L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Le sucre burkinabè sera-t-il sauvé ? (L'AGA KHAN A LA SOSUCO)

L'AGA KHAN A LA SOSUCO

Le sucre burkinabè sera-t-il sauvé ?

 

La visite très prochaine du prince Karim Aga Khan, numéro 1 du groupe IPS, se prépare activement à la SN SOSUCO, une des plus importantes entreprises du groupe. Pour connaître les raisons de cette visite et savoir comment elle se prépare, nous avons rencontré Mamady Sanoh, directeur de la coordination régionale au Burkina de IPS. La création d’une société de distribution du sucre et les causes de la mévente que connaît l’entreprise sont entre autres sujets que nous avons abordés avec lui.


"Le Pays" : Dans quelques jours, votre société, la SN SOSUCO, recevra pour la deuxième fois en l’espace de trois ans la visite du prince Karim Aga Khan. Qu’est-ce qui l’amène à la SOSUCO cette fois ?

 

Mamady Sanoh : C’est un très grand honneur pour nous de recevoir Son Altesse le prince Karim Aga Khan, 49e imam des Ismaéliens. C’est vraiment exceptionnel que le prince vienne dans une entreprise, dans une société, quelle que soit sa taille, deux fois en moins de trois ans. C’est le témoignage de l’importance qu’il accorde à la SOSUCO et à l’ensemble de notre pays. Effectivement, la visite prochaine de Son Altesse à la SOSUCO se situe dans le cadre du cinquantième anniversaire de son avènement au trône. C’est donc son jubilé d’or. Sur invitation de différents chefs d’Etat de la sous-région, il effectue une tournée qui le conduira au Mali, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Nous en avons profité pour l'inviter à visiter la SOSUCO . La première fois qu’il est venu la visiter, il n’a pas vu ses hommes et ses femmes, machette en main, dans les champs de canne. Il n’a pas non plus vu l’usine tourner parce que nous étions en intercampagne. J’ai, personnellement, insisté pour qu’il vienne voir ce que représente la SOSUCO, qui est l'une des importantes industries agroalimentaires de la sous-région et qui mérite d’être vue en activité. C’est pour cela que Son Altesse a accepté de visiter la SOSUCO le dimanche 27 avril 2008.

 

Comment se prépare cette visite du numéro 1 de IPS ? En quoi va-t-elle consister ?

 

Cette visite du numéro 1 de la communauté ismaélite est très importante pour la SOSUCO et sera très certainement une occasion pour elle de pouvoir montrer à son actionnaire majoritaire ce qu’elle vaut comme unité.

 

Cette visite du prince a lieu à une période de mévente jamais égalée dans l’histoire de la SOSUCO. Aga Khan vient-il avec des solutions ?

 

Je dirai que le prince n’a pas de solution à la mévente. La mévente, c’est du côté burkinabè. Nous autres, gestionnaires des différentes sociétés, devrons résoudre nos problèmes de commercialisation. La mévente est due à plusieurs facteurs dont la fraude et la mauvaise organisation du secteur sucre. Nous nous attelons, avec à nos côtés l’Etat, à la résolution de ce problème et nous espérons que ce sera fait très incessamment.

 

Parlant de mauvaise organisation du sucre, nous savons que la SOBBA a créé sa propre société de distribution. Pourquoi la SOSUCO ne prend-elle pas cet exemple et pourquoi n’ouvre-t-elle pas davantage ses capitaux ?

 

Nous avons discuté avec nos différents distributeurs et nous les avons aidés à créer une société de distribution de sucre qui s’appelle SODI Sucre et qui va certainement distribuer le sucre et la production de la SOSUCO. Nous espérons que c’est la solution pour la SOSUCO et pour ses distributeurs d’être dans un deal gagnant-gagnant et pouvoir assainir le marché. Ainsi chacun pourra vendre sa production ou son importation.

 

Est-ce à dire que les détenteurs actuel du monopole d’achat du sucre SOSUCO vont céder la place à d’autres, ou vont-ils voir leur nombre grossir ?

 

Ils vont certainement voir leur nombre grossir mais tous seront réunis dans une seule structure de commercialisation.

 

Quels sont les avantages concrets que la résolution de la question de la mévente peut apporter à la SOSUCO ?

 

Ce serait d’abord nous faire de la place dans la cour de l’entreprise, place actuellement occupée par la production. Vous savez, nous avons 10 milliards de francs de sucre en stock. Tous les magasins sont pleins et la cour est encombrée. De nos jours, notre aire de stockage, c’est le parking des véhicules alors que tous les jours, le sucre est produit. C’est dramatique. Si nous arrivons à résoudre nos problèmes de commercialisation, ce qui va améliorer notre trésorerie, cela nous permettra de fonctionner comme une société normale, à savoir investir et avoir des retombées pour l’ensemble des intervenants que sont les actionnaires, les travailleurs et, bien sûr, l’Etat.

 

Malgré la mévente, la machine SOSUCO a continué à tourner. On n'a pas constaté d’arriéré de salaire. Comment la société tient-elle le coup ?

 

La SOSUCO a tenu le coup parce que nous avons des actionnaires qui ont supporté cette charge. Nous avons des partenaires financiers, des banques qui sont à nos côtés et qui nous font confiance jusqu’à présent. Nos actionnaires qui nous ont aidés, ce sont effectivement le groupe Aga Khan, El Hadj Barro Djanguinaba, et les Etats burkinabè et ivoirien qui continuent à injecter de l’argent dans la SOSUCO afin qu’elle garde la tête hors de l’eau.

 

Pour revenir à Son Altesse Aga Khan, que représente une telle personnalité pour notre pays ?

 

Son Altesse Karim Aga Khan, 49e imam ismaélien, comme je le disais, est une grande personnalité spirituelle et politique reconnue et respectée de par le monde entier. C’est un des plus grands agents de développement que je connaisse. Et s’il s’intéresse à un pays, à un continent, c’est dans le cadre du développement. Son intérêt pour notre pays est significatif et cet intérêt va profiter à l’ensemble des pays qu’il va visiter.Je dirai tout simplement que nous autres, travailleurs du fonds Aga Khan pour le développement, sommes très honorés de recevoir Son Altesse à la SOSUCO, et nous espérons qu’après cette visite nous allons continuer le développement de nos activités et investir dans de nouveaux projets.

 

Propos recueillis par Mamoudou TRAORE

Le Pays du 25 avril 2008



25/04/2008
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