Histoire d’un rêve déçu
L’air du temps
Histoire d’un rêve déçu
Finalement, le grand rendez-vous au pays de Kwamé Nkrumah, père-fondateur du panafricanisme, n’a eu que l’effet d’un simple coup d’épée dans l’eau. On imagine bien la désillusion chez les observateurs qui, sans doute exaltés par le tapage médiatico-diplomatique tous azimuts entretenu à la veille de ce 9ème sommet de l’Union Africaine d’Accra par les thuriféraires de la cause d’une Afrique soudée et unifiée, avaient espéré que l’heure était enfin venue de sonner le glas de la naissance d’une nouvelle Afrique.
Ils étaient nombreux les fils du continent à croire que ce ‘’retour vers le passé’’ au berceau du panafricanisme allait briller des mille lueurs du soleil nouveau qu’on attendait de voir s’élever sur ce vieux contient rudement éprouvé par la grisaille de la pauvreté ambiante aggravée par des crises qui n’en finissent pas. Face aux défis multiples, le rêve des africains d’évoluer dans une Afrique forte, parce que unie et solidaire, s’est fortement enraciné dans les cœurs et les esprits.
Les jeunes Africains de la ‘’génération consciente’’ veulent d’une continent au sein duquel, de la corne de l’Afrique jusqu’aux confins du Sahara en passant par la zone des Grands lacs et des forêts denses, les gens ne parleraient plus que d’une seule voix. Bref, ils veulent de cette Afrique des grands rêves pour laquelle des grandes figures historiques comme Kwamé Nkrumah, Patrice Lumumba, Nasser, Jomo Kenyatta, Cheikh Anta Diop et bien d’autres timoniers ont déjà consenti d’énormes sacrifices. Souvent même au prix de leur vie ! Tant il est vrai que ces grands visionnaires avaient vite et bien compris les avantages qu’un tel idéal comporte pour l’Afrique et les africains.
Hélas ! Accra n’a pas répondu aux attentes des partisans de la création séance tenante de la grande fédération des Etats Unis d’Afrique (EAU). Ce fut l’histoire d’un rêve déçu ; même si ce n’est peut-être que partie remise. Car, le processus est désormais lancé, et il avance inexorablement vers la concrétisation, un jour que nous espérons proche, de ce vieux rêve qui porte en lui tout le germe de l’afro-optimisme. Mais en attendant d’en arriver là, les africains doivent continuer à se retrousser davantage les manches pour affronter les grands défis. Séparément, seuls face à leur destin.
Assane Soumana
Sahel Dimanche du 6 juillet 2007
Niamey/ Niger
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