Le pompier Annan dans une impasse
Kenya
Le pompier Annan dans une impasse
Pendant longtemps encore, on ne cessera d'épiloguer sur le cas Kenyan, qui était pourtant un "pays sûr", où la paix régnait ; mais qui du jour au lendemain a basculé dans la violence.
En effet, depuis l'élection présidentielle de décembre 2007, le Kenya traverse une crise sociopolitique majeure aux conséquences désastreuses pour l'économie du pays et son développement en général. Le monde se mobilise pour l'aider à sortir de cette situation à travers des pourparlers entre les deux parties en conflit.
Après l'échec du président ghanéen, John Kufuor, dans la résolution de cette crise, c'est, on le sait, son compatriote Kofi Annan, ancien secrétaire de l'ONU, qui a été dépêché par l'Union africaine (UA) pour tenter une médiation entre Mwaï Kibaki, le président sortant, et Raila Odinga de l'opposition, qui se dispute la victoire de la présidentielle.
Dès son arrivée dans la capitale kenyane, Kofi Annan avait réussi le tour de force d'amener les "frères ennemis" à se donner une poignée de mains d'espoir comme nous l'avons maintes fois souligné. Ce pas franchi, le médiateur de l'UA a pu réunir les protagonistes autour d'une table de négociation pour trouver un consensus.
Ce modus vivendi consiste au partage du pouvoir, notamment la formation d'un gouvernement d'union nationale avec un poste de Premier ministre aux prérogatives renforcées qui échoit à Raila Odinga.
L'accord tel que libellé confine le président Kibaki à une sorte de Reine d'Angleterre sans pouvoir véritable de décision, toute chose que son camp rejette et exige qu'il maintienne les pouvoirs que lui confère la Constitution. Véritable pierre d'achoppement qui met le pompier Kofi Annan dans une situation d'impasse, lui, qui annonçait fièrement être très proche de réussir sa mission.
Qu'à cela ne tienne, la médiation de l'ex-SG a produit des résultats fort appréciables : l'arrêt des violences et l'instauration d'un dialogue entre les deux parties.
Mieux, certains observateurs de la scène politique kenyane pensent qu'un accord pourrait être incessamment trouvé.
En effet, fatigués par cette crise qui ne finit pas de reléguer le très jadis pays de Jomo Kenyatta dans les profondeurs de l'abîme du désespoir, les différentes parties semblent de nos jours plus promptes à aboutir à un accord.
Déjà on compte plus d'un millier de morts, des centaines de milliers de déplacés et un gouffre de haine et de méfiance entre les différentes communautés ethniques de ce pays.
Toutes choses qu'au moins deux générations de kenyans auront à payer chèrement.
Adama Ouédraogo
Damiss
L’Observateur Paalga du 28 février 2008
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