L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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La fumée qui veut étouffer la flamme (Jeux olympiques de Pékin)

Jeux olympiques de Pékin

La fumée qui veut étouffer la flamme

On dit qu’il n’y a pas de fumée sans feu. L’inverse peut également se vérifier, même si, concernant les Jeux olympiques, qui débutent, en principe, le 8 août 2008 à Pékin, il y a trop de fumée dans l’air, qui risque d’éteindre la flamme olympique, laquelle a déjà beaucoup peiné pour arriver à bon port.

Après les multiples plaintes des organisations de défense des droits de l’homme, les complaintes des Tibétains et le parcours, plein d’embûches, de cette flamme olympique, si fait qu’il fallait, à un certain moment, souffler dessus pour l’éteindre, voici maintenant arrivé le tour du Général Pollution, à l’image de cette période de grand froid, dénommé Général Hiver, qui a participé à la défaite de l’offensive austro-allemande en Union Soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cette situation risque, en effet, de porter un grand coup à la mobilisation des sportifs mondiaux au pays de Mao. Pourtant, lorsque le Comité international olympique (CIO) a accordé l’organisation des Jeux de 2008 à Pékin, elle a imposé une condition aux autorités chinoises : Pékin devait se débarrasser de son problème chronique de pollution pour la tenue des jeux.

Mais, après que Pékin a retiré quelque 300 000 véhicules de la circulation, fermé des usines en périphérie de la ville pour une bonne partie de l’été et imposé un système de circulation alternée pour les 3 millions d’automobiles privées de la capitale, le problème que l’on veut combattre demeure.

Malgré les efforts colossaux, le stade olympique est voilé d’une épaisse couche de fumée, et les autorités chinoises, visiblement désemparées, annoncent de nouvelles mesures pour améliorer la qualité de l’air, en interdisant la circulation à près de 90 % des automobiles, par exemple.

Mais le mal semble déjà fait, et aujourd’hui, ce sont les sportifs qui montent au créneau parce que craignant pour leur santé. Dans cette ambiance fumigène, il y a comme de la défection dans l’air, puisque des participants menacent de ne pas être au rendez-vous de Pékin. Peut-on, en effet, être performant lorsque l’on respire à plein poumons du dioxyde de carbone, pour ne citer que le produit le plus connu ?

Assurément non. Espérons seulement que les prochaines mesures, conjuguées avec celles qui ont été déjà prises, permettront d’ici là d’éclaircir le ciel pékinois. En attendant, l’inconséquence du Comité international olympique est de plus en plus à l’ordre du jour.

Pourquoi, diantre, avoir confié l’organisation de cet important événement à un pays où des millions de voitures ont remplacé des millions de vélos, et où des centaines et des centaines d’usines déversent, à longueur de journée, leurs déjections sur terre et surtout dans l’atmosphère ?

Face à cette situation, s’il y en a qui pourraient rire sous cape, ce sont bien les organisations de défense des droits humains, les sympathisants du Dalaï Lama et, pourquoi pas, les finalistes malheureux à cette course vers l’organisation, notamment Toronto (Canada), Paris (France), Istanbul (Turquie) et Osaka (Japon). Mais touchons du bois pour que le scénario-catastrophe ne se produise pas et espérons, par ailleurs, que nos représentants nationaux y iront défendre les couleurs nationales.

Ces derniers ayant, tout au moins, l’avantage d’être habitués aux émanations de nos motos et voitures de seconde main et aux vents chauds, secs et chargés de poussière de l’harmattan, nous avons bon espoir qu’ils seront un peu moins incommodés par la fumée de l’ancienne capitale impériale.

Issa K. Barry

L’Observateur Paalga du 30 juillet 2008



30/07/2008
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