Pourquoi nous avons battu la campagne en hélico
Harouna Bayiré
Pourquoi nous avons battu la campagne en hélico
Après la validation des mandats des élus du scrutin du 06 mai, Harouna Bayiré sera, si nous ne nous abusons, l'un des plus jeunes députés de cette quatrième législature sous la IVe République.
Né le 31 décembre 1971 dans les profondeurs du département de Komtoèga, il se sera révélé sur la scène politique à la faveur des législatives 2007. Candidat surprise de la Coordination des forces démocratiques du Burkina (CFD/B) sur la liste nationale, il est allé défier le tout-puissant Alain Yoda du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) dans son fief du Centre-Est, à bord d'un hélicoptère.
Une campagne à l'américaine donc, qu'il mena aux côtés d'un certain Hamadou Palguim Sambaré, débarqué de la République démocratique du Congo (RDC).
Le résultat ne s'est pas fait attendre, puisqu'aujourd'hui, tous deux forment avec Hamadou Diamdioda Dicko le cercle restreint des élus de la CFD/B.
Mais d'où vient ce "morveux" qui a osé troubler le sommeil de Bédouma Alain Yoda pendant la campagne écoulée?
• Harouna Bayiré : oui, je suis jeune d'accord, mais mon militantisme politique remonte aux premières heures de l'Organisation pour la démocratie populaire/Mouvement du travail (ODP/MT), qui s'est muée depuis 1996 en Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).
Directeur de société de mon état, je n'avais jamais auparavant été candidat à une consultation électorale. C'est donc pour moi une première expérience qui s'est avérée payante.
Plus d'un s'étonne que pour des élections législatives vous ayez eu besoin d'un hélicoptère pour aller à la rencontre de vos militants et sympathisants. Cette campagne à l'américaine se justifie-t-elle à vos yeux ?
• Oui, absolument ! Si nous avons battu la campagne en hélico, ce n'est nullement pour faire la démonstration de nos moyens, mais plutôt pour pouvoir atteindre certains villages enclavés du Centre-Est.
La CFD/B étant une nouvelle organisation politique dans cette région, nous avions besoin de toucher le maximum de nos électeurs et, surtout, les couches sociales les plus éloignées.
Maintenant que vous êtes élu, que réservez-vous à toutes ces voix qui vous ont fait confiance ?
• Nous nous battrons pour défendre leurs intérêts. Parce que partout où nous sommes passés, il y a des difficultés réelles. Ensemble donc, et avec la volonté des populations, nous travaillerons à l'amélioration de leurs conditions de vie.
Est-ce avéré que vous avez eu les pires ennuis pour battre campagne dans le Centre-Est ?
• Il faut seulement retenir qu'il y a eu çà et là des accrochages et des incompréhensions. Mais nous pensons aujourd'hui que tous les partis qui étaient en compétition, principalement dans notre province, doivent s'unir et n'avoir qu'un seul objectif, celui du développement du Boulgou.
Avant la validation de votre mandat, quelles sont les missions qui attendent le nouvel élu à l'Assemblée ?
• Notre mission première, c'est de voter les lois, surtout celles pouvant apporter un nouveau souffle à la vie des Burkinabè.
Entretien réalisé par
Bernard Zangré
L’Observateur Paalga du 21 mai 2007
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