Haro sur les vendeurs de boissons de la mort !
L’air du temps
Haro sur les vendeurs de boissons de la mort !
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces derniers temps, les caves et autres bars clandestins ont un peu perdu de leur ‘’ivresse’’ à Niamey. Cause ? La police a décidé de remettre un peu d’ordre dans le désordre ambiant du sombre royaume de Bacchus (Dieu du vin), avec pour cibles préférées ces débits de boissons qui servent des boissons ‘’non conventionnelles’’ communément appelées alcools frelatés. Pour ainsi dire, ces descentes ‘’chirurgicales’’ de la police viennent mettre un peu de sable et de l’eau dans…le vin des passionnés de ces liqueurs ‘’Bony’’ connues pour leur très forte teneur d’alcool, et surtout pour leur prix abordable.
A vrai dire, cette opération qui a permis de mettre la main sur d’énormes quantités de toutes sortes de ‘’Bony’’, vin, ‘’tchapalo’’ et autres variétés ‘’d’eau de feu’’ (pour imiter les Apaches), se justifie à plus d’un titre. En effet, le phénomène de la prolifération des caves constitue une menace réelle pour la santé publique. Chaque soir, les disciples de Bacchus (dont des cadres et autres personnes riches en mal de facilité) se rencardent dans ces ‘’nids de soûlards’’ où ils s’empiffrent à coups de gobelets de ces boissons qui, en réalité, tuent plus qu’elles ne saoulent.
On pouvait bien fermer les yeux sur ce spectacle si ces virées dans les ‘’tchapalodromes’’ - comme on dirait au Burkina Faso voisin- étaient exemptes de tout écueil. Malheureusement il y a puéril en la demeure. Car, en plus du fait que les habitués de ces lieux finissent par devenir de véritables épaves humaines, il y a aussi la fréquence des cas de mort subite au sein de ces caves. A propos, on parle même d’un tenancier de cave de la capitale qui a eu la singulière idée de se doter d’une brouette toujours ‘’garée’’ à la porte en guise d’ambulance pour ‘’évacuer’’ les clients qui ne peuvent plus marcher à force d’ivresse, autrement dit ceux qui sont ‘’cadavrés’’, comme on dit dans le milieu.
S’il est vrai que "le bon vin fortifie le corps de l'homme’’, comme le soutient la confrérie bachique, il n’en demeure pas moins qu’à défaut de trouver ‘’du bon vin’’, ces impénitents ‘’rats de cave’’ doivent se soucier de leur vie en songeant à mettre un peu d’eau dans leur vin ou s’éloigner carrément de ces boissons de la mort.
Assane Soumana
Sahel Dimanche du 16 mars 2007 (Niger)
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