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Gouvernement - syndicats : "Une grève ne s'achète pas à 50 F"

Gouvernement - syndicats

"Une grève ne s'achète pas à 50 F"

Les responsables des centrales syndicales et des syndicats autonomes initiateurs d'un mouvement de grève le 18 juillet prochain ont animé une conférence de presse le lundi 16 juillet 2007 à Ouagadougou. L'effectivité de cette grève et les suites réservées par le Bureau international du travail (BIT) à une plainte des centrales syndicales contre le gouvernement burkinabè en juin 2006 étaient les deux points au centre de cette rencontre.


La baisse de 50 F CFA consentie par le gouvernement sur le prix du carburant n'aura pas réussi à désamorcer la crise qui l'oppose aux syndicats. Conséquence, la grève prévue pour avoir lieu le 18 juillet est maintenue. C'est l'information majeure qui ressort de la conférence de presse animée lundi 16 juillet dernier par les responsables syndicaux à Ouagadougou. Rappelant les circonstances de cette grève, El Hadj Mamadou Nama, président du mois des centrales syndicales, a remarqué que suite à leur préavis de grève en date du 2 juillet 2007 en réaction à la dernière augmentation des prix des hydrocarbures, le gouvernement les avait conviés à une rencontre de concertation le 13 juillet. A l'issue d'âpres discussions, les syndicats ont accepté une dimunition de 50 F CFA consentie par le gouvernement sur le prix de l'essence super 91. Cependant, un désaccord total a été constaté sur un point non moins important qui tient à coeur les syndicats. Il s'agit de la levée des sanctions contre les travailleurs du ministère des Affaires étrangères regroupés au sein du SAMAE et ceux du ministère des Finances au sein du SATB. Toute chose qui, de l'avis de M. Nama, ne pouvait que raffermir leur détermination à "se réarmer davantage".

Tolé Sagnon, secrétaire général de la CGT-B, a appelé les militants et les travailleurs sur l'ensemble du territoire national a participer massivement à cette grève "pour plus de liberté et de mieux-être". Appel qui semble avoir été bien entendu si l'on s'en tient à la réaction des militants déjà mobilisés qui ont pris part à cette conférence de presse. En effet, ceux-ci ont, à l'unisson, fait savoir que cette grève ne saurait être vendue à 50 F seulement. "50 F, c'est bon mais c'est pas arrivé", ont-il scandé.

Pourquoi avoir accepté la proposition du gouvernement tout en maintenant le mot d'ordre de grève ? A cette question, El Hadj Mamadou Nama répond que les syndicats n'ont fait que prendre acte de cette baisse, mais ne l'ont pas acceptée en victime résignée. L'avantage d'une telle attitude, a-t-il poursuivi, est d'éviter que les deux parties ne se séparent dos à dos. Ce qui n'arrangerait pas le consommateur. Le prix des hydrocarbures n'est pas le seul point de revendication, a-t-il ajouté.

Concernant le deuxième point de l'ordre du jour, le président du mois des centrales syndicales a indiqué qu'en juin 2006, suite aux menaces de sanctions proférées, aussi bien par l'administration du travail que par le patronat, une plainte avait été adressée au BIT par les centrales syndicales. "Dans le traitement de celle-ci, le BIT, après avoir sollicité et examiné la réponse du gouvernement, a donné raison aux centrales dans la mesure où il a rappelé à l'attention du gouvernement un certain nombre de principes à partir desquels des recommandations ont été formulées", a dit Mamadou Nama. En particulier, il est demandé une relecture de la législation avec les partenaires sociaux pour la rendre conforme aux principes de la liberté syndicale. Du reste, le gouvernement s'est déjà engagé, à en croire M. Nama, à procéder à une relecture du code du travail.

Ladji BAMA

Le Pays du 17 juillet 2007



17/07/2007
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