Halidou annonce sa retraite du MBDHP
Une Lettre pour Laye du 28/09/2007
Cher Wambi,
La parade des fourmis ailées dans la cité est sans doute un signe avant-coureur de l'imminence de la fin de l'hivernale.
Et pourtant ! Bien d'exploitations agricoles attendent toujours d'être arrosées, afin que vain ne soit pas l'espoir des braves paysans.
En tout cas, rares sont devenues les pluies sous ce clair de lune de septembre, et éloquents se révèlent les relevés effectués par les services techniques de l'ASECNA dans nos différentes stations météorologiques dans la semaine du jeudi 20 au mercredi 26 septembre 2007 :
Dori = 0,9 mm ; Ouahigouya = 5,0 mm ; Ouagadougou-aéro = 9,0 mm ; Dédougou = 9,4 mm ; Bobo-Dioulasso = 10,9 mm ; Boromo = 2,2 mm ; Pô = 13,8 mm ; Gaoua = 2,8 mm ; Bogandé = 3,4 mm.
Si, dans les champs, les paysans s'apprêtent à rejoindre leurs concessions après des mois de dur labeur, à l'inverse, les élèves et les enseignants reprendront très bientôt le chemin des classes.
Parent d'élève, tu n'es pas sans savoir que la rentrée scolaire a officiellement lieu le lundi 1er octobre, et j'imagine ton anxiété au regard des devoirs auxquels tu ne peux te dérober comme tant d'autres.
La réussite scolaire n'a-t-elle pas ses exigences ?
Même s'il faut vendre jusqu'au dernier coq de la basse-cour, les frais de scolarité doivent impérativement être honorés, dans l'attente que la promesse gouvernementale de la gratuité des manuels au primaire se concrétise.
Certes, Odile Bonkoungou, la grande dame de l'Enseignement de base et de l'Alphabétisation, se bat comme un beau diable pour que la rentrée se fasse dans les règles de l'art, mais nombreux demeurent aussi bien parents qu'enseignants qui sont dans l'expectative.
Car à propos de gratuité, les prévisions auraient été faites à partir de statistiques de 2005.
Aussi, m'a-t-on prévenu, il ne serait pas du tout étonnant de voir des classes du cours préparatoire, première année, remplies comme le stade de France.
Comment, en effet, réussir sa mission dans une classe de 300 élèves qui doivent se disputer quotidiennement quelque vingt tables-bancs ? Disons-le tout haut, le succès ne pourrait être au rendez-vous dans de telles conditions.
Mais espérons qu'au sommet de l'Etat et dans le cercle des partenaires au développement, des mesures idoines seront prises pour parer au plus pressé.
Car nous devons coûte que coûte réussir le pari de l'éducation et/ou de l'alphabétisation pour tous pour avoir meilleur rang dans le classement mondial selon l'indice du développement humain.
A un plus haut degré, cher cousin, c'est-à-dire au niveau de l'enseignement secondaire, c'est un rappel à l'ordre que l'autorité adresse aux promoteurs des établissements privés conventionnés, à la veille de la rentrée.
Un appel au respect de la Convention signée avec l'Etat, que m'a fait parvenir le directeur de la Communication et de la presse ministérielle, que je t'invite à lire :
"En vue d'élargir l'offre éducative, l'Etat a signé une convention avec des établissements d'enseignement privés. Ces établissements se sont engagés à accueillir des élèves admis aux concours d'entrée en sixième, seconde, première année CAP et BEP.
L'Etat, pour sa part, s'est engagé à verser aux établissements conventionnés les frais de scolarité des élèves qui y sont affectés.
Aussi le ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS) tient-il à rappeler que les parents d'élèves ne sont soumis qu'au paiement du complément des frais de scolarité s'il y a lieu, après déduction du montant versé par l'Etat à cet effet.
Les frais de scolarité versés aux établissements conventionnés pour le compte des élèves qui y sont affectés sont subdivisés en trois catégories. La première concerne l'enseignement général, où l'Etat verse à l'établissement 50 000 francs par élève affecté au premier cycle (de la 6e à la 3e) et 55 000 francs au second cycle (de la seconde à la terminale).
La deuxième concerne l'enseignement technique tertiaire. Pour cette catégorie, l'Etat verse 55 000 francs par élève au cycle court (CAP); 60 000 francs par élève au cycle moyen (BEP) et 65 000 francs par élève au cycle long (Bac).
