Fraudes aux concours de la Fonction publique : "Quand est-ce que les choses changeront dans ce pays ?"
Fraudes aux concours de
"Quand est-ce que les choses changeront dans ce pays ?"
Candidat malheureux au concours direct de l'ENAREF cycle A de
Monsieur le Ministre,
C'est un cœur meurtri et plein d'amertume qui vous adresse cette lettre par voie de presse, seul moyen pour moi de communiquer avec vous. Je fus candidat au concours direct du cycle A de l'ENAREF, pour lequel j'ai passé des nuits blanches à préparer les tests psychotechniques et de niveau pour être à la hauteur de ceux qui nous seraient administrés. Et Dieu aidant, le gouvernement a autorisé pour cet emploi spécifique le recrutement de 100 personnes. J'avais réellement fondé mes espoirs dessus au regard de la qualité du travail que j'ai produit à l'administration des épreuves et de mon niveau réel que ceux qui me reconnaîtront dans cet écrit ne me dénieront pas. Economiste de formation, j'ai, comme on le dit, «mis le paquet» pour une place sur 100. Mieux, la reprise des épreuves après les fraudes qui avaient entaché celles primitivement organisées me convainc que c'était réellement ma chance qui se jouait, car j'avais espéré que les choses se passeraient de façon orthodoxe et limpide, sans interférence occulte aucune. C'était Dieu qui avait, selon moi, voulu que les fils de pauvres, dont je fais partie, puissent avoir de l'espoir dans ce pays. C'était pour moi une sentence divine. Mais hélas, Monsieur le Ministre, les hommes que vous avez commis à l'organisation (jury d'administration des épreuves et de délibération des résultats) en ont encore décidé autrement. En effet, j'ai composé à l'ENAM et suite à la délibération, certaines indiscrétions m'ont fait état de l'invalidation des résultats d'une première délibération au motif que le 1/3 des admis provenait d'une même salle de composition, notamment la mienne. Mieux, un membre du jury de délibération, qui me connaissait bien et content de moi, m'informa de mon admission dans le secret. Une autre source me fit savoir que des copies n'ont purement et simpIement pas été corrigées, privant du coup bon nombre de candidats, en l'occurrence ceux du centre de l'ENAM dont les noms commencent par «B», de la probabilité d'être reçus audit concours. Enfin, une dernière source soutient que des noms de candidats admis ont été remplacés en dernier ressort par ceux d'autres candidats, dits recommandés par des dignitaires.
Au regard de ces éléments, je suis en proie à un sentiment d'indignation et me demande quand est-ce que les choses changeront dans ce pays.
J'implore, Monsieur le Ministre, votre intégrité afin que soient particulièrement élucidés ces éléments de délibération. Ayez le courage, comme l'avait jadis eu un ministre de
Faites, Monsieur le Ministre, de ce dossier un cas d'école, en le reprenant de bout en bout et vous aurez une idée réelle de ce qui se passe dans votre département. Les résultats sont certes publiés et consacrent mon échec, mais ils demeurent «sous réserve d'un contrôle approfondi».
Permettez-moi de garder l'anonymat afin de conserver encore un espoir de travailler dans ce Pays des hommes intègres.
Tout en espérant une réaction de votre part, je vous prie de recevoir, Monsieur le Ministre, l'expression de ma considération profonde.
RB, candidat au concours direct de l'ENAREF
Cycle A, session de 2007
L’Observateur paalga du 27 novembre 2007
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