Il y a un peu de nègre dans ce Poutine
Russie
Il y a un peu de nègre dans ce Poutine
Ceux des observateurs de la scène internationale qui ont toujours rêvé d'une démocratie à l'occidentale en Russie peuvent prolonger leur sommeil.
Depuis la chute du mur de Berlin, le bloc de l'Est s'est disloqué, certes, mais le virus politique qui infecte le Kremlin est loin d'avoir été maîtrisé.
Vladimir Poutine, le digne successeur de Boris Eltsine, en est l'illustration parfaite ; lui qui, après deux mandats bien remplis et surtout non renouvelables, tente de s'ouvrir la voie d'un règne éternel.
"Moskovski Komsomolets" ne dit pas autre chose quand il écrit : "Au président Poutine, en tant que leader suprême de l'Etat, succédera donc Vladimir Poutine, Premier ministre".
Au sortir du congrès de son parti, "Russie unie", réuni le 1er octobre, le maître du Kremlin n'a pas, en effet, exclu l'idée d'être tête de liste de ce même parti aux législatives du 2 décembre, et donc de diriger le gouvernement en cas de victoire.
Mais il y a lieu de le préciser, "Russie unie" doit d'abord gagner les élections législatives et, à la présidentielle de mars 2008, choisir "une personne honnête, efficace, moderne, avec laquelle il sera possible de travailler en tandem".
Et, dites-vous bonnes gens, l'oiseau rare, Poutine l'a déjà trouvé en la personne de Viktor Zubkov, son dernier Premier ministre et nouvel homme de main.
Le président russe régnerait sur les bords du Kadiogo que nous parlerions de faux départ du Moogho Naaba.
On le voit donc venir : Vladinir Poutine veut torpiller la Constitution russe, comme c'est la coutume sous nos tropiques, pour demeurer au pouvoir.
Comme "Viremia Novostiel" le dit si bien, "peu importe désormais qui occupera le poste de président, car les rôles traditionnels sont inversés, offrant aux Russes un "président technique" et un Premier ministre charismatique investi des pleins pouvoirs". Qui d'autre que Poutine pour jouir de telles prérogatives taillées à sa mesure ?
La tentation est grande de croire que ce Poutine-là a du sang nègre dans les veines.
Tout de même, l'on ne désespère pas que, stratège politique et fin calculateur, celui que les Russes avaient jadis qualifié de "cardinal de l'ombre" déjoue son propre piège.
Mais, dommage, on se surprend d'entendre Washington, pourtant si prompt à chausser ses rangers pour traquer les prédateurs de la bonne gouvernance politique de par le monde, avouer qu'il s'agit là d'un problème purement russe et qu'il appartient aux Russes de se prononcer sur la conduite à tenir.
Oui, c'est vrai, Poutine n'est point Mugabe, encore moins Bongo, le Gabonais qui, après 37 ans de règne, demande à ses compatriotes de lui renouveler leur confiance afin qu'il puisse terminer ce qu'il n'a pas encore commencé.
N'est-ce pas la preuve que l'œuf sait où danser ? En tout cas pas sur une pierre "poutinienne", pardon russe !
«Billets craquants» in L’Observateur Paalga du 8 octobre 2007
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