L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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ITW du président de la Fédération burkinabè de football

ZAMBENDE THEODORE SAWADOGO, Président de la FBF

Discret et peu disert, c'est ainsi qu'on peut résumer les traits de caractère du personnage de Zambendé Théodore Sawadogo, celui-là même qui dirige la Fédération burkinabè de football (FBF) depuis le 19 janvier 2008. Mais on peut relever que ce statisticien qui préside aux destinées du football national a aussi des qualités de manager. Il est partagé entre la Loterie nationale burkinabè (LONAB) où il est directeur général, et le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti au pouvoir, où il assume les fonctions de commissaire régional du Centre-Nord. L'homme est également membre du bureau politique du parti au pouvoir. Malgré tout, Zambendé Théodore Sawadogo a eu le temps d'échanger avec nous sur le football, cela entre plusieurs rendez-vous.

Comment vous sentez-vous dans votre costume de président de la FBF depuis votre élection en janvier 2008.

 

Zambendé Théodore Sawadogo : Je me sens bien d'autant plus que j'ai eu déjà à diriger un club à Ouagadougou, en l'occurrence l'EFO. Je connais donc les problèmes que vivent les acteurs du football. Il est vrai que diriger un club et une fédération ce n'est pas la même chose. J'ai un principe ; quand j'entreprends une activité, j'observe d'abord. J'ai pris ce temps d'analyser un peu la situation de notre football et je peux dire qu'avec le comité exécutif que je dirige, nous sommes en train d'entrer de plain-pied dans cette fonction. Actuellement, nous avons une idée de ce que cette mission nous donne comme obligations et des actions que nous devons mener pour que le programme que nous avons décliné puisse être exécuté de façon convenable. Dès votre élection, vous avez promis associer toutes les intelligences de notre football pour contribuer à son développement. Où en êtes-vous aujourd'hui ?

Nous sommes en train de faire ce que nous avions promis. Nous sommes en contact avec tous les acteurs du football. Il n'y a pas seulement que ceux qui voulaient être responsables, il y a tout ce beau monde qui est dans l'ombre et tous peuvent nous apporter quelque chose. Nous n'avons pas de problème particulier et notre porte est toujours ouverte. Au niveau des commissions, nous avons associé le maximum de gens et qui ont déjà commencé à travailler. Cela va nous permettre certainement d'accomplir notre programme d'activités. Tout semble marcher au super depuis votre arrivée, avec des Etalons seniors qui alignent victoire sur victoire et des Etalons cadets et juniors qui s'en sortent bien pour l'instant. Quelle est votre recette magique ?

Il n'y a pas de recette magique ; peut-être qu'il y a eu des opportunités que nous avons su positionner. Le travail qui a été fait est commun au niveau des autorités administratives et politiques, de la FBF, et de tous les acteurs du football. C'est un ensemble d'éléments que nous avons mis en place pour permettre aux Etalons d'engranger toutes ces victoires. Dès que nous sommes arrivés nous avons fait le diagnostic de notre football, situation que nous avons fait partager aux autorités politiques et administratives. Nous avons fait des propositions et c'est dans cette ligne que nous nous sommes engagés. Au niveau du comité exécutif de la FBF nous avons une politique et une attitude très claires. J'ai toujours dit que le problème de l'équipe nationale revient, quant à son management, à l' encadrement technique. L'un dans l'autre, chacun a joué sa partition de façon à mettre en confiance notre équipe nationale.

Il y a eu la situation des Etalons locaux qui ont été éliminés du championnat d'Afrique des nations et les Etalons cadets qui, avant d'aller en Tunisie, se sont dits marginalisés.

Pour l'équipe locale, nous venions d'arriver et je dirai que l'équipe n'a pas démérité. Peut-être qu'elle a manqué de réussite, avec toutes les occasions de but que nous avions eues et qui n'ont pas été concrétisées. Mais il y a du travail à faire, puisque c'était notre première expérience et nous en avons tiré beaucoup de leçons. Avec les cadets, nous avons démarré avec des balbutiements mais cela ne veut pas dire que les catégories jeunes ne sont pas des priorités pour la FBF. D'ailleurs, nous avons prévu dans notre programme la prise en charge de cette frange de notre football. Il faut que nous ayons une transparence dans la gestion de ces jeunes , parce que si on dit que quelqu'un est cadet, on doit s'assurer qu'il l'est vraiment. Ce sont des problèmes qui ont miné notre football, parce qu'il s'est trouvé des gens qui se réclament d'être des cadets alors qu'ils peuvent jouer en seniors et cela compromet l'évolution de notre football.

 

Comment expliquez-vous cette affaire Moussa Ouattara dit Bouffe-tout qui défraie la chronique depuis le match des Etalons face à la Tunisie à Ouagadougou ?

