Les PTF réclament leur pognon (lire UNE LETTRE POUR LAYE)
UNE LETTRE POUR LAYE
Les PTF réclament leur pognon
Tu me demandes si jamais les autorités en charge de la sécurité pourront vaincre les bandits de grand chemin, qui ratissent large ces jours-ci dans nos campagnes ? Hélas, les grands moyens déployés et la police de proximité initiée ces dernières années ne semblent guère décourager ces prédateurs, qui ne craignent même pas Bon Dieu. Car, il convient de le dire haut et fort, on apprend qu’ils n’épargnent dans leur razzia ni imams ni curés, pas même les bonnes sœurs sans défense. Mercredi dernier encore, les rapaces se sont abattus sur le village de Diapangou, dans le Gourma, où ils n’ont épargné le moindre centime. Des religieux (une sœur et deux curés) qui se rendaient à Diabo pour une célébration de vœux n’oublieront certainement pas cette folle journée de sitôt. Ils ont tous été dépouillés de leurs biens, et n’ont échappé au vol que les voiles, soutanes et crucifix. En tout cas, cher cousin, il y a de quoi trembler de tous ses os à l’idée de devoir se rendre d’un village à un autre à moto.
Je me souviens encore de cette agression dont l’évêque de Dédougou, Mgr Jude Bicaba, nouvellement promu, avait été victime le 25 août 2005 à son retour du Vatican. Si les bandits lui ont laissé la vie sauve, ils l’ont néanmoins délesté de ses objets de culte, offerts par le Saint-Père, et de ses derniers euros.
A la même période, un autre curé, qui regagnait Tenkodogo après une messe célébrée à Garango dans la région du Centre-Est, en avait fait les frais. Lui avait commis le péché d’avoir les poches trouées. Eh bien, les mauvais garçons avaient estimé que monsieur le curé ne pouvait pas s’en tirer à si bon compte, ce pour quoi il lui a été administré deux gifles, afin qu’il prenne ses précautions à l’avenir.
Dans quel monde sommes-nous, cher cousin ? Osons seulement croire qu’avec la recrudescence du grand banditisme, les forces de l’ordre et de sécurité opteront enfin pour un sursaut d’orgueil, là où les honnêtes citoyens les attendent vainement.
Ce sont les sages qui nous l’avaient enseigné, cher Wambi, quelle que soit la durée de la nuit, le soleil finit par se lever. C’est ainsi qu’on commence à en savoir un peu plus sur la gestion des fonds mis à la disposition du "Pays des hommes intègres" pour l’exécution du Programme décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB), entre autres.
Il n’y a pas si longtemps, en effet, beaucoup d’encre et de salive avaient coulé à propos de l’opacité dans laquelle baignait la gestion desdits fonds, et certains y avaient même laissé des plumes. Depuis, cher cousin, plus rien ! Mais à la faveur de la dixième mission conjointe qui a réuni les premiers responsables du ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBA) et les partenaires techniques et financiers (PTF), un petit coin du voile commence à se lever.
Je me suis laissé dire que ces mêmes bailleurs de fonds réclament aujourd’hui le remboursement de quelque 1,5 milliard de F CFA dépensé sans justificatifs. Que s’est-il réellement passé dans les comptes du PDDEB ? Mystère et boule de gomme. En attendant, cher cousin, le Conseil des ministres en sa session du mercredi 21 novembre 2007 est revenu sur cette épineuse question.
Si j’en crois le compte rendu qui m’en a été fait, "ces demandes de remboursement font suite à des non-respects des règles contractuelles ou à des actes indélicats posés par certains agents de l’Etat chargés de la gestion de projets et programmes" qui reçoivent les perfusions des partenaires techniques et financiers.
"Tout en accédant à ces demandes de remboursement, le Conseil a donné des instructions pour que les auteurs de ces actes soient sanctionnés au plan administratif et au besoin poursuivis devant les juridictions conformément aux textes en vigueur". J’en connais, en tout cas, qui vont commencer à suer à grosses gouttes à l’idée de devoir rendre gorge, à l’exemple de ces entrepreneurs providentiels qui ont engrangé bien des millions de F CFA sans déposer la moindre brique sur les chantiers du PDDEB, mais passons.
Tu me demandes, cher cousin, ce que devient cet ambitieux projet d’électrification rurale de Tanghin-Dassouri, initié par la coopérative Vêenem Pabak avec l’appui de quelques partenaires ? Eh bien, sache que si au début, cette initiative fut fort louable, aujourd’hui, ils sont nombreux les abonnés qui crient à l’arnaque.
Car, depuis avril 2005 en effet qu’ils ont payé rubis sur l’ongle et les frais d’adhésion à ladite coopérative, et les frais d’abonnement à l’électricité, aucune lueur ne pointe à l’horizon. En désespoir, c’est en vain qu’ils exigent d’être remboursés pour rester abonnés aux ténèbres. Ce sont des rendez-vous manqués, des pirouettes et des histoires à dormir debout.
