L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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"Les GSP doivent être patients"

JEROME TRAORE, SG DU MINISTERE DE LA JUSTICE

"Les GSP doivent être patients"

La MACO (Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou) a connu une ambiance bien particulière le lundi 16 avril dernier avec la grève des gardes de sécurité pénitentiaire (GSP). Pour comprendre ce qui s'est passé, nous avons rencontré le secrétaire général du ministère de la Justice, Jérôme Traoré. Les revendications des GSP, leurs conditions de vie, la surpopulation carcérale, la médiation du colonel Gilbert Diendéré, ce sont entre autres les sujets qui ont été abordés au cours de cette interview. Le secrétaire général, Jérôme Traoré était assisté du directeur de la sécurité pénitentiaire, Dieudonné Koyenga.

En moins de 6 mois, les GSP ont manifesté deux fois. Comment vous expliquez-vous cela ?

En réalité, ce n'est pas parce que les problèmes sont négligés. La revendication principale concernant les indemnités (prime alimentaire, sujétion, etc) n'a pas été entièrement résolue mais le principe a été accepté. Le ministre de la Justice les avait même rassurés en son temps. Et le dossier est en cours et sur la voie de son règlement.

Pour cette 2e crise, on a vu l'intervention du colonel Gilbert Diendéré. Comment cela s'est-il passé ?

Effectivement, le chef d'état- major particulier de la présidence du Faso, le colonel Gilbert Diendéré, est intervenu en qualité de médiateur. A ce propos, il a souhaité rencontrer les gardes de sécurité pénitentiaire parce qu'il est parrain d'une des promotions qui a été formée à Pô. Il a précisé que les problèmes rencontrés par les GSP le préoccupent et pour cela, il ne peut pas rester indifférent. C'est pourquoi, il a demandé expressément au ministre de la Justice de pouvoir échanger avec eux.

Les GSP ont donc refusé de rencontrer leurs autorités de tutelle ...

En réalité, c'est ce qui nous est revenu. Je n'ai pas eu de contact direct avec eux. On a ouï dire qu'ils ne voulaient pas rencontrer la hiérarchie. Ce n'est pas qu'ils ont refusé d'échanger avec des responsables puisqu'ils ont parlé avec le régisseur de la MACO et le directeur de la sécurité pénitentiaire. Ils ont même discuté avec le ministre de la Justice au téléphone. Il faut donc muancer ces propos. Le ministre de la Justice a toujours été à leur écoute. La résolution de leurs problèmes ne se fera pas seulement au sein de notre ministère. Plusieurs intervenants entrent en ligne de compte, notamment le ministère des Finances et du budget qui devait initier le projet de décret à adopter en conseil des ministres. Ce dossier est en cours et ils n'ont qu'à être patients.

A quelle échéance les différentes revendications seront-elles satisfaites ?

En réalité, on n'a pas pris d'engagements plus que ce qui avait été dit. On n'a pas pu donner une échéance. On leur a dit de rester à l'écoute pour les prochains conseils des ministres.

Les GSP ont également évoqué la vétusté du grand bâtiment de la MACO. Qu'est-ce que vous allez faire concrètement ?

C'est vrai. Tout le monde est conscient de la situation, le ministre de la Justice en premier. C'est pourquoi, il a demandé au Premier ministre de trouver une solution à cela. A ce propos, le ministre des Finances a donné son accord pour la réfection du bâtiment et la construction d'un nouveau bâtiment de 300 places. Effectivement, il y a un problème de surpopulation carcérale actuellement et la situation que vivent les GSP est réelle. Nous cherchons les solutions. Ce n'est pas par un coup de baguette magique que le ministre peut trouver des solutions immédiates. Ils n'ont qu'à être patients.





Dieudonné Koyenga, directeur de la sécurité pénitentiaire : Des échanges avec le ministère des Finances, il ressort que, outre la réfection du grand bâtiment, la construction d'une nouvelle détention annexe de 300 places, le volet équipement sera pris également en compte, notamment la communication et les réseaux de transmission. Il y aura aussi la construction d'une administration hautement sécurisée, du magasin d'armes, de nouveaux parloirs, de guérites, de miradors, etc.

M. le secrétaire général, ces crises à répétition ne traduisent-elles pas un manque de dialogue ?

Je ne pense pas. Les GSP nous ont précisé que cette façon de revendiquer les gêne beaucoup vis-à-vis du ministre parce qu'il a beaucoup fait pour eux . C'est le temps mis pour la résolution des problèmes qui a créé un malaise et un découragement dans ce corps. Il y a des efforts à faire au niveau des responsables que nous sommes afin que le problème soit résolu dans les meilleurs délais. Mais, le dialogue continue. Ils veulent qu'on leur paie la prime alimentaire et qu'on relève l'indemnité de sujétion des agents. En effet, il y a un décalage (pour l'indemnité de sujétion) entre ce qu'un agent de la police gagne et ce qu'un paramilitaire perçoit, notamment, les GSP, les douaniers et les agents des Eaux et forêts. Il y a une différence de 4000 F CFA. Il faut donc opérer un réajustement.

Et pour conclure ?

Je lance un appel à tout le personnel de la garde de sécurité pénitentiaire. Il faut qu'ils soient patients. Le ministre de la Justice a déjà fait beaucoup pour eux. Cette forme de manifestation dans un Etat républicain n'est pas la meilleure façon de revendiquer. Ces actions peuvent gêner les initiatives au niveau du ministère de la Justice. Ils ne sont pas les seuls à être concernés par le projet de décret. Mais les autres corps attendent, notamment la douane et les Eaux et forêts. Ils n'ont pas pris les armes pour manifester de cette façon. Les problèmes vont être résolus dans les meilleurs délais.

Par D. Parfait SILGA

Le Pays du 20 avril 2007



20/04/2007
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