 

L'encadrement technique fait son travail à ce niveau et nous ne voulons pas nous ingérer dans la gestion des joueurs. J'ai été informé de ce problème mais, comme je le dis, il faut que nous laissons les entraîneurs faire leur travail, parce qu'ils ont été recrutés pour une mission précise et ils en assurent toute la responsabilité. Si un joueur a des problèmes, cela se gère avec l'encadrement technique qui me rend compte. Ce sur quoi j'insiste toujours, c'est la discipline.

Ne pensez-vous pas qu'il faut instaurer un dialogue entre dirigeants, encadreurs et joueurs ? Par rapport au cas Bouffe-tout, faut-il écarter définitivement ce joueur ? 

 

Je peux assurer que l'encadrement technique n'est pas fermé. Je connais bien l'entraîneur Paulo Duarte qui est rigoureux dans son travail, qui aime la discipline et surtout ceux qui veulent se battre pour défendre les couleurs nationales. Tôt ou tard, on va trouver un terrain d'entente. Pour m'en tenir à mes principes, je ne parle qu'avec l'entraîneur et le capitaine. C'est un tandem que j'aie mis en place et nous essayons ainsi de résoudre tous les problèmes. Il arrive que j'ai des rencontres avec les joueurs pour les féliciter ou leur demander d'être beaucoup plus performants sur le terrain. Parfois, dans un esprit de famille, nous mangeons ensemble.

 

Des bruits ont couru lors du match Etalons contre la Tunisie sur des billets offerts par la Présidence du Faso et que certaines personnes ont vendus. La FBF, dit-on, a été saisie de cette question.

 

Effectivement j'ai été informé par mon secrétaire général de ce problème de billets au stade mais nous avons des organisateurs qui s'occupent de tout cela. Ce que je voudrais rappeler aux uns et aux autres, surtout aux supporters, c'est qu'il faudra que nous puissions permettre à notre structure d'avoir un peu d'argent avec les matchs que nous organisons. On ne peut avoir cet argent que si chacun consent à payer son billet pour entrer au stade. C'est vrai qu'il y a des billets qu'on offre aux supporters et nous estimons qu'à partir du moment où ce sont de billets offerts, ils ne peuvent être vendus. C'est une question qui a été réglée au niveau des organisateurs ; on m'a rendu compte que tout est rentré dans l'ordre.

 

Des personnes ont -elles été arrêtées ?

 

Je n'ai pas été informé de cela.

 

Quelle est la réalité sur le taux des primes de victoire et de match nul pour les Etalons seniors et les petites catégories, et comment vous êtes-vous entendu avec les joueurs ?

 

Quand nous avons fait le diagnostic de notre football, l'un des maux que nous avons eu à déceler, c'est la faiblesse des primes. Nous avons estimé qu'il fallait relever ce taux et nous en avons fait la suggestion aux autorités politiques et administratives qui en ont tenu compte. Pour les Etalons seniors, si vous êtes appelé, vous avez 1 000 000 F CFA comme prime de sélection. En cas de victoire la prime est de 1500 000 F CFA et si c'est un match nul, cela fait 750 000 F CFA à l'extérieur comme au Burkina. Il existe aussi des taux pour les juniors et les cadets, et les engagements sont toujours respectés. Nous avons proposé une révision à la hausse, mais avec les contraintes budgétaires, le ministère des Sports et de Loisirs est en train de revoir tout ça. Ce qui est important à relever, c'est que les enfants sont payés de façon régulière et normale, et ça se passe après les matchs ou le lendemain.

 

Quel est l'état des relations de la FBF avec le ministère des Sports et des Loisirs, surtout que vous venez de signer un protocole de partenariat ?

 

De ces relations, tout le monde en parle. Si nous devons réussir, c'est avec le ministère des Sports et des Loisirs. Nous avons pratiquement les mêmes missions et objectifs, et ce sont peut-être les compétences qui sont plus étendues par rapport à l'un et l'autre. Le ministère reste la tutelle de la FBF, bien qu'elle soit une association indépendante et libre. Nous devons cultiver des rapports qui permettent à chacun de jouer sa partition et son rôle. Quand nous sommes arrivés, nous avons essayé de mettre la balle à terre, afin de voir quels types de relations entretenir pour ne pas compromettre l'avenir de notre football. Jusque-là, nous avons eu des rapports sereins et ce ne sont pourtant pas les problèmes qui ont manqué. C'est ce qui nous conduit à la signature d'un protocole dans lequel les tâches des uns et des autres sont bien déterminées.

 

Gérez-vous cette fédération comme vous l'avez souhaité à votre arrivée ?

 

Nous sommes à la première année de notre mandat et nous observons sans être entrés de plain-pied dans notre programme. Pour la saison qui vient, nous allons commencer à appliquer notre programme. Nous nous sommes assignés des objectifs et le protocole va permettre à chacun de savoir ce qu'il doit faire. Au début ce n'était pas facile. c'est alors que nous travaillons, des deux côtés, à rétablir la confiance entre la FBF et le ministère en charge des Sports, notre ministère de tutelle. 

