuit et vous vous rendez compte que la question de l'économie de l'énergie n'est vraiment pas un souci pour beaucoup. Pourtant, un climatiseur qui fonctionne à toutes les heures de service quel que soit le temps qu'il fait dehors occasionne à l'Etat une facture annuelle moyenne de 400 000 francs CFA, et, de surcroît, voit sa durée de vie raccourcie. Entendez ce petit calcul au parc de climatiseurs de l'Administration !
Les climatiseurs fonctionnent comme des lampes...
L'autre remarque que l'on peut faire porte sur la manière dont les climatiseurs sont utilisés dans les bureaux. De plus en plus, les climatiseurs fonctionnent comme des lampes dans la plupart de nos bureaux. Dès que l'on ouvre son bureau, après avoir allumé les lampes, on met systématiquement le climatiseur en marche, et celui-ci est tout de suite réglé à la plus basse température (18°C), quel que soit le temps qu'il fait à l'extérieur. Lorsque le bureau est bien refroidi et que les usagers ont froid, le réflexe n'est pas à l'arrêt de la climatisation. Non ! Il se trouve des agents qui ouvrent portes et fenêtres afin d'évacuer l'air frais. Et le comble, c'est que l'air chaud qui s'introduit doit encore être refroidi par ce "pauvre" climatiseur qui ploie déjà sous le fardeau de la poussière, preuve d'une absence d'entretien. Quel gâchis ! Alors qu'une simple élévation de la température de consigne de 1°C seulement génère en moyenne 3% d'économie d'énergie.
Il est donc temps que tous, nous prenions conscience de l'absolue nécessité d'utiliser de façon rationnelle et efficace l'électricité dans les bâtiments de l'Administration publique. A ce propos, le ministère en charge de l'Energie a déjà donné le ton en créant en son sein une Cellule de gestion de l'énergie. Celle-ci est chargée de la mise en œuvre d'actions d'efficacité énergétique qui devraient permettre une réduction considérable du montant de la facture d'électricité de l'Etat, qui, pour 2006, a franchi la barre de dix (10) milliards de francs CFA. Au programme d'activités de cette Cellule, on note la réalisation d'audits énergétiques de certains bâtiments administratifs, l'achat et l'installation de nouveaux équipements d'éclairage et de climatisation à haut rendement énergétique, la mise en place d'un programme de suivi, de contrôle et de gestion de la facturation électrique des bâtiments publics et, enfin, la sensibilisation pour un changement de comportement des agents publics.
Cette initiative du ministère des Mines, des Carrières et de l'Energie est à saluer. Il ne reste plus qu'à souhaiter que tous les acteurs (responsables administratifs, agents de l'Etat et autres usagers) adhèrent à ce programme de maîtrise de l'énergie, qui, sans doute, permettra d'économiser de l'argent à d'autres fins : construction d'écoles, de dispensaires et, pourquoi pas, subvention des prix des hydrocarbures !?
Cellule de gestion de l'énergie du MMCE
L’Observateur Paalga du 19 juillet 2007
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