L'Heure du Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

L'Heure     du     Temps (Blog d'Information sur le Burkina Faso)

Premier gouvernement de Tertius Zongo : Longue fut l’attente

Premier gouvernement de Tertius Zongo

Longue fut l’attente

 

Les latins auraient crié alea jacta ! le sort est déjà jeté. Depuis maintenant une semaine, le successeur de Paramanga Ernest Yonli à la primature est connu. Tertius Zongo, ambassadeur du Burkina à Washington est donc désormais le chef du gouvernement du Burkina Faso. Les burkinabè, habitués à découvrir les membres de l’exécutif chaque fois quelque deux ou trois jours après la désignation d’un Premier ministre, sont maintenant réduits aux conjectures. Qui sera appelé au gouvernement, qui n’en fera plus partie. Un jeu que les burkinabè semblent adorer et qui, le temps de l’officialisation des membres de l’exécutif, laisse, ou fait la place à plusieurs titulaires. Souvent avérés, parfois faux. Dans ce jeu de pronostics, que de noms. Pour peu qu’une personnalité soit aperçue quelque part, elle devient automatiquement probable membre du gouvernement. Des ambassadeurs présents au pays à ces moments de composition de l’exécutif, «font» déjà partie du gouvernement. Alors que bien de personnalités en sont exclues. Au-delà donc de ces prévisions, on reste tout de même interrogatif sur les raisons de ce long silence qui aura duré quand même sept jours. Le calendrier du président du Faso, réellement chargé en semaine écoulée, n’est pas «forcément» la raison. Pourquoi donc depuis ce 4 juin, les choses «tardent» à se mettre en place. La nouvelle configuration qui, pour certains, devrait donner un gouvernement remanié à plus de 50% expliquerait-il cela ? En outre, qui pourra en être membre ? Irons-nous vers un gouvernement 100% CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès), parti présidentiel ? Qu’en sera-t-il des partis de la mouvance présidentielle ? Au-delà de ces questions, ce qui est plus que probable c’est que l’opposition pourra ne pas y avoir de strapontins dans le nouvel exécutif. En dehors du premier gouvernement de Yonli, né dans un contexte de crises, qui avait fait appel à toutes les composantes des forces politiques et sociales de la Nation, les gouvernements successifs, en tout cas, les premiers de chacun des chefs de l’exécutif nommés avaient une coloration unicolore. Il est fort à parier que Tertius Zongo, pour son premier gouvernement, reste dans la même dynamique. En tous les cas, les scrutins successifs des municipales en 2005 et des législatives en 2007 ont fortement prouvé que le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) demeure le parti qui recueille le plus grand nombre de suffrages positifs auprès des burkinabè. Un élément important, voire capital dans la mise en forme du projet de société de Blaise Compaoré dont la charpente ouvrière est la valorisation du capital humain. D’ailleurs certains leaders politiques de l’opposition auront reconnu que l’ère du temps n’est pas à un gouvernement de ce genre. L’exécutif n’étant pas le parlement où pour le bien de la démocratie il est souhaité plusieurs sensibilités, il n’y a pas de bobo à voir un gouvernement à forte domination d’un seul parti. Le tout est de trouver des « animateurs » déterminés, engagés à servir le tout dans une grande cohésion. L’accueil réservé à Tertius Zongo après sa nomination est déjà assez illustratif d’une très forte dose de confiance faite à un homme dont le parcours et le bilan au niveau des différents postes de responsabilité reçoivent un satisfecit complet. Preuve que le choix du président du Faso entre en harmonie avec les aspirations des burkinabè. D’ailleurs, le début des grands chantiers du programme présidentiel est la preuve que le quinquennat ne sera pas de tout repos. Et donc les hommes et les femmes qui seront appelés en première ligne seront des hommes et des femmes qui devront faire preuve de courage, d’abnégation et d’ardeur à l’ouvrage. D’ailleurs, le ton est déjà donné au parlement où l’action des députés, selon le chef du parlement Roch Marc Christian Kaboré, sera scrutée maintenant afin qu’il n’y ait plus de hiatus entre les élus et les populations. En somme, rien ne sera plus comme avant. Pour le bien du Faso et des burkinabè. En tous les cas, on «n'attendra pas Godot », le gouvernement, le premier de Tertius sera bel et bien connu. Si ce n’est fait au moment où vous découvrez ces lignes. Le temps est certainement maintenant au travail. L’un des traits marquants de tout changement de gouvernement est l’allure au ralenti de l’administration. Et à la vérité, il n’y a pas vraiment eu une semaine où les commentaires, les débats, les pronostics ont pris le dessus sur tout comme cette semaine-là. Même la défaite des Etalons est presque passée inaperçue. Comme quoi, celui qui a dit "plus politique que les burkinabé", tu meurs, n’a dit qu’une lapalissade.

Par Jean Philippe TOUGOUMA

Sidwaya du 11 juin 2007



11/06/2007
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 1021 autres membres