Hôpital de Gaoua : Les bons pharmaceutiques de la discorde
HOPITAL DE GAOUA
Les bons pharmaceutiques de la discorde
La suppression de bons pharmaceutiques pour le personnel de l'hôpital de Gaoua est dénoncé, dans la déclaration suivante, par le SYNTSHA/Gaoua.
Le Centre hospitalier régional (CHR) de Gaoua vient de sortir d'une crise de quarante-deux (42) jours. Dans l'histoire de notre hôpital, c'est la première crise qui a duré autant de jours. Cette crise fait suite à des mesures prises par le directeur général supprimant les bons pharmaceutiques qui ont été mis en place depuis 2002. Il faut le rappeler, les bons pharmaceutiques ont été institués par un conseil d'administration suivant la délibération N°2002-10/MS/SG/CHRIG/CA du 07 novembre 2002. La même délibération stipule à son article 17 que : "Seul le conseil d'administration peut amender, renouveler ou suspendre cette mesure de prise en charge". Le directeur général n'étant pas membre de ce conseil d'administration a violé cette délibération. Depuis la prise de fonction de M. le directeur général le 17 février 2006, le CHR de Gaoua est à sa troisième crise. La première en mai 2006 est relative au payement des effets financiers du reversement des agents sur la grille des E.P.E. La deuxième qui a eu lieu en juin 2006 portait sur la mutation interne des agents. Ces multiples crises sont la résultante de plusieurs dysfonctionnements, le fait de climat de mépris, de méfiance et de décisions hâtives (confère l'élaboration et l'adoption du règlement intérieur du CHR de Gaoua) et anti-sociales, des conditions de travail en voie de dégradation, la création de groupes d'intérêt, un désintérêt à la santé des agents, le. De plus, il justifie le bien-consultatifs [les amendements des textes par la CME et le CTHS non pris en compte avec un coût de fonctionnement de neuf cent quinze mille (915 000) francs CFA qui étonne tous les organes].
Que pouvons-nous retenir de cette crise ?
Voilà un monsieur qui se dit régalien et qui a prouvé le contraire. Il suspend les frais pharmaceutiques le 8 mai 2007 de façon verbale auprès du pharmacien.
Le 10 mai 2007, il signe une note de service en prétextant une lettre adressée à son collègue de Kaya. Le 28 mai 2007, à la rencontre initiée par le maire de la commune urbaine de Gaoua, il dit qu'il n'a besoin d'aucun document pour couper les frais pharmaceutiques. Sommes-nous maintenant au Far-West ?
Par rapport à sa proposition de médicaments essentiels génériques (MEG), les chiffres variaient de jour en jour:
- Le 12 février 2007 la ligne "prise en charge pharmaceutique" était de huit millions (8 000 000) francs.
- Le 21 mai elle était de quatre millions (4 000 000) francs. Il en est de même le 18 juin 2007 (confère LE PAYS N° 3900 du jeudi 28 juin 2007)
- Le 28 mai elle tombe à deux millions huit cent mille (2 800 000) francs.
- Le 25 juin 2007 lors du Conseil d'administration (CA) extraordinaire, sur la ligne il n'y a aucun franc. Le directeur général se demande si donner des MEG à ses agents n'est pas illégal.
Le directeur général lors du CA extraordinaire a demandé l'autorisation des administrateurs pour faire des retenues de salaires sur les sit-in et "l'opération caisse vide" parce que le ministre de la Santé avait écrit au secrétaire général national du SYNTSHA pour lui dire que ces types de mouvements sont illégaux. Ce que le directeur général ne sait pas, c'est que ce n'est pas le ministre qui choisit pour le SYNTSHA ses méthodes de lutte. De plus dans les Textes d'orientation des emplois spécifiques du ministère de la Santé le recouvrement des coûts ne fait pas partie des attributions des agents de santé.
Le personnel attaché à ses acquis
Nous n'avons pas compris l'attitude de notre CA.
- Le président du CA a toujours reçu les ampliations des lettres depuis le début de la crise. Néanmoins, c'est seulement le 18 juin 2007 (soit 35 jours après) qu'il organise une rencontre informelle du CA pour la résolution de la crise. Il est ressorti à cette rencontre que le PCA devrait chercher des textes afin qu'un CA extraordinaire puisse se prononcer. Le 25 juin le CA extraordinaire a été convoqué sans que le PCA ne puisse trouver un seul texte.
- Insoucieux de la bonne marche du CHR malgré le manque de texte, les administrateurs (qui ne font pas partie du personnel) au nombre de huit (8) sur dix (10) ont voté pour la suspension des frais pharmaceutiques. Mieux, le directeur général du CHR a été félicité d'avoir violé la délibération de novembre 2002 du CA en prenant des "mesures conservatoires" comme si le CHR était dans un état financier critique. Le taux d'autofinancement de l'hôpital est passé de 17,66% en 2005 à 21,46% en 2006.
Nous regrettons un fait au ministère de la Santé. A chaque fois qu'une structure a un avantage local, au lieu de travailler à l'étendre dans les autres structures on le supprime. C'est ce qui est arrivé avec les ristournes MEG et les bons pharmaceutiques.
Le conseiller juridique du ministre de la Santé insiste que les bons pharmaceutiques sont interdits sans pour autant le prouver. Le décret N° 2007-116/PRES/PM/MS/MFB/MESSRS du 5 mars 2007 portant statut particulier du personnel des EPS, en son article 55 dit : "les agents des EPS bénéficient de certains autres avantages comme la prise en charge de leurs soins de santé en fonction des textes en vigueur". Le RAABO conjoint N° AN-VIII 0084 FP/SAN-AS/MF/ CAPRO du 31 mai 1991, à son article 22 stipule : "les travailleurs relevant du ministère chargé de la Santé et de l'Action Sociale, leurs conjoints leurs ascendants et descendants directs à charge ne sont pas soumis aux tarifs journaliers d'hospitalisations. Seuls les forfaits pour médicaments leur sont applicables."
En supprimant nos frais pharmaceutiques, vous pensez uniformiser les avantages. Tant mieux! Les rendements aussi seront uniformes.
C'est ici l'occasion de féliciter le personnel pour sa constante mobilisation et détermination. Nous avons senti que le personnel du CHR de Gaoua n'est pas prêt à ce qu'on lui retire ses acquis. Mieux, ce personnel s'attache plus au respect des textes que ceux qui sont chargés de les appliquer.
Dans tous les cas, nous attirons l'attention de l'opinion publique nationale et internationale que nos intérêts ont été bradés par un CA aux ordres. Est-ce que le personnel du CHR de Gaoua mérite un tel traitement ?
- Dans le rapport de gestion du CA à l'assemblée générale des EPE exercice 2006 à la page 16 les difficultés dans la gestion du personnel se résument à l'insuffisance de la motivation des agents.
- En rappel, le taux d'autofinancement du CHR de Gaoua est passé 17,66% en 2005 à 21,46% en 2006. N'est-ce pas ce que les financiers appellent progrès ou effort ?
Alors pour nous remercier le directeur général prend des mesures draconiennes pendant que partout les employeurs motivent les agents. La dernière en date est celle de la direction de la Caisse nationale de sécurité sociale. Nous remercions le directeur général, le président du CA et ses administrateurs et le ministère de la Santé car nous osons croire que nous sommes maintenant très bien motivés.
Camarades ! Nan laara. An saara.
Le secrétaire général
Amidou KOUANDA
Le Pays du 203 juillet 2007
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