L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Laisser le wack en dehors de la politique

Laisser le wack en dehors de la politique

Depuis le 14 avril 2007, les candidats à la députation sont allés à la rencontre de leurs électeurs. Certains, programme en main, vont mener le combat des idées. Même si au Faso, les programmes sont toujours accompagnés de gadgets faussant quelque peu le jeu démocratique. Mais cette façon n'est-elle pas bien meilleure à cette autre catégorie de combats qui se déroulent dans les "ténèbres" ? En effet, le rendez-vous des législatives sera aussi celui des spécialistes en géomancie, des marabouts, des gourous burkinabè comme étrangers. Autant les campagnes seront sillonnées pour courtiser les électeurs, autant les carrefours seront jonchés de galettes, de cauris, de mélange de sorgho blanc, rouge, de colas, de poulets et autres têtes de moutons. Cette dérive semble avoir pris de l'ampleur depuis que la politique est devenue la voie facile de promotion sociale pour certains. L'intellectuel, l'opérateur économique, le technicien supérieur n'est rien devant l'homme politique du camp des vainqueurs. Pour une bonne partie de ceux qui s'y engagent, c'est une question de vie ou de mort. "Le poil du nez". Du coup, tous les moyens sont bons pour s'accrocher et s'incruster pour certains, décagnoter et s'installer pour d'autres. Les ingrédients des wacks étant de plus en plus corsés, on en arrive parfois à des extrémités des plus abominables. A côté des épidémies et des accidents ordinaires de la circulation, le wack est en passe de devenir "une pratique avilissante" pour expédier ses adversaires dans l'autre monde. C'est indéniable, le wack est en train de gangrener la vie politique au point d'occulter les débats d'idées ou la confrontation des compétences. Si seulement tant d'énergies étaient dégagées non pas dans l'animosité, pour le développement du pays, la vie ne serait pas aussi dure au Faso, et le débat politique y aurait été moins insipide. On peut être pauvre et ne pas l'être d'esprit. Le vrai challenge dans ces élections, que les protagonistes restent dans leur rôle de simples adversaires.

P. Pauline YAMEOGO

Sidwaya du 18 avril 2007



18/04/2007
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