L’alibi de l’argent (Elections en Côte d’Ivoire)
Elections en Côte d’Ivoire
L’alibi de l’argent
Alors que les lenteurs du processus électoral suscitent déjà bien des inquiétudes, et que la date des élections en Côte d’Ivoire se fait de plus en plus imprécise, une nouvelle donne pourrait participer davantage à la complexification de la situation. Les bailleurs de fonds n’auraient pas encore, selon le pouvoir ivoirien, délié les cordons de la bourse dans le cadre du financement du processus électoral. Toujours est-il que le moment paraît mal choisi pour exposer le problème des moyens financiers. Ce n’est pas à une période aussi cruciale du processus qu’on devrait en venir... au nerf de la guerre.
Si les bailleurs de fonds tardent à décaisser l'argent, les choses devraient-elles rester en l’état ? Et à qui profite ce stand by, sinon au président ivoirien et, dans une certaine mesure, à son Premier ministre ?
Or, il faut, malheureusement, craindre que le manque d’argent serve au camp du président Gbgagbo, d’alibi pour retarder le processus électoral aux fins de se maintenir, le plus longtemps, possible au pouvoir. Si, comme le relève le pouvoir ivoirien, les bailleurs de fonds tardent à mettre la main à la poche en raison, dit-il, de procédures de décaissement rigoureuses, il n’est pas si évident que ce pouvoir soit résolu à faire sortir de sa torpeur, le processus de paix actuellement dans une quasi-ankylose. L’opposition ivoirienne ne pense pas autre chose. Elle continue de douter de la bonne foi du pouvoir. Et puis, ce retard dans le décaissement des fonds ne traduit-il pas, quelque part, une certaine prudence de la part des bailleurs de fonds qui, sans doute, ont aussi des raisons de s’interroger sur l’avancée du processus de paix ? Dans tous les cas, ce ne sont pas les moyens qui devraient manquer à la Côte d’Ivoire pour l’organisation des élections.
Les différentes contributions à l’effort de guerre, le trésor de guerre constitué par les différents camps, notamment les Forces nouvelles et le camp de Gbagbo, ainsi que tous les moyens injectés dans l’organisation de cérémonies et autres actions d’éclat et de lobbying pour l'image du président, suffisent pour le penser. Pour tout dire, si Gbagbo veut vraiment des élections, la Côte d’Ivoire devrait être capable de les organiser.
Cheick Beldh’or SIGUE
Le Pays du 21 novembre 2007
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