Enfin, pour la troisième catégorie, relative à l'enseignement technique industriel, les établissements conventionnés reçoivent de l'Etat, 60 000 francs par élève au cycle court, 65 000 francs par élève au cycle moyen et 70 000 francs par élève au cycle long.
En tout état de cause, il convient de préciser que la demande d'adhésion à la convention est laissée au libre choix des établissements et qu'aucun élève admis aux concours visés ci-dessus n'y est affecté s'il n'a formulé une demande lors de son inscription à ces concours".
Le directeur de la Communication
et de la Presse ministérielle des ESSRS
Ce lundi 1er octobre aura lieu aussi, cher cousin, une autre rentrée, celle judiciaire des cours et tribunaux du Burkina Faso pour l'année 2007-2008.
Elle se déroulera, à ce qu'on m'a confié, en audience solennelle dans la salle des banquets de Ouaga 2000 à partir de 10h00.
Placée sous le très haut patronage du président du Faso, président du Conseil supérieur de la magistrature, elle donnera lieu à un plaidoyer national en faveur des droits de la défense dans l'ordonnancement juridique burkinabè.
C'est assurément une rentrée des plus attendues, après le vaste mouvement de magistrats qui vient de s'opérer, consécutivement à l'arrivée de Zakalia Koté à la tête du ministère très sensible de la Justice à la faveur du remaniement gouvernemental de juin 2007.
En tout cas, bien de justiciables attendent que les artisans de ce département redorent leur blason, terni ces dernières années par tant de dossiers pendants.
Cette rentrée, cher cousin, ouvrira la voie à la commémoration du 15 octobre, date pour laquelle se disputent les héritiers politiques de Thomas Sankara, dont c'est le vingtième anniversaire de la mort, et les disciples de Blaise Compaoré, dont c'est, lui, le vingtième anniversaire de l'accession au pouvoir. Bien entendu, les thèmes de cette célébration divergeront d'un camp à l'autre des protagonistes de la scène politique.
Mais, pour sûr, la capitale burkinabè refusera du monde.
Et l'un des grands noms qui pourraient fouler le sol burkinabè à la mi-octobre, c'est Louis Ignacio Lula Da Silva, le barbu président du Brésil, lequel semble avoir des atomes crochus avec l'enfant terrible de Ziniaré, Blaise Compaoré. Et, te souviens-tu, en septembre 2003 déjà, le président burkinabè effectuait une visite officielle au pays de la Samba, au cours de laquelle les deux chefs d'Etat signaient un protocole de coopération économique, politique et culturelle incluant une assistance en matière d'importation d'antirétroviraux en générique.
Pour la petite histoire, cher cousin, le Burkina Faso et le Brésil entretiennent des relations diplomatiques depuis 1975.
Et Louis Ignacio Lula Da Silva mettra certainement son séjour à profit pour visiter bien de projets porteurs au "Pays des hommes intègres", qui pourraient présenter un certain intérêt pour le Brésil. Acteurs de l'élevage, de l'agriculture, des fruits, et de l'industrie, vous êtes prévenus.
Naguère réputé être le meilleur Centre hospitalier régional (CHR) du Burkina Faso en matière de volume des recettes et d'autofinancement, l'hôpital de Gaoua perd aujourd'hui de sa superbe. Depuis mai 2007, le personnel soignant de cette formation sanitaire observe un mot d'ordre de protestation baptisé "opération caisses vides" pour manifester contre la suppression des bons pharmaceutiques. Depuis 2002, sur décision du Conseil d'administration, le CHR de Gaoua, établissement public de santé (EPS), donc doté d'une certaine autonomie de gestion, supportait 80% des ordonnances médicales de chaque agent jusqu'à concurrence de 50 000 F CFA par an. Une sorte de motivation et surtout de récompense de ce personnel pour sa contribution à la bonne santé financière de l'établissement. Mais depuis l'arrivée de l'actuel directeur général, ce régime de stimulation, aussi appliqué à Banfora et à Kaya, mais actuellement suspendu pour "raison de tensions de trésorerie", n'a cessé d'être menacé. Et le 14 mai 2007, vlan ! La direction prend une mesure qui met fin aux bons pharmaceutiques, formellement instaurés par le CA ; rejet de la décision par les travailleurs, qui brandissent un article d'un document interne, lequel stipule que seul le CA peut apporter des modifications aux modalités d'octroi des bons. 25 juin, stupeur et stupéfaction : l'organe de décision, réuni en session extraordinaire, approuve la note de service de la direction. En réaction à ce coup d'arrêt subit à leurs "acquis", le personnel soignant décide de ne se consacrer désormais qu'à sa tâche et rien qu'à sa tâche : poser des actes médicaux, et rien que. Et depuis, les patients sont reçus, consultés et soignés sans paiement des frais de prestation à la caisse. Gratuitement. Conséquences : les indicateurs ont viré au rouge et le bilan financier de l'année à venir s'annonce désastreux. Une situation d'enlisement appelée à perdurer tant l'administration hospitalière et le CA restent peu enclins à une solution négociée. Les patients, quant à eux, s'en frottent les mains.
