L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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La famille Koné trouve que justice ne lui a pas été rendue

Bagarre au secteur 3 de Banfora

La famille Koné trouve que justice ne lui a pas été rendue


Dans le mois de juillet dernier, deux enfants, Karim Koné et Ibrahim Soulama, qui se trouvent être des amis ont eu une altercation au cours de laquelle le second poignarda le premier. Alors une guerre sournoise s’engagea entre les deux familles et les conduisit de la gendarmerie au Tribunal de grande instance de Banfora. Au stade actuel de l’affaire, la famille de Karim Koné trouve que la justice n’a pas tranché correctement l’affaire qui a défrayé la chronique au secteur 3 de Banfora.

Karim Koné et Ibrahim Soulama tous deux âgés de 17 ans étaient des amis jusqu’au jour où le premier fut poignardé par le second au niveau du pectoral gauche. Tout serait parti d’une histoire d’argent, 30 000 F CFA environ qui appartenaient à un ami commun aux deux jeunes garçons et qui se nomme Amed. Ce dernier avait du mal à récupérer ses sous qu’il avait gardés chez Ibrahim. Selon Karim, lui et Amed se sont rendus à maintes reprises chez Ibrahim pour entrer en possession des 30 000 F. Ils ont toujours été menacés par lui et souvent même avec un coupe-coupe. Puis, une fois, Ibrahim a insulté sa mère ; chose qu’il ne saurait tolérer. Alors il engagea une lutte avec lui. "C’est lorsque je l’ai terrassé qu’il m’a poignardé au niveau du coeur", dit Karim.

Suite à cela et pendant que Karim est évacué au Centre hospitalier et universitaire Souro Sanon (CHUSS) de Bobo Dioulasso, son père alla se plaindre à la gendarmerie. Ibrahim est mis aux arrêts le lendemain puis déféré à la Maison d’arrêt et de correction de Banfora quelques jours plus tard. Dans leur plainte, les parents de Karim demandaient la prise en charge des soins de leur fils par la famille de Ibrahim. Ces soins, de l’avis de papa Koné s’élevaient à environ 135 000 F CFA. La famille de Ibrahim aurait demandé un moment de repit avant de s’exécuter. Mais jusqu’à ce jour, aucun membre de la famille de Ibrahim ne se serait présenté chez eux pour s’enquérir de l’état de santé du blessé à plus forte raison présenter des excuses. "Nous sommes en Afrique tout de même", dit le père de Karim, avant d’ajouter qu’il était inadmissible que durant le temps où son enfant était alité qu’aucun membre de la famille Soulama ne soit passé lui rendre visite.

Puis quelques jours plus tard, précisément le 12 août 2007, la famille Koné apprend qu’Ibrahim a été relaxé. Chose qu’ils ont pu vérifier sans difficulté puisque Ibrahim se serait même présenté devant leur cour et aurait dit à leur voisinage qu’il a déjà été jugé et libéré.

Papa Koné entreprit de comprendre comment l’affaire a évolué à son insu pour aboutir à la libération de Ibrahim, alors que les ordonnances n’ont pas été remboursées. "Je suis allé à la gendarmerie le 14 août et on m’a dit qu’il y a eu confusion et que la convocation remise par la justice pour moi est perdue en même temps que les ordonnances et autres papiers d’examens médicaux", confia le père de Karim.

Comment la justice peut-elle trancher une telle affaire sans la comparution des deux parties, se demande le père de Karim. C’est à ce moment que la mère de Karim s’invita au débat : "Nous apprenons aussi qu’Ibrahim se prépare pour aller en Côte d’Ivoire. Une manière de tuer l’affaire ; mais nous n’allons pas nous laisser faire", dit-elle.

Dans la famille Soulama, c’est le frère aîné de Ibrahim, Mamadou Soulama, qui donne l'autre son de cloche. Il précise d’abord que son frère est bel et bien présent à Banfora et qu’il n’a aucun projet de voyage sur la Côte d'Ivoire dans la mesure où leur père qui y réside s’apprête à rentrer définitivement au pays. Pour lui, Karim est venu provoquer son petit frère à son domicile pour une affaire d’argent qui ne le concernait pas. Mamadou pense que Karim a été utilisé par Amed comme chasseur de gages puisqu’il se serait fait promettre une partie des sous s’il parvenait à les retirer des mains d’Ibrahim.

Au palais de justice, nous apprenons que c’est l’aspect correctionnel de l’acte d’Ibrahim qui a été traité. Pour les locataires de cette institution, le dossier d’Ibrahim a été correctement monté et des convocations ont été délivrées aux plaignants afin qu’ils prennent part au jugement qui était prévu pour le 11 août. Toutefois, leur absence ce jour n’empêchait pas le jugement du prévenu qui a écopé d’un mois d’emprisonnement ferme. C’est donc naturellement qu’il a été relaxé le lendemain de son jugement comme il avait déjà séjourné au moins un mois à la Maison d’arrêt et de correction de Banfora. Du reste, la famille Koné, aux dires des acteurs de la justice, dispose de trente années, si elle le désire pour demander que le dossier soit enrôlé pour la défense de ses intérêts civils.

Cette affaire continue d'alimenter les débats au secteur 3 de Banfora. Mais comme on peut le constater, elle est souvent mal comprise ou interprétée, point de vue juridique.

Mamoudou TRAORE

Le Pays du 29 août 2007



29/08/2007
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