L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

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Pourquoi les seins ne peuvent plus être décrochés

Contes et légendes du Burkina

Pourquoi les seins ne peuvent plus être décrochés


Autrefois, les femmes avaient la possibilité de détacher les seins de leur poitrine. Quand elles allaient au marigot, elles les enlevaient, les lavaient, les pommadaient et ensuite les déposaient, tout beaux et tout brillants sur les ro¬chers avant d'aller se baigner. Ensuite, elles les remettaient en place et rentraient chez elles.

Or, il y avait dans un village une vieille fem¬me dont les seins tombaient complètement.

Chaque jour, elle espionnait les jeunes filles dans l'espoir d'échanger ses vieux seins qui tombaient contre ceux hauts et bien "arrêtés" (fermes) d'une de ces filles.

Un jour qu'elles avaient fini de laver et pommader leurs seins, elles les déposèrent sur les rochers et allèrent comme d'habitude se bai¬gner. La vieille femme profita de ce moment pour s'emparer des seins de la meneuse du groupe de jeunes filles, et déposa à leur place ses vieux seins qui tombaient.

Avec cette paire de seins bien hauts et bien arrêtés, elle se prit pour une jeune fille ! Elle quit¬ta le village pour aller s'installer ailleurs et mener une nouvelle vie. Elle rencontra un homme qui, bien qu'étonné par cette poitrine jeune et ferme n'allant pas avec ce visage ridé, décida de la prendre pour femme et de s'installer avec elle.

Revenons au marigot : quand les jeunes filles sortirent de l'eau, elles constatèrent l'échange. Elles remirent toutes leurs seins, sauf la meneuse qui se mit à crier et à courir en direction du village, les seins de la vieille dans ses mains. Quand elles parvinrent à l'entrée du village, la fille s'arrêta et se mit à chanter :

- Amies, j'ai perdu mes seins. Je les ai lavés, pommadés et déposés, on me les a échangés. J'ai perdu mes seins, mes seins pour séduire les hommes.

- Qui donc a pu faire cela ? se demandèrent les gens du village.

- C'est sûrement la vieille femme qui nous espionnait toujours, répondirent les jeunes filles, qui constatèrent que la vieille avait quitté le village.

On choisit alors les meilleurs balafonistes pour qu'ils accompagnent la jeune fille dans sa recherche de la vieille femme. Ils arrivèrent dans un premier village, et la jeune fille se mit à chanter sa chanson au son des balafons.

- Ah oui ! dirent les villageois, elle est passée ici il y a quelque temps. C'est vrai que cette poitrine haute et bien arrêtée sur une femme âgée nous avait étonnés.

Ils continuèrent donc leur route sur les traces de la vieille. Dans un deuxième village, les gens dirent la même chose. C'est alors qu'ils atteignirent un troisième village, celui où la vieille avait élu domicile.

Quand elle entendit la chanson de la jeune fille, elle était en train de préparer du tô. Elle s'était si bien habituée à ses nouveaux seins qu'elle avait fini par oublier qu'ils n'étaient pas à elle. Sans réfléchir, elle se laissa entraîner par la jolie mélodie de la chanson et se mit à danser, danser, en s'approchant de plus en plus de la jeune fille qui chantait. Celle-ci ne tarda pas à reconnaître ses seins. On les lui rendit séance tenante.

C'est depuis ce jour que les seins sont fixés pour de bon sur le buste des femmes...

 

Recueillis par Françoise DIEP et François Moïse BAMBA

Le Pays du 16 novembre 2007



16/11/2007
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