A quelque chose malheur est bon, serait-on tenté de dire.
Aux dernières nouvelles, une délégation, conduite par la directrice des Hôpitaux, est attendue à Gaoua ce vendredi 28 septembre 2007 pour tenter de sauver ce qui peut encore l'être.
Que c'est douloureux, cher Wambi, de revisiter le parcours des Etalons aux éliminatoires de la CAN 2008 ! Mais au quatre coins du Faso, l'on ne cesse de conjecturer sur leur cortège de défaites et leur élimination des plus humiliantes.
Des bruits des coulisses de leur dernier match contre les Lions du Sénégal, je t'en ai fais part dans ma lettre du 14 au 16 septembre 2007 et c'est justement ce à quoi le sélectionneur national, Didier Notheaux, répond ci-après :
Droit de réponse
"Il est dit que beaucoup se demandent si le match n'a pas été vendu aux Sénégalais et que la défaite est imputable aux remplacements inexpliqués. Ces insinuations me font bondir,
d'une part, parce que depuis 27 ans que j'entraîne, les gens avec lesquels j'ai travaillé vous diront tous que je suis un homme droit et intègre ;
de plus, pour s'arranger, il faut être deux au moins ; ce qui revient à dire que vous accusez Henry Kasperzak d'être malhonnête.
D'autre part, pour qui a vu le match, la volonté, l'état d'esprit, la cohésion de l'équipe, sa volonté d'aller porter le danger devant le but sénégalais prouvent que le match a été préparé avec la plus grande rigueur et le plus grand sérieux, en témoigne le but sur coup franc d'Alain Traoré, expliqué et travaillé lors du dernier entraînement.
Ensuite, dire que les changements effectués l'ont été pour répondre au coaching de Henri Kasperzak est faux, car les entrées de Henri Camara et d'Ousmane Ndoye ont été effectuées à la 60e mn, alors que les changements que j'ai effectués l'ont été après le 2e but sénégalais, marqué à la 77e. L'entrée de Kouassi devait sécuriser l'axe défensif et celle de Coulibaly, plus à l'aise offensivement que Bamogo, a été effectuée pour essayer de revenir au score, ce qui ne ressemble en rien à des choix hasardeux et encore moins à affaiblir la défense.
Enfin, il est dit qu'un membre du staff aurait (toujours le conditionnel, quel courage !) été aperçu la veille du match avec Henri Kasperzak.
Dire aperçu sous-entend que l'on essaie de se cacher.
Je suis effectivement allé au Méridien Président, pas la veille du match (ce qui aurait été une faute ou une erreur), mais le jeudi soir au vu et au su de tout le monde et suis resté dans le hall de l'hôtel avec Lamine N'Diaye, que j'ai dirigé à Mulhouse entre 1988 et 1990 et que j'avais nommé capitaine (chose rare pour un Africain à cette époque) et que je n'avais revu qu'une seule fois depuis cette époque. Il était avec Henri Kasperzak, que je connais depuis très longtemps également.
Le sélectionneur national
Didier Notheaux
PS : Je me réserve le droit de donner des suites judiciaires à ces propos diffamatoires"
J'espère pour ma part, cher cousin, qu'on n'en arrivera pas là; tellement il urge de conjuguer nos efforts pour reconstruire l'écurie nationale en vue des échéances futures, pour lesquelles nous n'aurons plus droit à l'erreur.
Cher cousin, les "mystérieuses" ruines de Loropéni, en pays lobi, tu en as sans doute entendu parler même si tu n'y as jamais mis les pieds. Ce que tu ignores certainement, c'est que notre pays entend faire inscrire ce monument sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Après une première tentative, infructueuse, en 2006, le projet d'inscription est confié à une autre équipe de chercheurs burkinabè pour approfondir les connaissances et les recherches sur le site de Loropéni. Mais le temps passe et nos spécialistes commis à la tâche peinent à se mettre au travail, faute de moyens. Le Burkina Faso pourra-t-il respecter les nouveaux délais de l'UNESCO, fixés à 2008 et à 2009 ?
