Plages gratuites des législatives : Et ça se prétend partis!
Plages gratuites des législatives
Et ça se prétend partis!
A la faveur des législatives du 6 mai prochain, le CSC (Conseil supérieur de la communication) a prévu des plages d'intervention, pour tous les partis en lice, dans les organes d'Etat que sont, entre autres, Sidwaya et la Télévision nationale. Cela, sans exiger bien sûr le déboursement du moindre kopeck. Une initiative à applaudir à tout rompre, devrait-on dire, aspiration à la démocratie oblige. Mais voilà: depuis le lancement de la campagne le 14 avril, que de tranches télévisuelles muettes et que de pages de notre confrère blanches parce que tel parti ne s'est pas présenté pour l'enregistrement de son message ou que tel autre n'a pas daigné envoyer le sien à la rédaction de Sidwaya ? Et pourtant, nous osons le parier sans être devin en matière fiscale, ces silencieux (parce qu'ils ne sont pas du tout muets en d'autres temps pour certains d'entre eux) sont passés à la caisse sans attendre quelque relance du grand argentier national. Alors, questions: pourquoi cette attitude passive et qu'en pensent les électeurs que nous sommes tous ? Deux réponses possibles à la première, à notre humble avis : ou lesdits partis ont choisi de ne pas intervenir dans les organes ci-dessus cités, et c'est là leur droit, ou ils n'en ont pas les moyens, et là, ça devient inquiétant pour cause : peut-on rêver de s'asseoir un jour à l'hémicycle si déjà on ne peut pas noircir quelques colonnes d'un journal ou tenir seulement quelques minutes face aux téléspectateurs ? Hélas, c'est la triste réalité de la plupart de ceux-là qui ont choisi la voie du mutisme. Et on les comprend fort bien au regard de ce qui se passe réellement à leur niveau, car que peut bien faire une formation politique sans idéologie, où le nombre de militants et sympathisants se résume aux seuls membres d'une famille et aux associés, où le président joue, seul et à la fois, les rôles d'administrateur, de financier et de coursier? Pas donc étonnant que l'on se débine habilement mais maladroitement pour éviter le ridicule, même si, aux yeux de ses éventuels électeurs, on met du même coup son c... dehors, traduisant ainsi, dans les faits, ce que l'on est réellement. Et dans tout cela, à qui profite cette farce, soit dit en passant, de mauvais goût, sinon aux adversaires d'en face ?
Quoi de plus légitime d'ailleurs pour ceux-ci de sourire sous cape de la déculottée ainsi programmée d'un perdant ? Mais il y a plus grave (comme pour paraphraser quelqu'un) parce qu'insultant pour l'électorat ! Car, est-ce normal pour un parti, fût-il constitué des seuls membres d'une famille, d'empoigner les sous du peuple sans se prêter au jeu pour lequel, en partie, on les lui a versés?
La réponse, bien sûr, et logique, du reste, est évidemment : "NON". Et ce n'est pas les justificatifs, les reçus (faciles à se procurer de nos jours) qui, seuls, devraient être demandés à ces bons messieurs, mais, en sus, un compte rendu fidèle de leur attitude envers l'électorat. A défaut, passé cette échéance, qu'ils nous épargnent désormais ces légendaires pavés qu'ils distillent, au gré de leurs humeurs, dans les journaux et les organes audiovisuels au moment où on se passerait volontiers de leurs élucubrations.
«Billet craquant » in L’Observateur Paalga du 23 avril 2007
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