Incidents entre militaires et civils à Dédougou : Paix et entente retrouvées
Incidents entre militaires et civils à Dédougou
Paix et entente retrouvées
Suite aux incidents survenus dans la nuit du 25 juin 2007 entre de jeunes militaires du RPC de Dédougou et la population civile, et afin de raffermir les liens séculaires qui existent entre les populations et les militaires, une journée de cohésion a été organisée le 16 août dernier à l'intérieur du camp Bankuy. Cette journée qui a été marquée par une plantation d'arbres suivie du baptême du bosquet, et d'un match de football entre civils et militaires a connu la présence du chef d'état- major de l'armée de terre, le colonel major Dominique Djindjéré, accompagné d'une délégation de l'état-major, du commandant de la 2e région militaire, le colonel Alain Bonkian.
Première du genre dans la cité de Bankuy, cette journée de cohésion organisée par l'armée a connu une forte participation des jeunes civils et des autorités locales. Elle vise à raffermir les liens séculaires qui existent entre la cité et les militaires. En tout cas l'ambiance était visiblement des plus cordiales entre les "adversaires d'une nuit", de sorte qu'on avait de la peine à faire la différence entre militaires et civils. Les incidents du 25 juin 2007 qui ont fait plusieurs blessés et des dégâts matériels importants ont été jetés aux oubliettes. La démarche entreprise par le chef de corps dès le lendemain de ces événements avait donc abouti à la réconciliation. La journée a débuté par une plantation d'arbres à l'intérieur du camp Bankuy.
Le nom de baptême du bosquet, "Intégration armée-nation", représente tout un symbole quand on sait que Dédougou a toujours donné l'image d'une ville-garnison au sein de laquelle l'intégration armée-nation était des plus effectives et des plus exemplaires, une garnison où les forces de défense et de sécurité, et la population vivaient en parfaite symbiose jusqu'aux regrettables incidents de la nuit du 25 juin dernier. A travers les symboles de ce bosquet, les jeunes devaient cultiver en permanence la bonne collaboration et l'entente fraternelle entre eux et les militaires.
La visite effectuée par le chef d'état-major de l'armée de terre (CEMAT), le colonel major Dominique Djindjéré, entouré de ses plus proches collaborateurs, aux autorités coutumières et religieuses au domicile du chef de canton a été un moment très fort, comme le prouvent ses propos: " Au nom de la hiérarchie militaire, je présente nos sincères et profondes excuses aux victimes et à toute la population de Dédougou pour tous les désagréments que les incidents de la nuit du 25 au 26 juin, que l'on ne saurait justifier, ont pu occasionner." Aussi a-t-il traduit toute sa gratitude à l'endroit du gouverneur, du chef de canton et de l'imam de Dédougou, ainsi que tous les acteurs dont l'implication responsable, l'esprit citoyen manifeste et les interventions judicieuses et inlassables ont été salutaires dans la résolution diligente de ce qui a failli se transformer en crise grave. Pour le CEMAT, le commandement militaire ne saurait par conséquent comprendre, à plus forte raison accepter ou cautionner la survenue d'incidents dans lesquels la population civile dont ils sont censés assurer la protection, est délibérément prise pour cible par un groupe de militaires, quelles qu'en soient les raisons.
Les autorités coutumières et religieuses ont, en retour, salué l'initiative et la démarche de l'armée, toute chose qui contribue au renforcement de la paix. Ils ont promis de faire en sorte que plus jamais de tels incidents ne se reproduisent. Il faut aussi se convaincre que les batailles rangées et autres duels pour conquérir le cœur de l'âme sœur sont aujourd'hui des méthodes révolues. Toute chose qui a convaincu le CEMAT que de tels mobiles ne sauraient pousser des citoyens responsables à en venir aux mains.
Le match de football disputé entre forces de défense et de sécurité et civils, qui s'est déroulé dans un esprit total de fair-play, a scellé définitivement l'entente, la paix, la cohésion et la fraternité retrouvées entre militaires et civils de la cité de Bankuy. Une prime de 50 000 francs CFA et un ballon ont été remis aux dirigeants de l'équipe des civils. Il est à noter que le CEMAT a rencontré et échangé avec les militaires de la garnison de Dédougou. Rien n'a filtré de cette rencontre entre gens de la grande muette.
Serge COULIBALY
Le Pays du 20 août 2007
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