Une équipe de ton journal, "L'Observateur paalga", s'est rendue la semaine dernière sur le site des ruines à Loropéni puis a rencontré à Ouagadougou des acteurs anciens et actuels du projet d'inscription. Le moins que je puisse déjà t'en dire, c'est que dans ce milieu-là, la simple évocation du nom de ce paisible village de Loropéni fait ressortir les couteaux.
Le compte rendu de cette sortie te sera proposé le mercredi 3 octobre 2007 dans la rubrique "Grand reportage".
Espérons qu'avec la visite de notre ministre de la Culture sur les lieux, prévue, sauf changement de dernière minute, pour le samedi 6 octobre, prochain apaisera les choses et permettra de sauver nos ruines, aujourd'hui menacées de disparition.
Dans cette attente, cher cousin, je t'invite à parcourir très rapidement avec moi le carnet secret de Tipoko l'Intrigante.
Enfin !
Attendu depuis sa nomination à la tête du gouvernement burkinabè sur les grandes questions nationales, Tertius Zongo sera face à l'Assemblée nationale le 4 octobre prochain pour prononcer son Discours de politique générale.
Le tour du Faso, effectué en quatre mois, lui aura certainement permis de prendre le pouls des Burkinabè pour proposer la thérapie à leurs maux.
Et dans le contexte actuel, "l'Américain" est mieux placé que quiconque pour savoir que ses compatriotes ont plus besoin d'actes que de paroles.
En tout cas, ce ne sont pas les chantiers qui manquent.
Créé le 19 février 1989, le Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP) s'apprête à organiser son prochain congrès, un congrès pas comme les autres.
En effet, les 18, 19 et 20 octobre prochain, ce Mouvement sera en conclave à l'issue duquel une nouvelle équipe dirigeante sera mise en place. Il s'agira surtout de trouver la personnalité qui va désormais présider aux destinées dudit Mouvement. Selon des sources dignes de foi, Halidou Ouédraogo, après 18 ans passés à la tête du MBDHP, entend passer la main.
Alors qui sera le nouvel élu ?
Les prochains jours nous situeront davantage là-dessus.
Passée la commémoration du 5e anniversaire de la crise ivoirienne le 19 septembre, Ouagadougou bruit d'arrestations opérées dans les cercles des anciens rebelles.
Il s'agirait, dit-on, de fidèles lieutenants du sergent-chef Ibrahim Coulibaly, "IB", qui désapprouveraient l'accord de paix signé à Ouagadougou le 4 mars dernier entre Koudou Laurent Gbagbo et Kigbafori Guillaume Soro sous la facilitation de Blaise Compaoré. Maintenant où sont-ils détenus et à quoi sont-ils destinés ?
Mystère et boule de gomme.
Depuis début septembre, les éleveurs de la province du Bazèga ne savent plus à quel berger, pardon, à quel saint se vouer. Pas que des conflits fonciers les opposent aux agriculteurs, mais qu'ils sont confrontés plutôt à une horde de voleurs de bétail, qui excellent dans la razzia nocturne et moderne à travers champs et concessions.
Leurs proies privilégiées semblent être les bovins, qu'ils convoient en toute quiétude vers les grandes villes et les pays limitrophes, à bord de camionnettes.
En tout cas, ils sont des dizaines de paysans qui pleurent le vol de leurs bœufs de labour et qui regrettent déjà l'absence des forces de sécurité sur les principaux axes.
Heureux sont ceux d'entre eux qui retrouvent les têtes, pattes et queues des bœufs, enfouies dans les fournées pour minimiser les risques d'être pris.
Le Bazèga crie vengeance et appelle l'autorité à assurer comme il se doit la sécurité des biens et des personnes des honnêtes citoyens.
La ville de Sya abrite ce vendredi, 28 septembre 2007, la 7e édition de la rencontre gouvernement/secteur privé.
Question aux participants :
"Quelles mesures prioritaires pour l'amélioration de l'environnement des affaires en vue d'un développement durable du secteur privé au Burkina Faso ?
Week-end sportif sur le terrain de l'école Tampouy C, sous-secteur 4 à Ouagadougou, où se joue ce dimanche 30 septembre la finale d'un tournoi de football, dont le promoteur n'est autre que Sanoussi Fofana qu'on ne présente plus.
Pour cette 7e édition de la coupe de la relève, l'initiateur a une fois encore choisi de mettre l'accent sur les minimes.
Du football samba en perspective donc à Tampouy à partir de 15h 30.
L’Observateur Paalga du 28 septembre 2007
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