Gardons les sabots sur le gazon (Etalons)
Etalons
Gardons les sabots sur le gazon
Et de 2 pour le Burkina. Les Etalons viennent de réaliser leur 2e victoire d’affilée dans les éliminatoires combinées de la coupe d’Afrique et de la coupe du monde 2010. Après avoir réussi de belle manière et contre toute attente à arracher une victoire sur les terres tunisiennes devant les Aigles de Carthage, les nôtres ont confirmé leur bonne forme du moment, en dominant au stade du 4-Août les Hirondelles du Burundi (2-0).
Ce succès, il faut d’abord le mettre au compte de l’instinct de buteur retrouvé de notre goaleador Moumouni Dagano, mais aussi et surtout de tout le collectif, qui avait du panache le samedi dernier. Néanmoins, ce double triomphe, qui peut bien nous faire rêver, ne doit pourtant pas nous faire perdre le réalisme et l’objectivité.
En effet, au vu du jeu d’ensemble produit par notre onze national, l’on se rend compte que la première mi-temps n’a été ni plus ni moins que l’antithèse de la seconde partie du match. D’abord, l’on a pensé que la transparence de Patrick Zoundi serait palliée par l’entrée d’Aziz Nikiéma, mais ce dernier n’a pas du tout été dans le coup. Ensuite, l’étincelant Jonathan Pitroïpa, qui a épaté une fois de plus par son talent le public du stade du 4-Août, a fini par en faire trop. Il aurait sans aucun doute été plus utile dans le collectif.
A cela il faut ajouter le caractère, assez difficile, du capitaine Mamadou Kéré : non content de ne pas tenir le rôle de relayeur au milieu du terrain à lui confié par l’entraîneur ni de faire de bonnes relances inspirées par son expérience et son leadership (ce qui serait à l’origine de son remplacement à une vingtaine de minutes avant la fin du match), il a voulu régler son compte avec un supporter avant même la fin de la partie.
Etant l’un des cadres du groupe, on attend qu’il donne l’exemple aux jeunes et qu’il soit le premier à mettre en application les consignes de son coach et à les respecter.
Dans cette prestation en demi-teinte, le sélectionneur, Paulo Duarte, n’est pas exempt de reproches : ses trois remplacements, précocement effectués, n’ont pas donné l’effet escompté. C’était, à la limite, hasardeux, car vendanger toutes ses cartes à 20 mn de la fin du match alors que nous menions au score (2-0) était trop risqué. Dieu merci, il n’y a pas eu de blessés, sinon…
C’est vrai qu’on a obtenu 2 belles victoires, mais il faut que nous restions sereins et que nous évitions de nous prendre la tête. Cela vaut aussi bien pour les spectateurs qui commencent à avoir des ambitions démesurées que pour les joueurs, qui doivent savoir que rien n’est fait.
Nous ne sommes qu’au début des éliminatoires et il faut avoir à l’esprit que les qualifications et pour le mondial et pour
Sachons que le plus dur reste à venir, restons concentrés aussi bien dans les gradins que sur la pelouse ; gardons les pieds sur terre, pour ne pas dire les sabots sur le gazon.
Kader Traoré
L’Observateur Paalga du 10 juin 2008
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