L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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L'Ouragan Katrina secoue l'APE de Sig-Noghin

CEB Ouaga VI

L'Ouragan Katrina secoue l'APE de Sig-Noghin

 

Foi des signataires de la sentence qui suit, l'Association des parents d'élèves (APE) de Sig-Noghin traverse une grave crise.

En tout cas, les maux soulevés sont tout aussi édifiants que révoltants.

 

Les événements qui vont défiler sous  nos yeux sont étonnement effrayants et prémédités. Le groupe de concertation est composé d'intellectuels, de patriarches, de jeunes, de femmes, tous résidant au secteur 21  dans l'arrondissement de Sig-Noghin à Ouagadougou, dont quelques-uns dans la cité Sig-Noghin..

Pour remonter le temps, les écoles Sig-Noghin A et B sont la concrétisation de l'engagement des populations déguerpies de Bilbambili en 1985. En ce qui concerne le dossier qui défraie toutes les chroniques, monsieur Barké Ouédraogo, instituteur principal, a hérité de la direction de l'école Sig-Noghin B en octobre 2002. A l'époque de sa prise de service, les deux écoles, Sig-Noghin A et B, partageaient la même organisation associative des parents d'élèves (APE) parce qu'elles résultent de l'investissement collectif des mêmes couches de  la population.

Après sa prise de fonction, de la façon la plus dictatoriale lors de la rencontre du bureau des parents d'élèves en novembre, il avait déjà tissé des liens étroits avec un jeune tailleur misérable et un enseignant de l'école, du nom de Bonkoungou Joseph. Pendant les débats, le bilan moral et financier a été fait.

C'est à ce moment que monsieur Barké Ouédraogo a fait fonctionner tout son manège. D'abord en tant que nouveau venu, il a humilié les membres du bureau APE, surtout le président, monsieur Kagambèga, en relevant, selon lui, leurs carences. Pour enfin mettre en pratique son stratagème, il décida de façon unilatérale : premièrement de la dissolution du bureau APE ; deuxièmement de la mise en place d'un bureau APE autonome à l'école Sig-Noghin B. Le directeur a été aussitôt soutenu à bras-le-corps par monsieur Bonkoungou Joseph, qui se fait son avocat en donnant des explications à l'assistance, laquelle n'a pas du tout réagi et cela est vérifiable, car nous étions présents et attentifs.

Après la dislocation, illégalement acquise, les membres de l'ancien bureau légitime ont formé un bureau APE à l'école jumelle de Sig-Noghin A, dont l'ancien président démis "de facto" assure la présidence jusqu'à ce jour. Voilà pourquoi notre école, centre d'éducation de nos enfants, s'est retrouvée sans bureau APE de novembre 2002 à octobre 2003 ; alors quelles leçons avons-nous tirées ? C'est le directeur de l'école, lui seul pendant ladite période, qui détenait les carnets de reçu, faisait le tour des classes et renvoyait les enfants pendant des journées de travail durant toute l'année scolaire à cause des cotisations, sans crainte et sans moralité. Suite aux renvois successifs des élèves, nous avons approché l'inspectrice Zan Nicole à l'inspection plusieurs fois et elle nous a toujours promis de mettre fin à ces abus et de confronter le directeur avec les parents pour qu'il rembourse les sommes illégalement encaissées et dilapidées.

 

Un imbroglio d'escroquerie

 

