L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Koubri exorcise les démons de la division

Développement local

Koubri exorcise les démons de la division

La décentralisation intégrale tant souhaitée a vu le jour avec l’avènement des communes rurales au Burkina. Mais cette nouvelle donne pose d’autres problèmes, notamment la cohésion des populations pour participer aux actions de développement. Koubri, localité située à quelques encablures de la capitale, fait aussi face à des dissensions nées des rivalités politiques. Une association, le Développement communautaire de Koubri (DCK), tente d’aplanir les divergences, afin que la ville profite réellement des opportunités de la décentralisation.

Le Développement communautaire de Koubri est la première association légalement reconnue au Burkina. Elle a été enregistrée en 1970 sous le numéro 001. Bien avant donc qu’on ne parle de décentralisation et de développement local, les gens de Koubri avaient compris la nécessité de s’organiser pour prendre en charge leur destin. L’association est intimement liée à la vie des populations qui, depuis 1970, la voient à l'oeuvre à leurs côtés. Puis est venue la décentralisation avec ses nouveaux acteurs que sont les conseillers municipaux. Fils et filles de Koubri, ils ont cependant cette particularité d’appartenir à des chapelles politiques avec les rivalités et même les mesquineries qui peuvent en découler. En tant que structure de la société civile, DCK peut donc jouer un rôle d’arbitre dans la situation politique à Koubri. C’est ce qu’elle a commencé à faire en organisant en décembre dernier une journée de réflexion au thème très évocateur : « Réussir le développement dans le contexte de la communalisation intégrale, le cas de la commune rurale de Koubri ». L’enjeu était de transcender les clivages politiques pour ne voir que l’intérêt de la commune. La seule bannière brandie ce jour-là était donc celle du DCK dont le président, Albert Y. Yamwemba, a rappelé la devise : union, discipline, travail. Le résultat de cette introspection qui a duré une journée, est que le DCK fait bel et bien l’unanimité à Koubri. Sous son impulsion, les participants ont recommandé que « tous les fils et filles de Koubri taisent les vieilles rancunes et haines et se réconcilient pour, ensemble, se donner la main pour parvenir à un développement communautaire durable ».

L’intérêt du brainstorming familial des ressortissants de Koubri réside aussi dans la diversité du panel de personnes ressources participantes et l’adhésion des autorités politiques et administratives à l’initiative. Outre les préfets de Koubri et de Saaba, on notait la présence du maire de Koubri, de députés de la province, etc. La richesse des expériences des uns et des autres peut être d’un atout majeur pour la commune. Il reste à cultiver une plus grande solidarité, comme l’a souhaité le président des travaux de la journée de réflexion, Jean-Paul Sawadogo, par ailleurs coordonnateur du PNGT II. Il a tenu un langage qui a fait réfléchir plus d’un et qui vaut pour toutes les communes du Burkina : « C’est beau de tenir des discours et de faire des bagarres, mais après, il n’y aura que des vaincus car le développement sera toujours à ras de terre ». A Koubri particulièrement, les populations pourront difficilement pardonner les politiques d’un quelconque échec, d’autant qu’ils appartiennent tous à la mouvance présidentielle.

Mahorou KANAZOE

Le Pays du 9 janvier 2008



09/01/2008
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