Flambée des prix des produits de premières nécessités
Le gouvernement veut organiser la surveillance
Le ministre du Commerce, de la Promotion de l'entreprise et de l'Artisanat, assisté de son collègue du Travail et de la Sécurité sociale ont rencontré récemment les syndicats et la Ligue des consommateurs du Burkina. L'ordre du jour a porté sur le message du gouvernement sur la hausse des prix des produits de grande consommation.
Faisant suite au Conseil de cabinet du 7 février 2008, le ministre du Commerce, de la Promotion de l'entreprise et de l'Artisanat, Mamadou Sanou, et le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Jérôme Bougouma, ont rencontré tour à tour le 12 février 2008 dans les locaux du ministère chargé du Commerce, les syndicats et la Ligue des consommateurs du Burkina pour leur porter le message du gouvernement sur la hausse des prix des produits de grande consommation constatée ces derniers temps.
Ouvrant la rencontre, le ministre du Commerce, de la Promotion de l'Entreprise et de l'Artisanat, qui la présidait, a précisé que le gouvernement n'est pas indifférent à ces hausses de prix. Bien au contraire, il est préoccupé au plus haut point et c'est pourquoi il a initié un certain nombre d'actions au rang desquelles, la rencontre que le Premier ministre a eue avec les principaux importateurs de produits de grande consommation. Lors de cette rencontre, le Premier ministre leur a demandé, entre autres, de savoir raison garder et d'éviter de profiter de leur situation de monopole ou de quasi-monopole pour augmenter exagérément les prix.
Le gouvernement, à travers le ministère de l'Economie et des Finances et le ministère du Commerce, de la Promotion de l'entreprise et de l'Artisanat, a également rencontré les opérateurs économiques le 8 février 2008 à la Chambre de commerce pour leur faire comprendre notamment que les récentes mesures prises par le ministère de l'Economie et des Finances en matière de dédouanement des marchandises ne peuvent ni expliquer ni justifier une augmentation des prix au consommateur.
Toujours au titre des actions entreprises, l'Inspection générale des affaires économiques (IGAE) et la Direction générale des impôts (DGI) ont mené des investigations pour connaître les causes profondes de ces hausses de prix. Ces investigations ont permis de constater que:
- les prix des produits dans les pays fournisseurs ont augmenté,
- les prix des transports ont augmenté suite à la flambée des prix du pétrole,
- les subventions sur certains produits comme le lait en Europe ont été levées renchérissant ainsi les prix de ces produits,
- les productions de riz ont baissé dans les pays asiatiques suite aux intempéries que ces pays ont connues,
- les surfaces destinées à la culture du blé ont été réduites au profit des plantes fournisseurs de biocarburant.
Une hausse injustifiable
Mais les constats ci-dessus, a précisé le ministre, ne suffisent pas à justifier les niveaux de hausse de prix constatés au Burkina. C'est pourquoi, le gouvernement est en train d'étudier les voies et moyens légaux pour organiser une surveillance des prix afin de freiner les dérapages constatés.
A la suite de l'exposé du ministre du Commerce, de la Promotion de l'entreprise et de l'Artisanat fortement appuyé par son collègue du Travail et de la Sécurité sociale, les syndicats, par la voix de leur président du mois, Laurent Ouédraogo, ont remercié le gouvernement pour l'égard qu'il a eu pour eux en les informant de ce qu'il fait ou compte faire pour protéger les consommateurs. Le président du mois des syndicats a dit que le message qui a été porté à leur connaissance sera examiné au niveau de leurs bases. En attendant, a-t-il ajouté, des efforts sont faits par le gouvernement sur le plan économique mais cela ne se ressent pas au niveau des consommateurs.
Quant à la Ligue des consommateurs du Burkina qui a été reçue à la suite des syndicats, elle s'est réjouie de la démarche du gouvernement tout en insistant sur la nécessité d'un contrôle permanent des prix, mais également de la qualité des produits vendus aux consommateurs. Son président, Mathias Somé, a révélé que son association s'apprêtait à déposer un mémorandum auprès du gouvernement pour la création d'un observatoire dans ce sens.
M. Somé a aussi rappelé qu'il y a dix ans, la Ligue des consommateurs du Burkina avait émis l'idée de mettre en place des coopératives de consommateurs destinées à soutenir les consommateurs dans leurs droits face à la pauvreté extrême qui les amène à tout consommer au détriment de leur santé. Le président de la Ligue des consommateurs du Burkina a enfin regretté que le Laboratoire national de santé publique facture à son association les échantillons de produits de consommation qu'elle soumet au contrôle sanitaire. Pour lui, ces prestations devraient être gratuites, car à travers son action, la Ligue ne fait que concourir à l'accomplissement des missions de préservation de la santé publique assignées au Laboratoire.
Fait à Ouagadougou, le 15 février 2008
DCPM/MCPEA
L’Observateur Paalga du 20 février 2008