Les petits pas d'un homme trop pressé
Relations Franco-rwandaises
Les petits pas d'un homme trop pressé
Comme on le sait, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a entamé vendredi une tournée tour à tour en République démocratique du Congo, au pays des mille collines et dans celui des hommes intègres. Si en RDC, où il est arrivé au lendemain de la signature de l'acte d'engagement pour la paix, et au Burkina Faso (il s'y trouvait encore quand nous finissions le présent article), c'est le tour d'horizon habituel des grands axes de la coopération franco-africaine qui est au premier plan, cette tournée a eu comme étape la plus délicate l'escale rwandaise, Kigali et Paris n'entretenant plus de relations diplomatiques depuis le 24 novembre 2006, le juge antiterroriste français Jean-Louis Brugière ayant mis en cause, quatre jours avant, le général-président rwandais dans le génocide de 1994 et lancé rien moins que... neuf mandats d'arrêt internationaux contre des membres de son entourage immédiat. Un harcèlement judiciaire de
Il est vrai que la chose est plus facile pour un pays où l'influence américaine est prépondérante que pour un Etat solidement ancré dans le système postcolonial français. Si on ajoute à cela le rôle de 5e colonne américaine, cojoué par Kigali et Kampala dans leur sous-région, on se rend à l'évidence que
Si l'initiative de Kigali de couper les ponts avec Paris est incontestablement historique, la visite de Kouchner là-bas, qui a confessé la "faute politique de
N'est-ce pas pour cela d'ailleurs qu'il a reçu Kadhafi en France et signé avec lui des contrats mirifiques en faveur du secteur militaro-industriel français ? Et cela, malgré les vives protestations des donneurs de leçons de "Droits de l'homme et du citoyen", dont l'invention par
Ces premiers pas de l'homme trop pressé, faits par son ministre des Affaires étrangères interposé, Kigali doit les considérer comme une opportunité historique de tout remettre à plat avec Paris pour reprendre les relations sur des bases non hégémoniques, entre Etats indépendants et souverains, dans le respect bien compris de leurs intérêts mutuels, quitte à ce que d'un côté on annule les mandats d'arrêt de la discorde et que de l'autre on cesse de culpabiliser
La rédaction
L’Observateur Paalga du 28 janvier 2008
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