L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Occupation anarchique du marché de Gourcy

Occupation anarchique du marché de Gourcy

La mairie veut réattribuer les box

 

Dans notre parution n°5906 du vendredi 25 mai 2007, nous faisons état des installations anarchiques au marché central de Gourcy. A cette anarchie s’ajoute une situation de mauvaises attributions décriée par certains usagers qui s’est fait remarquée par un désordre et l’inoccupation des box et étals du hall des femmes du marché nouvellement construit. Les premiers acteurs proposent des solutions.

L’état et la gestion du marché Central de Gourcy acquis sous financement du FICOD (Fonds d’investissement des collectivités décentralisées) constituent une préoccupation majeure pour les autorités communales. Le bourgmestre de Gourcy, Dominique O. Ouédraogo, tout en constatant avec amertume la réalité des faits, estime qu’il est temps de prendre des mesures énergiques pour permettre aux usagers du marché de se sentir à l’aise et en toute sécurité. En rappel, Gourcy a été érigée commune de plein exercice en 1999. Après les premières élections de l’an 2002, la ville s’est retrouvée élargie avec les nouveaux villages qui lui sont désormais rattachés. Le commerce qui était très embryonnaire a connu un essor particulier avec le retour des rapatriés de la Côte d’Ivoire. C’est dans ce contexte qu’un contrat de financement du projet de réhabilitation du marché central de Gourcy (1re phase) a été signé avec le FICOD dont le montant de la subvention s’élève à 75 652 500 F CFA. De ce financement, il a été réalisé des boutiques, des boxes et hangars, un hall subdivisé en étals pour les femmes et des boxes pour bouchers. Selon le maire, l’occupation effective des boutiques, boxes et hangars une commission d’attribution a centralisé l’ensemble des demandes. En effet, cette commission créée par arrêté du 30 août 2005, était composée des membres du conseil municipal, du receveur municipal, des commerçants et des observateurs, qui ont travaillé dans la transparence, de l’avis du maire Dominique Ouédraogo.

L’attribution des boutiques, étals et box du marché

Suite à la mise sur pied de la commission ad hoc d’attribution le 30 août 2005, le maire dit avoir un communiqué invitant tous les demandeurs à se présenter à la mairie pour l’attribution qui s’est faite par tirage au sort. Au préalable, il convient de souligner dira le premier adjoint au maire, Koma Séguénam, “les critères d’attribution étaient d’abord, être commerçant, être à jour de ses patentes de 2003 et 2004, disposer d’une pièce d’identité et d’être un déguerpi suite aux travaux de construction. Selon lui, comme il y avait beaucoup de déguerpis par rapport au nombre de places disponibles ils ont été contraints de procéder à un tirage au sort public pour jouer la carte de la transparence” comme à la loterie. C’est la chance qui a joué pour départir les postulants. En de pareilles circonstances, les anomalies sont monnaie courante. A titre d’exemple, a expliqué le premier adjoint au maire, “nous avons décelé des tentatives de fraude dont la plus flagrante est celle de Mme Bintou Ouédraogo qui a falsifié ses quittances de 2002 en 2003 et de 2003 en 2004, ce qui l’a naturellement écartée d’office de l’attribution”. Se prononçant sur les prix de location des boutiques et autres étals, le maire a fait comprendre que c’est le fruit de plusieurs concertations entre les opérateurs économiques, le FICOD et le conseil municipal qui ont abouti à la fixation de prix raisonnables avant les attributions. D’un ton qui laisse apparaître plus au moins son mécontentement du fait qu’avec la décentralisation, personne ne viendra construire la commune, si ce n’est l’effort et la contribution de tous les citoyens à quelques niveaux qu’ils soient. Pour le cas du marché de Gourcy “dans l’euphorie et la joie d’accueillir la nouvelle infrastructure, les commerçants n’ont pas trouvé d’inconvénient aux différents prix. Malheureusement, avant leur intégration au marché, il y a eu un revirement de situation du côté des commerçants avec des nouvelles propositions en-deçà de la réalité”, a affirmé le maire. Par souci d’animer cette infrastructure flambant neuve, ils sont parvenus à fixer les prix pour les grands boxes à 6000F, les moyens à 4000 F, l’étal à 1500F et le box de la boucherie, à 5000F. “Cétait à prendre ou a laisser pour les commerçants locaux du fait que nous disposions de demandes de commerçants de Gourcy non résidents prêts à doubler les prix pour disposer des places”, a expliqué M. Ouédraogo. De l’occupation effective des lieux, il y a que les étals du hall des femmes qui restent le seul problème de nos jours.

C’est pourquoi, de l’avis du mare, il sera lancé un dernier appel à intégrer le hall par les femmes dans un court délai, il sera procédé à une nouvelle attribution de ses étals à celles qui veulent participer au développement de la commune. Cependant, il ne faudrait pas perdre de vue l’inachèvement de la réhabilitation du marché et le premier adjoint au maire a expliqué que “tant que le marché ne sera pas totalement construit, il serait difficile d’éviter cette situation. En effet, après la fin de travaux de la première phase, de nombreuses personnes ont occupé des places aux abords du marché et se sentent très bien là où ils sont. Conséquence, les femmes ayant bénéficié des places au niveau du hall se sentent lésés dehors par rapport aux autres qui vendent mieux et qui ne payent pas de taxes, mensuelles”, a estime l’autorité communale. Sur le plan des taxes les prix qui sont fixés en dernier ressort par les délibérations du conseil municipal ne souffrent pas trop de contestations ouvertes. En revanche, force est de constater un manque à gagner dans le recouvrement des taxes, selon Bancé Hubert, responsable de la perception de Gourcy : “Nous avons en prévision comme taxes sur les droits de marché, 625 000 F par an à recouvrer. A la date du 30 avril, nous sommes à 125 000 F CFA, soit 20%. Sur les locations des boutiques, au lieu de 2 868 000 F prévus, nous avons recouvré 268 500 f CFA, soit 9,36% à la même date”. Du côté de la division fiscale, des efforts aussi sont à faire en ce qui concerne la patente et la Contribution du secteur informel (CSI). Le maire Dominique Ouédraogo prône la sensibilisation tous azimuts pour combattre l’incivisme fiscal en vue de faire comprendre à tous que les recettes servent à laconstruction de la cité de Gourcy.

De l’insécurité sur les lieux du marché

L’insécurité constitue un réel problème qui mérite de trouver au plus vite, une solution. La mairie se dit impuissante face à la situation due à l’état de non achèvement de la construction du marché. Pour M. Koma, il sera difficile de déguerpir ceux qui sont à la base du désordre et de l’insécurité au sein du marché. En lieu et place de la force, des séances de sensibilisation pourront résorber un tant soit peu le phénomène pour éviter un sinistre au marché central de Gourcy. La préoccupation principale du maire et de son conseil municipal reste l’achèvement de la construction du marché. L’inquiétude demeure, dira le maire Dominique O. Ouédraogo. “Le FICOD n’intervient plus dans toutes les communes, il a choisi des zones d’intervention qui sont le Sud-Ouest et l’Est”. Et le maire ne sait pas le sort qui leur est réservé. Le vœu des populations de Gourcy est que l’expérience ait une fin heureuse par la réhabilitation totale du marché.

Philibert NIKIEMA AIB/Gourcy

Sidwaya du 8 juin 2007



08/06/2007
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