Le come-back de Ben Laden
Attentats du 11-Septembre
Le come-back de Ben Laden
C’est comme si c’était hier, et pourtant, cela fait aujourd’hui six ans, jour pour jour, qu’ont eu lieu les mémorables attentats du 11 septembre 2001 à New York. Ce jour-là, il n’était pas encore 9 heures, heure locale, soit 13 heures à Dori, lorsqu’un avion détourné par des terroristes, après avoir quitté l’aéroport Logan de Boston, a percuté la partie supérieure de l’une des tours jumelles de 110 étages du World Trade Center surplombant Manhattan. S’en sont suivis une explosion et un incendie dantesques jamais égalés. A peine 20 minutes s'était écoulé qu'un deuxième avion, qui est parti de Boston lui aussi, termina sa folle course contre le sommet de l’autre tour. L’Apocalypse venait d’avoir lieu par une autre attaque d’envergure moindre il est vrai, mais sur une cible symbolique qu’est le Pentagone.
Depuis, le gendarme du monde, c'est-à-dire les Etats-Unis, a juré de croquer à belles dents du terroriste. Et ainsi la tête du chef du réseau Al-Qaida, Oussama Ben Laden, est mise à prix, car pour l’Oncle Sam, aucun doute sur sa culpabilité n’était possible. Des actions tous azimuts sont mises en branle pour traquer les fous d’Al-Qaida, qui, eux, de leur côté, ne jurent que d’en faire voir de toutes les couleurs au Grand Satan. Et c’est ainsi qu’ils multiplient les cibles à tour de bras, et la situation çà et là est en train de devenir plus qu’inquiétante, angoissante à souhait. Le réseau terroriste est plus que jamais présent partout depuis le 11 septembre 2001 et se fait plus menaçant, avec des revendications à lui attribuées de plusieurs attentats de par le monde. On peut citer entre autres ses sinistres sorties à Nassiriyah en Irak, à Istanbul en Turquie, à Riyad en Arabie Saoudite, pour ne pas parler des sanglantes journées de Madrid et de Londres.
Ces revendications d’attentats sont assorties presque toujours de l’avertissements de frapper encore et plus fort les Etats-Unis et leurs alliés. C’est ainsi que contre la guerre que ceux-ci ont déclarée à l’Irak, les Al-Qaidistes ont même promis en son temps d’attaquer Tokyo en plein cœur si le Japon s’entêtait à y maintenir ses troupes. Et dans cette déferlante terroriste, le Maghreb n’est pas épargné quand on pense aux explosions qui meurtrissent de temps à autre l’Algérie et le Maroc voisin. Ce qui a fait dire à certains observateurs que lesdits attentats marquent le début de l’unification des groupes Salafistes, qui veulent combattre l’Occident. En Algérie, pour nous en tenir à ce pays, la branche d’Al-Qaida au Maghreb a revendiqué les deux attentats de jeudi et samedi derniers, qui ont fait une cinquantaine de morts. Celui de jeudi visait le cortège du président Bouteflika, qui s’était rendu à Batna, à 400 km d’Alger. Le bilan fait état de 22 morts et 100 blessés. Le second attentat a tué samedi 30 personnes à Dellys, sur la côte méditerranéenne, en blessant 47 autres. Kaboul, Bagdad, Madrid, Londres, Alger, Rabat…, autant de souvenirs sanglants qui sonnent comme un échec de la lutte engagée contre le terrorisme international par Bush fils. Pour un anniversaire déjà douloureux en soi (11 septembre 2001), l’amertume ne pouvait être plus à son comble pour l’homme le plus puissant du monde que devoir Al-Qaida choisir de nouveau de frapper les esprits par une autre bombe : la vidéo de Ben Laden diffusée vendredi 7 septembre 2007 par la chaîne qatari Al Jazira et où l’ennemi public n°1 des USA, après 3 ans de mutisme, s’engage à intensifier la lutte pour stopper la guerre en Irak.
Même si, comme le prétendent certains sceptiques, Al-Qaida est une invention des Etats-Unis pour couvrir et justifier l’injustifiable, on ne peut perdre de vue que c’est bien le spectre du terrorisme qui hante les jours et nuits du locataire de la Maison-Blanche. Mais avec tout ce qui se passe d’horrible d’un point à l’autre de la planète et qui porte la signature des hommes du célèbre barbu, on peut raisonnablement se demander si c’est demain la veille que la stratégie de Bush fils réduira le terrorisme à son niveau zéro. En Irak par exemple, il a beau massé quelque 150 000 soldats et des centaines de milliers d’armes, il s’est lancé dans ce qu’on appelle une guerre asymétrique, à savoir une guerre conventionnelle d’un côté, de l’autre un ennemi invisible. Et dans ce genre de confrontation, l’histoire a suffisamment montré que le plus fort finit par être vaincu quand il n’est pas purement et simplement acculé à la débandade comme ce fut le cas par exemple au Vietnam.
D. Evariste Ouédraogo
L’Observateur Paalga du 11 septembre 2007
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