Cependant, nous avons été ahuris lorsque nous constatâmes en fin d'année scolaire que les mêmes séquences se répétaient, que les salles de classe étaient souvent à moitié vides à cause des expulsions opérées personnellement par le directeur. En octobre 2003, au bilan fait par celui-ci, l'école a enregistré 534 inscrits dont 37 élèves n'avaient pu régler auprès du directeur les 1500 F de cotisation. Il a donc encaissé 745 500 F et selon lui, ladite somme a été consommée dans les dépenses courantes et cela n'a pas suffi. A la troisième étape de cet imbroglio d'escroquerie, une assemblée générale a été convoquée en novembre 2003. Il faut rappeler qu'avant l'assemblée générale, le directeur passait trop de temps à s'entretenir à huis clos  avec Moumouni Ouédraogo, futur secrétaire  de l'APE fantoche et   Ousséni, candidat au poste de président, en plus de la future trésorière, tous influencés et présentés par ce dernier. A  la mise en place du premier bureau APE depuis son arrivée à l'école, son vœu a été exaucé, car les 3 membres influents qu'il a lui-même personnellement présentés et dont il a fait les éloges ont accédé chacun à leur poste sans conviction, de façon arbitraire et dictatoriale, en préparatifs au troisième plan d'engloutissement à grande outrance des fonds de l'APE, qu'on pourrait nommer Fonds d'appui au directeur (FAD). Ce bureau fantoche (tous les indices sont vérifiables sur le terrain et nous nous portons  témoins de cela) n'adoptera que la même attitude de Barké Ouédraogo, à savoir l'expulsion des élèves pendant toute l'année scolaire dans les classes à cause des cotisations, avec la bénédiction de madame l'inspectrice Zan Nicole, qui ne s'opposa guère à cette pratique honteuse et ne réagit point à nos injonctions vaines rapportées par écrit et verbalement. En fin 2003, un projet de la DPEM rénova un bâtiment  de l'école. Après les travaux, de vieux matériaux, notamment des tôles au nombre de 300, ont été entreposés dans un des bâtiments de l'école. A la surprise générale, nous avons appris dans le quartier et dans l'entourage que le directeur de l'école, Barké Ouédraogo, son secrétaire, Moumouni, son président, Ousséni, avaient vendu de vieilles tôles du bâtiment réhabilité de 2000 F à 3 000 F la feuille. Avec toutes les assurances, ils ont encaissé plus de 1 000 000 F. Dans les environnants nous pourrons citer certains acheteurs tels : Ilboudo Daniel, CIB   035409, 12 tôles ; Ouermé Issouf, CIB 46034, 9 tôles ; Ouango René, CIB 16483, 20 tôles ; la liste est très longue.

Dans le quartier, nous avons interpellé l'acolyte de Barké, Moumouni, qui nous a dit que les ventes ont été diligentées par le directeur, encaisseur des sommes reçues. Ce même secrétaire a ajouté que son protecteur, le directeur, avait emporté des tôles chez lui. Le bilan financier de l'année scolaire 2003- 2004 lu à l'assemblée générale par le directeur en personne était le suivant : plus de 580 inscrits, avec un recouvrement de 965 600 F. N.B.: nous  précisons que c'est encore le directeur de l'école qui décide de façon autoritaire et inadmissible, contre la volonté des parents d'élèves, de fixer à la hausse les cotisations à 2 000 F au lieu de 1500 F à partir du mois d'octobre 2003.

En termes d'investissement, rien n'a été fait à l'école. Il passa son temps à monopoliser la parole, cherchant à justifier la rénovation du bâtiment de l'école, qui s'est faite grâce à ses propres relations et qui a nécessité des dépenses pour les dossiers avec un apport de l'APE de plus de 600 000 F par an. A la lecture du bilan, toutes les cotisations avaient été utilisées pour la réfection du bâtiment et l'école restait  redevable audit projet, selon le  directeur. En conclusion, le bilan financier a été négatif, le directeur, le président, le secrétaire et un enseignant de l'école, inconditionnels serviteurs du directeur, avaient tous les mêmes responsabilités. Les surprises et les désagréments ne manquant point, l'ONG EAST entreprit en 2004 la construction de latrines au sein de l'école. Cette ONG avait fait déverser deux chargements de sable de deux camions-bennes et avait entreposé au magasin de l'école des sacs de ciment. Malgré la présence d'un gardien de l'école, c'est au secrétaire de l'APE que le directeur confia la garde du ciment et du sable.

 

Une responsabilité partagée

 

Les travaux ayant été momentanément suspendus à l'époque, ils ne reprirent pas de sitôt et la raison, le contrôleur d'EAST et l'entrepreneur des travaux constatèrent la disparition des deux chargements de sable de même qu'un manquant de plus de 10 sacs de ciment, extirpés du magasin à l'insu du gardien. L'ONG EAST est passée par la mairie avant de venir à l'école rencontrer les enseignants en l'absence du directeur. C'est après les investigations que le directeur a reconnu sa responsabilité partagée avec le secrétaire de l'APE, Moumouni, qui, devant les enseignants, a accepté à son tour sa culpabilité (ce témoignage peut être vérifié avec tous les enseignants, EAST et la mairie de Sig-Noghin). Alors, pour se protéger, le directeur décida de vider encore les classes pour avoir la somme nécessaire au remboursement des deux chargements de sable et des sacs de ciment. Chose dite, chose faite, c'est la caisse de l'APE qui a payé les pénalités occasionnées par Barké Ouédraogo et Moumouni. L'année scolaire 2004 -2005 a été une répétition des autres années : le directeur récupérant les sommes encaissées, le gardien de l'école, qui a des difficultés à percevoir son salaire chez le directeur. Nous rappelons aussi que le directeur, selon les membres du bureau fantoche et après des investigations internes et externes, empoche chaque année l'argent affecté aux filles et oblige leurs parents à verser les cotisations doublement. Au vu de ces défaillances, de ces abus physiques, dictatoriaux, psychologiques et d'immoralité portés à tort sur les parents d'élèves, les élèves et les enseignants, qui se retrouvent avec des salles à moitié vides à cause de la rigueur martiale des cotisations, l'inspectrice a toujours été interpellée et on entendait dire qu'elle serait la protectrice du directeur parce qu'elle en tire bénéfice et profit en le ménageant. Le bilan financier de 2004-2005 a donné, selon le directeur, 987 000 F encaissés et 987 000 F de dépenses : c'est un bilan négatif.

