L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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G8 : Les rencontres se suivent et se ressemblent

Sommet du G8 en Allemagne

Les rencontres se suivent et se ressemblent

 

C’est fou comme les Sommets du G8 se suivent et se ressemblent. Le dernier en date, qui s’est tenu du 6 au 8 juin en Allemagne, n’a pas dérogé à la tradition et n’était qu’un "remix" que nous avaient servi les 8 pays les plus industrialisés de la planète (Etats-Unis, Japon, Chine, Russie, Allemagne, Angleterre, France, Italie) pendant la rencontre, l’année dernière, à Gleneagles en Ecosse. Mises à part quelques petites retouches par-ci par-là, les deux sommets sont comme des frères siamois même père même mère. Et ceux qui espéraient que le dossier sur le réchauffement de la planète allait être le plat central des retrouvailles annuelles entre Etats les plus feuillus de la terre ont été renvoyés à leurs chères études environnementales. Quand l’oncle Sam n’aime pas un sujet, autant l’aborder de façon expéditive. Mais comme il fallait quand même en parler, décision a été prise de réduire de moitié les gaz nocifs dégagés par les usines et les moteurs de véhicules, avec un échéancier, ne riez pas, de 43 ans. Pour dire que nous avons encore le temps de mourir «n» fois en ingurgitant de fortes doses de dioxyde de carbone.

Un sommet digne de ce nom ne pouvant se tenir sans que l’on ne pose sur la table le cas Afrique, les grands dirigeants de ce monde, afin de se donner bonne conscience, ont promis 60 milliards pour lutter contre le Sida et d’autres maladies mortelles. Une version légèrement modifiée à hauteur de 3 milliards par ces mêmes «généreux donateurs» qui avaient promis l’année dernière en Ecosse, une augmentation importante de l’Aide en direction du continent noir. Là aussi, aucun chèque n’a été remis et le montant total n’est soumis à aucun échéancier. Une situation qui a naturellement provoqué la colère des organisations humanitaires. Vivement donc la prochaine rencontre à Hokkaido, l’île la plus septentrionale du Japon, pour ramener encore en surface les mêmes vœux pieux.

A quoi ont donc finalement servi ces 17 800 policiers mobilisés, ces 43 hélicoptères et cette clôture haute sécurité érigée autour d’Heiligendamm haute de 2 mètres et qui a coûté à elle seule 12 millions d’euros ? Pas à grand-chose, si ce n’est d’avoir permis à des responsables de grands pays de se retrouver en petits comités pour expédier leurs petites angoisses nationales. On s’attendait pourtant à ce que le président russe, Vladimir Poutine, mette son grain de sel dans la rencontre. Lui qui, quelques jours avant le rendez-vous d’Allemagne, avait menacé de déployer des missiles sur l’Europe si toutefois les Etats-Unis ne renonçaient pas à leur projet d’installation de boucliers antimissiles censés protéger le Vieux continent. Ce pavé dans la mare de Poutine nous avait légitimement inspiré le titre «Le tsar Poutine veut prendre le sommet en otage» dans le Regard sur l’actualité de notre édition du mercredi 6 juin 2007. Un peu pour dire que l’on s’attendait à de chaudes empoignades entre les deux grands de ce monde. Il n’en a rien été de tout cela. Au contraire, le président russe a, contre toute attente, proposé de s’associer au bouclier stratégique européen.

Aujourd’hui que les chefs d’Etat ont rejoint le bercail, quel souvenir reste-t-il d’Heiligendamm ? Pas grand-chose, sinon que ce G8, dédié au grand dessein de sauvegarde de la terre, n’aura peut-être servi qu’à un temporaire dégel russo-américain, en enrayant ce que les politologues avaient commencé par appeler la «nouvelle guerre froide». Et pendant cette rencontre, il n’y en avait que pour les anti-G8, qui semblaient avoir atteint leurs objectifs. En effet, le rassemblement de ces grands du monde n’a pas échappé à la règle. Ecologistes, altermondialistes, mouvements d’extrême-gauche s’étaient donné rendez-vous pour faire entendre un autre discours qui était loin d’être équivoque. Et de ce côté-là, de par les manifestations concoctées à l’occasion, l’on peut affirmer qu’il y avait quand même une petite ambiance et des décisions tranchées.

 

Extrait de «Billets craquants» in L’Observateur Paalga du 11 juin 2007



11/06/2007
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