L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Football burkinabè : Défaite sur toute la ligne

FOOTBALL BURKINABÈ

Défaite sur toute la ligne

 

Le football burkinabè est-il condamné à végéter dans les profondeurs du classement à l’échelle continentale ? Véritablement c’est pour dire que malgré les moyens colossaux qui y sont mis et le nombre de plus en plus élevé des supporteurs de cette discipline au Burkina, on semble tourner en rond. Une anecdote : Au deuxième groupe de journalistes burkinabè partis assurer la couverture médiatique de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) catégorie cadette, qui se joue en ce moment même à Lomé au Togo, il avait été dit qu’ils n’y séjourneraient pas au-delà du premier tour de la compétition, pour certainement des raisons financières.

C’est comme si l’on voyait déjà en filigrane que les Etalons cadets n’allaient pas franchir la phase des matchs de groupe. En tout cas, l’on constate avec amertume, qu’après deux sorties face au Ghana et au Nigeria, le Burkina est irrémédiablement éliminé. C’est dire que les Burkinabè ne revivront pas de sitôt les bons moments de 1999 et de 2001, où les jeunes avaient fait sensation en terminant vice-champions.

Pourtant, le match livré par le Nigeria face à l’Erythrée, étriée 8 buts à 0, montrait, si besoin en était, que les cadets nigérians n’étaient pas un foudre de guerre et que les nôtres pouvaient sortir vainqueurs d’une confrontation avec eux. Hélas ! Après avoir mené par un but à zéro, "les enfants" de l’entraîneur Pihouri Weboanga se sont faits rattraper au score. Pire, aux derniers instants du match, ils ont encaissé un assassin deuxième but, synonyme d’élimination sans autre forme de procès.

Il ne leur reste plus qu’une seule sortie pour sauver l’honneur face à une équipe érythréenne qui n’a, avouons-le, aucune expérience en matière de compétition de haut niveau et qui, comme il fallait s’y attendre, a montré ses faiblesses défensives, encaissant 14 buts en deux matchs. Mais avec les Etalons, on ne peut jurer de rien, ce, d’autant plus que nos poulains sont capables du meilleur comme du pire. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent.

Mais comme toujours, l’on trouvera des raisons pour justifier cette précoce élimination : mauvais état du terrain, dures conditions de séjour ou encore groupe difficile sans reconnaître un seul instant en toute humilité que ce sont nos représentants qui n’étaient pas à la hauteur. Ainsi va le football au Faso. En réalité, c’est plus grave puisque la défaite est sur toute la ligne.

On se souvient encore que du 20 au 4 février 2007, les Etalons juniors ont été écartés du second tour de la CAN, au Congo-Brazzaville. Et là aussi, on n’a pas manqué d’arguments pour se donner bonne conscience à peu de frais, et justifier notre piètre prestation. Après l’échec au pays de Denis Sassou N’Guessou, ce sont les Etalons espoirs qui sont entrés en scène le 7 février dernier au stade du 4-Août face aux Black Stars du Ghana, battus sur le score de 2 buts à 0.

Mais quelques jours plus tard, coup dur pour le Burkina : la victoire sur le terrain a été annulée au profit des Ghanéens, qui ont déposé une requête contre deux joueurs burkinabè, Fousséni Traoré et Madi Panadétiguiri, qui ne satisfaisaient plus au critère d’âge fixé pour ces éliminatoires des jeux olympiques. Le match retour au Ghana le 25 mars s’annonce donc comme une mission difficile sinon impossible puisqu’il faudrait gagner par au moins 4 buts d’écart pour espérer se qualifier.

Cette élimination programmée a laissé entrevoir la négligence ou l’ignorance de toute une fédération de football, qui avait pourtant été utilement conseillée par le commissaire au match, l’Algérien Abdel Kader Aouissi, qui estimait qu’il ne fallait pas aligner les deux joueurs mis en cause.

Dans les compétitions de club, l’ASFA-Y, qui est visiblement en méforme cette saison (c’est le constat pour l’instant), a fait piètre figure en ratant son match aller face à Nassaraoua United du Nigeria (1 à 1 à Ouaga) et en perdant au retour en terre yoruba. Seule l’EFO est toujours en course en coupe CAF, mais sa courte victoire sur ses installations devant l’US Ouakam du Sénégal ne permet pas d’espérer une qualification ce samedi 17 mars.

Exit donc, les clubs, les Etalons cadets, juniors, espoirs des compétitions de 2007. L’espoir des fans du football et de tout le peuple burkinabè repose à présent sur les seuls Etalons seniors. Mais là aussi, la guéguerre entre l’entraîneur national, Drissa Traoré dit Saboteur, et la FBF à propos du choix des joueurs à retenir pour la 3e journée des éliminatoires de Ghana 2008, qui se jouera à Ouaga le week-end du 23 au 25 mars face au Mozambique, n’est pas pour rassurer.

D’un côté, nous avons un entraîneur qui tient à agir à sa guise, et de l’autre, une fédération qui veut le contraindre à bâtir l’équipe sur la base d’un noyau d’éléments déjà connus. Il a fallu l’intervention du ministre des Sports, Jean-Pierre Palm, pour réconcilier les deux parties qui étaient au bord de la rupture. Et c’est regrettable de constater qu’à deux semaines d’une rencontre aussi capitale, où le moindre faux pas compromettrait dangereusement la qualification, l’on soit à ce stade de tâtonnement. C’est toujours ainsi. Et après la défaite, l’on tente de tout justifier.

Véritablement, il y a lieu que nous nous penchions sérieusement sur l’avenir dudit sport-roi dans notre pays. Evitons ces multiples assemblées folkloriques, pour, une fois au moins, nous parler droit dans les yeux et tirer les conséquences qui s’imposent. Car pour l’instant, le football burkinabè reste comme un sac sans fond où on ne cesse de jeter nos maigres économies.

Adama Ouédraogo Damiss

Source, L'Observateur Paalga du 16 mars 2007

 



16/03/2007
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