L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Gouvernement Tertius Zongo : Déjà les vacances !

GOUVERNEMENT DE TERTIUS ZONGO

Déjà les vacances !


C'est exactement le 10 juin dernier que la liste des membres du gouvernement du Premier ministre Tertius Zongo a été rendue publique. A peine deux mois donc ! Mais deux mois suffisants pour qu'ils s'octroient des vacances bien méritées peut-on penser. Ces quelques jours ont-ils réellement permis aux ministres nouvellement appelés dans le gouvernement, de s'imprégner des dossiers brûlants de leur département ? Car dans bien des cas, la majeure partie de leur temps a été consacrée à la désignation de leurs proches collaborateurs.

Il convient de lever toute équivoque. La plupart des ministres sont des bourreaux du travail. A ce titre, ils méritent des vacances, comme tout travailleur burkinabè d'ailleurs. Les textes de la Fonction publique font des vacances annuelles un droit pour tout agent de l'État. Mais c'est généralement après un an de travail. Ces textes disent que les vacances sont un mérite du travailleur après une année de dur labeur. Les membres du gouvernement de Tertius Zongo ont été nommés le 10 juin dernier. Mais, en ce mois d'août, un grand nombre d'entre eux bénéficient déjà de vacances! Est-on au Burkina Faso, sur la voie de ritualiser les vacances gouvernementales ? On est en droit de s'interroger dans la mesure où chaque année, c'est au mois d'août que nos ministres ferment leurs bureaux et toutes affaires cessantes, partent en vacances. Donc, au nom de ce rituel, des membres du gouvernement Tertius Zongo qui n'ont pas encore eu le temps de connaître les coins et recoins de leur département partent en vacances. A l'instar des travailleurs français qui ont des vacances en cette période estivale, des fonctionnaires burkinabè, ici des ministres, partent eux aussi en vacances d'été.

Mais où la plupart des ministres burkinabè passent-ils leurs vacances? Au lieu d'être les promoteurs de notre tourisme, certains s'envolent pour d'autres cieux, parfois très lointains pour oublier leur stress. Cependant, aujourd'hui, le Burkina dispose de merveilleux attraits touristiques qui méritent d'être visités par les hauts personnages de l'Etat. Ils économiseraient ainsi de substantielles devises dont a besoin l'économie nationale. Ils seront du même coup les meilleurs avocats de l'industrie touristique et hôtelière du Burkina Faso. Malheureusement, ce ne semble pas toujours être le cas puisque les missions officielles à l'étranger permettent souvent de voir de nombreux sites touristiques. Le paradoxe de la situation, c'est que ces premiers responsables ignorent ce que leur offre le Burkina en matière touristique.

Pour ces vacances gouvernementales 2007, s'il se trouve des ministres qui ont beaucoup travaillé, même trop travaillé, on ne peut en dire autant des nouveaux arrivants. Pour eux, ne pouvait-on pas reporter leurs vacances tant il semble vrai que chaque membre du gouvernement reçoit à sa nomination une feuille de route, d'où une obligation de résultat qui le lie au chef du gouvernement et cela dans le cadre de l'exécution du programme du Président Blaise Compaoré.

L'autre particularité c'est que les années précédentes, avant de se séparer, la presse était conviée au dernier Conseil des ministres. Elle interrogeait chaque membre du gouvernement pour savoir ce qu'il fera pendant ses vacances. Cette année, rien de tel n'a été observé. Avait-on déjà peur que l'idée d'octroyer des vacances à un ministre qui n'a pas deux mois d'exercice dans ses fonctions nouvelles ne soit très mal perçue ?

Existe-t-il un budget pour payer les vacances de nos illustres ministres ? C'est certainement des questions dont on n'aura pas les réponses. L'accueil mitigé suscité par les précédentes largesses du président du Faso au sein des populations n'incite pas à une telle transparence qui participe pourtant de la bonne gouvernance.

Une dernière remarque sur les vacances gouvernementales burkinabè. Faut-il nécessairement les fixer au mois d'août au risque de les faire passer comme un héritage du colonialisme français ? Certainement, on avancera comme justification que le mois d'août correspond au mois où la plupart de nos partenaires du Nord, les ONG notamment, ferment bureaux pour aller en vacances. Il en est de même dans beaucoup d'ambassades. C'est donc un temps mort pour les activités. Mais chez nous, le mois d'août est une période d'intenses travaux dans les champs, une période particulièrement pluvieuse avec les possibles catastrophes comme les inondations de Bama et qui attendent des actions conséquentes du gouvernement. Depuis l'Indépendance, on ne célèbre plus au Burkina, la fête du 14 juillet et celle de l'Armistice du 11 novembre. Paradoxalement, depuis l'Indépendance, dans ce pays sahélien où les populations ne savent pas ce que c'est que l'été ni l'hiver, on continue de calquer les départs pour les vacances sur le calendrier occidental. Simple mimétisme ou adaptation au rythme du monde ?

"Le Fou

Le Pays du 3 août 2007



03/08/2007
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