A-t-on floué les pauvres paysans ? Je n’ose pas y croire. Pour sûr, ces mécontents de Tanghin-Dassouri n’abdiquent pas, et menacent de recourir à la justice pour entrer dans leurs droits. A moins que les responsables de la coopérative Vêenem Pabak s’exécutent avant le grand déballage.
Oui, cher Wambi, tu ne t’es point trompé ! Nos honorables députés ont enfin commencé à entrer en possession de leur véhicule neuf, comme c’est la coutume sous
Et comme les mauvaises langues ne ratent jamais l’occasion de sortir leur venin, elles n’ont pas hésité à le surnommer "Grippe aviaire", du fait qu’il a bravé monts et vallées à travers les campagnes burkinabè. Comme quoi, ceux des élus qui s’en sont procurés n’ont donc pas fait le mauvais choix. Les électeurs sauront apprécier de toutes les façons.
Dans une de mes lettres, je t’informais que les Editions Sidwaya sont attraites devant le tribunal par Newton Ahmed Barry, le rédacteur en chef de l’Evénement, pour diffamation. C’est pour cela que le 12 novembre dernier, ils étaient devant le juge pour s’expliquer. En l’absence du prévenu, Jean-Paul Konseibo, codirecteur de publication de Sidwaya, son avocat a demandé et obtenu le renvoi du dossier au 26 novembre 2007. C’est donc en principe lundi prochain qu’ils devraient de nouveau se retrouver au tribunal.
En principe, dis-je, car depuis le 20 novembre dernier, sur initiative du Conseil supérieur de la communication (CSC), les parties en conflit dans ce procès sont en concertation. Il s’agit pour le CSC, représenté par le docteur Victor Sanou, de trouver une option conciliante après concertation pour un retrait de la plainte de Newton Ahmed Barry contre Sidwaya. Après les échanges entre les deux parties, il est de plus en plus question du retrait de ladite plainte. Si cela était effectif, ce serait tant mieux pour le monde de la presse.
Et maintenant que je m’en vais t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, je t’informe que j’ai reçu une lettre de ton oncle Jean Koudtiibo, en service à Saponé, qui me demande si c’est vrai que Manga voudrait à son tour quitter l’ASECNA. Sous réserve que Naaba Kiiba me confirme ou m’infirme cette nouvelle, il ne faudrait tout de même pas que nous cultivions la confusion des genres. Car, comme l’a d’ailleurs dit ton oncle, la légende a beau doter les Mangalais de pouvoirs occultes, ils ne seront jamais d’aucun secours dans la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar. A bons entendeurs donc...
En effet, pour cette édition, deux grands noms figurent dans la liste des invités d’honneur, soit Christiane Yandé Diop et Calixthe Beyala. La première est l’épouse du regretté Alioune Diop, qui a beaucoup soutenu les premiers écrivains dans l’affirmation de la personnalité africaine, en leur ouvrant les portes de sa maison d’édition "Présence africaine". Mamie, qui a la quatre-vingtaine, s’investit toujours à pousser l’Afrique à mieux faire et nous lui devons une fière chandelle.
La seconde ne se présente plus. Calixthe Beyala est l’hégérie de la littérature africaine. Plusieurs fois nominée, toujours appréciée, encore alerte, vive, intelligente et belle Calixthe résume à elle seule ce que la littérature a de bien et de prometteur pour notre continent.
Auteur, entre autres, de "Et si l’Afrique refusait le développement !" et, plus récemment de "L’homme qui m’offrait le ciel", elle écrit aussi dans Afrique Magazine et se fait l’avocate des Noirs partout où ils sont lésés. Peut-être même q’uelle va refiler aux participantes ses petits tuyaux, puisqu’elle a écrit un bouquin intitulé : "Comment cuisiner son mari à l’africaine". Bienvenue à ces amis de
En attendant, on apprend que sur la liste des candidats qui nourrissent des ambitions plus ou moins légitimes pour la présidence de
Suivront le mardi 27 novembre, au quartier Ouidi à partir de 9 h 00, celui de la rue du Ouidi-Naaba et le mercredi 28 novembre, celui de la rue Pierre Barry, située dans la zone administrative de la capitale. A ses valeureux fils Simonville est reconnaissante donc.
Si aujourd’hui, ce qui paraissait à l’époque être un pari risqué s’est finalement révélé une expérience réussie, c’est grâce aux soutiens de plusieurs bonnes volontés. Notamment ceux d’un ancien diplomate américain dans notre pays, M. Skiner, de l’ambassade de France, d’El hadj Oumarou Kanazoé, du FED, de l’ambassadeur Michel Compaoré et de Charles Petit Jean.
Contrairement à l’usage, ce cinquantenaire sera commémoré dans le recueillement. Professeurs, anciens et actuels élèves sont conviés le mardi 27 novembre 2007 à 18 h 30 mn à la chapelle Jean-XXIII pour une messe en la mémoire du fondateur de l’entraide culturelle burkinabè, Marc Compaoré, et de ses anciens collaborateurs : Zackarie Balima, Louis Nongana et le père Grimau.
Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."
Ainsi va la vie.
Au revoir.
Ton cousin
Passek Taalé.
L’Observateur Paalga du 23 novembre 2007
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