L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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La vie chère n'a pas de couleur politique

Bobo-Dioulasso

La vie chère n'a pas de couleur politique

 

Ah bon ! Les responsables locaux du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) auraient voulu organiser une (contre-) marche le samedi 23 février dernier à Bobo-Dioulasso pour, dit-on, "soutenir Blaise Compaoré" et répliquer aux manifestations violentes dont leur ville a été le théâtre mercredi et jeudi derniers ? C'est en tout cas le bruit qui a couru vendredi sur les bords du marigot Houet.

Pour le parti supramajoritaire, habitué aux démonstrations de force à grands renforts de transport gratuit en bus, de riz gras et de "feuilles", il se serait agi une fois de plus de montrer que les croquants de l'autre jour ne représentaient qu'eux-mêmes.

Fort heureusement, même au CDP,  il y a encore des gens sensés et les autorités aussi bien régionales que nationales auraient fortement déconseillé cette manifestation pour ne pas dire qu'ils l'ont interdite. A bon escient et il faut s'en féliciter.

Qu'aurait-on en effet dit si on donnait la rue aux CDpistes pendant qu'on l'interdisait, là-bas ou ailleurs, à des gens qui auraient voulu battre le pavé pacifiquement ? Si c'était pour condamner les casses et autres actes de vandalisme, ce n'était vraiment pas nécessaire, car même les adversaires les plus acharnés du régime n'osent pas encourager de tels agissements quand ils ne les condamnent pas tout simplement, quitte à leur trouver une explication.

Mais le plus grave pour cette marche aurait été de donner l'impression que le CDP et ses clients, pardon, ses militants ne sont pas concernés par la vie chère, puisque le renchérissement insoutenable du coût de la vie est la raison principale, en tout cas officielle, qui a occasionné ces excès de colère de populations pressurées comme des oranges.

Sans doute ceux qui tètent les mamelles laiteuses de la République souffrent-ils moins que les autres, mais autant qu'on sache, le boutiquier du coin ne demande pas  à ses chalands leur carte de parti avant de fixer ses tarifs. Tant qu'à faire donc, il aurait fallu les laisser marcher si ça leur dit, puisque, sitôt rentrés, ils se seraient rendu compte que le prix du savon, de l'huile, du sel, de l'essence... est le même pour tous, qu'on soit CDP, ADF-RDA, UNIR/MS ou PCRV, qu'on ait cassé mercredi ou qu'on soit sorti samedi pour protester contre les vandales.

 

L’Observateur Paalga du 25 février 2008



25/02/2008
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