L'UNDD dit non aux APE à Koudougou
Koudougou
L'UNDD dit non aux APE
Le bureau communal de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) de Koudougou, a organisé une conférence publique le jeudi 27 septembre dernier, pour dire non aux Accords de partenariat économique (APE) que l'Union européenne veut signer avec les pays de l’Afrique,des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Cette conférence a été animée par le père Jacques Lacour du Sedelan et de la commission ‘’justice et paix’’ des religieux du Burkina.
Dans sa déclaration liminaire, le conférencier, Père Jacques Lacour, invité par le bureau communal de l’UNDD, a déclaré que l’Union européenne avait pour dessein d'imposer aux pays d'ACP les accords de partenariat économique, qui ne sont pas de bons accords pour l’Afrique. ’’Ce sont des accords de commerce ultra libéral qui ne permettront pas à l’Afrique de se développer", a-t-il dit. "Ce qu’il faut, ajoute t-il, c’est de protéger les filières agricoles et économiques naissantes de l’Afrique, afin qu’elle puisse se développer". Selon le conférencier, il faut maintenir un certain nombre de protections notamment douanières et tarifaires pour permettre à l’Afrique de grandir, d’avoir des ressources, de protéger ses filières et, ensuite, intégrer la dimension développement dans les accords de partenariat qui ne considèrent que la dimension commerciale.
"La suppression des barrières douanières ne doit pas être totale ; on doit tenir compte d'un certain nombre de produits, tels que le riz, le maïs, la viande, a indiqué le père Jacques Lacour. Il a également souligné qu’il était nécessaire de garder un minimum de barrières douanières pour équilibrer les recettes et les dépenses. "Accords de partenariat d’accord mais intégration d’abord", a dit le père Jacques Lacour. Pour lui, la pression est certes forte parce que l’Union européenne menace de diminuer son aide au développement, mais si les Africains font front commun, a-t-il signifié, l’Europe sera obligée de les écouter. "Elle commence d’ailleurs à le faire, poursuit-il, car des voix de plus en plus nombreuses au niveau de la société civile s’élèvent pour dire non à ces accords de partenariat économique.
Le conférencier a aussi affirmé qu’il n’était pas judicieux de signer des accords dans l’urgence sans avoir mené une bonne réflexion et une bonne négociation. Il a exhorté les chefs d’Etat africains, à l’union, au refus et à la négociation. Le président de la Convention régionale de l’UNDD du Centre-Ouest, Marcellin Yaméogo, a, pour sa part, souligné que pour empêcher ces accords d’aboutir, il serait bon de faire comprendre aux gens l’esprit de ces APE à travers des rencontres de ce genre. "Car c’est en cela qu’on pourrait sensibiliser les Africains, en particulier les chefs d’Etat , à ne pas accepter la signature des ces APE qui ne peuvent permettre à l’Afrique d’évoluer". Mais ce dernier a aussi reconnu, qu’il était difficile que ces APE n’aboutissent pas. Il a tout de même souhaité que ces accords fassent chou blanc. Le conférencier n’a pas manqué de se prêter aux questions des journalistes et du public.
Dabadi ZOUMBARA
Le Pays du 4 octobre 2007
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