 

Des investigations s'imposent

 

 L'année 2005-2006, un semblant de renouvellement du bureau a été occulté avec la reconduction de Moumouni comme secrétaire sans en informer les parents d'élèves. Leur bilan financier a été nul soit: 1 055 000 F encaissés avec zéro franc dans la caisse. Pour l'année 2006-2007, les choses se suivent et se ressemblent : se croyant plus tangible, le directeur a caricaturé une enseignante de l'école, choisie sur mesure pour encaisser les cotisations. A notre surprise, c'est le directeur qui a encaissé les cotisations en août au recrutement des nouveaux élèves, soit 167 000 F. Les traces de cette somme n'ont jamais été élucidées, ni les cotisations opérées, suivies toujours d'expulsion des élèves. Le bilan de 2006-2007 a donné 784 500 F encaissés par le directeur avec moins de 50 000 F restants, d'où des dépenses de 779 500 F. Nous rappelons encore que le directeur détient par-devers lui les carnets de l'APE, qu'il utilise à des fins personnelles depuis qu'il est à l'école en 2002. Nous recommandons que des investigations sérieuses soient entreprises. En effet, au troisième trimestre de 2006, un muret construit et estimé à environ 35 000 F a été surévalué à plus de 300 000 F par le directeur. A la même période, nous avons constaté l'absence totale du président, Ousséni, et sa démission unilatérale. Il a été remplacé sans explication par son adjoint lors d'une réunion clandestinement convoquée par le directeur avec 12 parents présents à ladite rencontre. Son successeur, qui a hérité du poste au pire des moments vécus par l'APE de Sig-Noghin B, se nomme Vincent Kabré. Afin d'établir toute la responsabilité active et passive du directeur, de ses acolytes et de ses boucs émissaires, ce dernier continue de jurer qu'il n'a peur de personne. Il poursuit ses opérations : en témoigne la gabegie, l'usurpation de fonction en se substituant aux rôles de l'APE, l'utilisation des cotisations des parents d'élèves, la vente des matériaux de l'école, le détournement des chargements de sable, des sacs de ciment, la privation de l'école d'une salle de classe utilisable, dont il a fait retirer les ouvertures. Nous osons croire qu'il faudra remonter son passé à l'école Sig-Noghin B  ; avec tous les indices fournis, il doit être à même de donner des explications de son acharnement surtout en ce qui concerne l'argent et le matériel ; qu'est-ce qu'il en a fait ! Au mois d'avril 2007, une réunion clandestine s'est tenue encore à l'école, et à notre surprise, seuls le directeur et  un enseignant y ont pris part. L'absence des 10 autres enseignants de l'école demeure un mystère. Alors, que s'est-il passé ? A l'issue de cette réunion, un nouveau bureau APE fantoche a été installé sous la direction du directeur avec toujours comme secrétaire Moumouni. Il prend les mêmes pour répéter les mêmes choses.

 

Fait à Ouagadougou, le 28/07/2007

 

Les signataires

 

- Souili Ali : CIB 04435, officier de police

- Diabaté Amdou : CIB 38724, militaire retraité

- Diané Mathias : CIB 614862, professeur

- Zanré Madi : CIB 846213, commerçant

- Madame Guei Fati : CIB 15240, retraité

-Nadié Richard, gendarme

- Ouédraogo Tiga, opérateur économique

- Madame Sawadogo Florence, gérante de pharmacie

et tous les autres sont prêts à contribuer pour que l'école Sig-Noghin B récupère les sommes et les matériaux détournés et à combattre cet abus de confiance et d'autorité.

Que la vérité et lumière soient faites pour les populations de Sig-Noghin, du secteur n°21 le plus tôt possible.

 

Que justice soit rendue.

L’Observateur Paalga du 19 novembre 2007



19/11/2007
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