L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

Liberté d'expression

Silence  télé à Caracas

Moins d'un an seulement après que, du haut de la tribune des Nations unies, il a chargé Georges Bush, le Cow-boy de la Maison-Blanche, de toutes les affres de notre monde, ne voilà-t-il pas que l'ange Chavez de Caracas s'inscrit lui-même à l'école du mal.

Preuve, s'il en est encore besoin, que le diable n'est pas souvent celui que l'on  croit.

Les Vénézuéliens l'apprennent aujourd'hui à leurs dépens, après la censure par Hugo Chavez de Radio Caracas Télévision (RCTV), pour le ton acerbe de ses journaux et le soutien au coup d'Etat avorté à son encontre en 2002.

Cinq années se sont écoulées, mais Chavez a la rancune tenace.

Des voix ont beau s'élever à travers le monde contre cette entrave manifeste à la liberté d'expression, l'homme fort de Caracas ne cesse de les assimiler à des cris de putois.

Ainsi, depuis maintenant une semaine, et après un demi- siècle d'émission, la dernière chaîne d'opposition  au Venezuela s'est tue à jamais.

Et, désormais, le pire est à craindre, car, Radio Caracas télévision muette, les jours des syndicats, des organisations non gouvernementales et des partis politiques sont biens comptés.

En tout cas le disciple de Castro, en dépit des réprobations internationales, a prévenu : "Les ennemis de la patrie doivent faire attention. Qu'ils prennent un calmant, sinon c'est moi qui vais le leur administrer".

Hélas, les espoirs suscités hier seulement par Chavez dans son combat contre l'unilatéralisme américain se révèlent aujourd'hui illusoires.

Un dictateur vient, en effet, de naître au cœur des Amériques, avec droit de vie et de mort sur  ses concitoyens.

L'ange annoncé était-il seulement un diable  qui s'ignore ?

«Billets craquants» in L’Observateur Paalga du 4 juin 2007