 

Pour avoir été choisi comme candidat dans les derniers jours de l'élection, vous êtes , selon des observateurs, l'otage des certains clubs et de vos collaborateurs.

 

Je crois que chacun a sa façon de faire. J'ai été candidat mais de dernière minute, parce que les gens ne savent pas ce qui trouvait à l'intérieur. Ce qui m'a plu au niveau des élections , c'est que j'ai reçu un consensus de tous les autres clubs. Maintenait être l'otage des clubs, je dis non, parce que nous avons un comité exécutif avec un programme et qui se réunit régulièrement pour discuter de tous les problèmes par rapport à la gestion de la fédération. Je suis un homme de consensus et je prends en compte tout ce qu'il y a comme suggestions au niveau du comité exécutif, des autres clubs et de toutes les personnes ressources que je consulte. Nous ne sommes pas l'otage de qui que ce soit et nous gérons la fédération de façon normale avec nos ambitions, nos sensibilités. Chacun, à son poste au comité exécutif joue parfaitement son rôle et fait des propositions. Ces propositions, nous en discutons et que nous les adoptons ou pas en nous les améliorons.

 

Vous êtes, en apparence, un homme très occupé. Quel temps avez-vous pour gérer le football burkinabè ?

 

C'est ce que la plupart des observateurs disent, mais la gestion d'une entreprise de façon générale est une question d'organisation. A partir du moment où nous avons décliné notre programme d'activités, créé des commissions avec des lettres de mission bien précises et qu'il y a des réunions régulières du comité exécutif pour évaluer, réorienter, tout va bien dans la gestion de la fédération. On a l'impression que je n'ai pas le temps, parce que j'ai la LONAB et bien d'autres activités mais c'est une question d'organisation. Je suis un chef d'orchestre et j'essaie d'accorder tous les instruments de façon à ce que nous ayons une bonne symphonie. Les gens n'ont pas forcément besoin de me voir au terrain ou de courir. Ce n'est pas la peine que les gens se plaignent de ne pas me voir, puisque l'essentiel est d'obtenir des succès . J'aime être très discret et c'est au résultat qu'on me juge.

 

En 2006, la précédente équipe du comité exécutif de la FBF avait signé un accord de partenariat avec la Fédération ivoirienne de football (FIF) ?

 

La précédente équipe fédérale avait effectivement des relations avec un certain nombre de fédérations et je crois que c'est une bonne initiative. Nous venons d'arriver, il faudra regarder le paysage et déterminer ensuite comment se comporter. En la matière, nous devons être le plus objectif possible. Nous sommes ouverts à toutes les formes de coopérations, pas seulement en Afrique mais avec des fédérations au niveau mondial. Du reste, je suis déjà en contact avec le président de la FIF, M. Jacques Anouma.

 

Entre la LONAB et la FBF, avez-vous une vie de famille ?

 

J'ai quand même une vie de famille. Il est vrai que ce n'est pas facile mais on s'organise. Dans la vie d'un homme, il y a des moments où le devoir appelle de même que la nation. Il y a donc forcément des sacrifices qu'il faut faire pour répondre à ces appels. Je suis vraiment occupé avec les tâches qui me sont confiées mais je trouve le temps d'être en famille même si ce n'est pas suffisant. On aimerait me voir davantage en famille mais le fait que j'accomplis correctement mes tâches, cela fait une fierté pour celle-ci. L'un dans l'autre, il y a des circonstances atténuantes qui ne permettent d'accomplir mon travail et d'avoir un soutien familial.

 

Est-ce le fait d'être directeur général de la LONAB ou Commissaire politique du CDP de la région du Centre-Nord qui a été un avantage pour votre élection à la présidence de la FBF ?

 

Je pense que c'est mon passage à l'Etoile filante de Ouagadougou (EFO) comme président du conseil d'administration pendant trois ans qui a été déterminant. Avant cela, j'étais membre du conseil d'administration et auparavant sympathisant de l'EFO. Cela veut dire que j'ai fais mon chemin dans ce club et c'est donc ça qui a été déterminant. Pour les autres considérations, je laisse chacun aller de ses commentaires. Je me suis présenté en tant que président du conseil d'administration de l'EFO, j'ai eu le plébiscite des clubs et c'est à eux de vous dire pourquoi ils m'ont élu.

Le monde du football est plein de passion mais j'ai toujours demandé aux gens d'avoir cette passion mais qu'elle soit positive. Nous sommes aux commandes présentement après avoir succédé à d'autres personnes. Nous sommes des humains et nous agissons dans le sens de bien faire. Notre équipe est ouverte aux critiques positives. 

Je demande une fois de plus aux supporters de rester soudés derrière notre équipe nationale qui est en train d'avancer correctement et à tout le monde de nous soutenir dans le cadre de notre action pour ce mandat de quatre ans, et après nous verrons.

 

Propos recueillis par Antoine BATTIONO

Le Pays du 23 septembre 2008



23/09/2008
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