Le voisinage
Le voisinage
“L’oiseau d’un gourou” poserait des désagréments aux voisinages. Vue de loin, c’est une info presque ordinaire. Voire banale. Pourtant, quel cauchemar pour ceux qui partagent ce voisinage et qui doivent, chaque fois, prendre leur angoisse en patience. Au-delà de l’oiseau, le pauvre oiseau, c’est toute la problématique du voisinage dans nos quartiers qui est dépeinte dans sa face hideuse. Car si ce n’est pas la musique qui trouble le sommeil, c’est toute autre forme de nuisance qui fait que penser à son domicile devient une source de questionnements. De plus en plus, on a l’impression que rien n’est fait pour démentir notre compatriote qui a chanté que son voisin est un C... On en vient même à oublier que dans les vieilles bonnes habitudes, le voisin était considéré comme le premier parent. Celui vers qui on se tourne quand au plus profond de la nuit, survient un malheur. Cette histoire d’oiseau n’est donc pas sans rappeler ce coq qui, sous d’autres cieux, s’est retrouvé au tribunal parce que justement, il perturbait la quiétude du voisinage par ses chants intempestifs tous les matins. Or, enlever au coq son chant-réveil, c’est vouloir, vaille que vaille, séparer l’écorce de l’arbre. Autres cieux, autres réalités qui, malgré tout ont de plus en plus pignon sur nos villes. Si ce n’est pas l’oiseau, ce sont des porcs qui sont élevés au nez et à la barbe des voisins avec des désagréments à nul autre pareil. Dont les plus illustratifs restent cette odeur pestilentielle aggravée durant la saison des pluies. C’est ma cour, j’en fais ce que bon me semble. Ce refrain toujours d’actualité est ce qu’on sert à ces voisins considérés comme des empêcheurs de tourner en rond. Des gens qui ne savent pas où se trouve la limite de leur pouvoir. Bien qu'un mur de cinq mètres de haut le leur indique. Ici, attention le chien du chef, pour reprendre Ahmadou Kourouma dans “Les soleils des indépendances”, est le chef des chiens. Si fait qu’il a droit à tous les égards. Il est maître intra muros, et peut l’être extra muros. Non, le voisin ne doit pas être un C… comme le chante ZS. Il a le devoir d’être un Bon, et doit également pouvoir être un Don par sa sollicitude, sa promptitude à être là quand ça va ou quand survient le pire. Faute de l’avoir compris, certains se sont retrouvés seul à seul avec des Macabées sous les bras. Comme pour rappeler que le plus fort n’est jamais assez fort pour le rester éternellement.
Jean Philippe TOUGOUMA
Sidwaya du 6 juin 2007
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