Les " Amis " de Blaise et de François s'organisent
Les " Amis " de Blaise et de François s'organisent
Pour les nouvelles ambitions du président Blaise Compaoré, il ne peut plus compter sur ses anciens camarades. Il veut se créer une nouvelle base sociale pour cet énième tournant dans sa vie politique.
C'est d'abord les " ABC " qui, à l'occasion de leur assemblée générale, l'année dernière, avait donné les prémices d'une sourde volonté d'évoluer vers une structure plus politique. Mais finalement, les ambitions n'ont pu être conduites jusqu'au bout. On s'est contenté d'en faire une association de la " société civile ". Ambition contrariée, mais la volonté et le dessein eux n'ont pas été altérés, même s'ils ont été remisés au placard, attendant le moment propice.
Et voilà qu'à l'occasion de la célébration du vingtième anniversaire de sa prise du pouvoir, toutes les associations de soutien au chef de l'Etat ont décidé de fusionner pour mieux soutenir leur champion. Mais là encore, il s'est vite posé la question du statut du regroupement. Celui qui est crée ou qui se projette n'a pas encore de statut défini. Du moins en considération des dispositions de la loi sur les associations. A contrario et au regard de la composition de sa structure dirigeante, on peut sans risque de se tromper dessiner sa base sociale. La nouvelle structure de soutien va se construire avec les opérateurs économiques et la chefferie traditionnelle. Une base sociale généralement plus conservatrice et légitimiste. Cela préfigure aussi, peut-être, les desseins qui sont en sous main. Pour faire certaines choses, il faut mieux s'entourer ou s'adosser sur un groupe social moins contestataire. Les opérateurs économiques et les chefs traditionnels sont structurellement et de façon générale avec celui qui a le pouvoir politique. Ils sont rarement à l'initiative des évolutions. Ils les suivent ou s'en soumettent quand elles deviennent irréversibles.
On tient donc les choses par un bout, celui de la base sociale de la structure projetée. Il reste maintenant à définir ce que l'on va en faire. Et l'on ne peut pas imaginer que tout cela a été fait pour rien. En politique, il n'y a rien de gratuit. Autrement, la base sociale du CDP actuel aurait suffi au pouvoir. De toute façon, c'est sur lui qu'il est assis depuis 1996. Or, depuis quelques années maintenant, l'on assiste à une érosion progressive de l'impact du CDP dans la vie du " pouvoir ". Certes, c'est un parti qui remporte encore des élections. Mais n'est-ce pas la seule chose pour laquelle on a encore besoin de lui ?
Pour l'observateur avisé de notre vie politique, le contournement ou la mise en touche du CDP est en marche. A l'élection présidentielle, le parti a dû prendre le train en marche. Les ABC ont tout fait. Ils ont inscrit les électeurs sur les listes, mobilisé l'électorat. Mais ils se sont rendu compte sur la fin, qu'il fallait tout de même la machine politique du CDP pour éviter à leur " ami " un score fâcheux. Vers la fin donc, les " ABC ", à l'image du meeting de Dori, ont accepté que le parti se mette en avant. Aux municipales de 2006, le même scénario s'est répété.
Le dernier épisode de ce processus de mise à l'égard du CDP s'est joué à l'occasion de la célébration des vingt ans de " renaissance démocratique". Un militant local du CDP de Gorom Gorom, furieux de savoir que c'est Diamdioda qui dirige toutes les festivités à cette occasion, saisit en catastrophe un des pontes du parti à Ouaga, pour se plaindre. La réponse désabusée de ce dernier, "il faut faire avec. Le CDP n'est pas impliqué dans cette célébration". On finira évidemment par associer le CDP, sur le tard. Avec la création de la nouvelle association de soutien au président, il est fort à parier que pour les commémorations à venir, on pourra allègrement se passer du CDP. L'évolution du pouvoir l'impose. A nouvelle configuration du pouvoir, une nouvelle base sociale.
Comme à l'accoutumée ...
Les temps du pouvoir de Blaise Compaoré sont marqués par des prémices qui commencent à ne plus tromper. Pour survivre à Sankara, il a fallu qu'il se débarrasse de
Le temps actuel est celui de la "dynastisation". Comme au temps de Houphouët, la sœur du président à Ziniaré, surnommé aussi "Mamifètè", est devenue un personnage incontournable du système. Antoinette ou "Antou" reçoit et promeut aussi. A Ouagadougou, le jeune frère du président se construit une étoffe de "leader". Il faut maintenant et rapidement construire pour François une base sociale. Les anciens camarades du président, ceux avec qui il a fait le 15 Octobre, ne sont plus aptes à jouer ce rôle historique. Ils seront irrémédiablement réduits. Il y a donc en perspective des lâchages et des amertumes …
L’Evénement on line du 20 Novembre 2007
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