Presse ivoirienne : Ici et là, c'est pas bon !
Presse ivoirienne
Ici et là, c'est pas bon !
On savait la dynamique de la paix en Côte d'Ivoire poussive. On l'a sue délicate depuis l'attentat manqué du 29 juin 2007 à Bouaké contre le premier ministre Guillaume Soro (4 morts et plusieurs blessés).
Le navire de la paix avance toujours certes, mais à la godille. Pire, il ne cesse de prendre l'eau. Et le président Laurent Gbagbo et son premier ministre, tous deux déjà à la rame, sont contraints, à chaque avatar, d'écoper la galère. Mais jusqu'à quand tiendront-ils dans cette pénible tâche de rafistolage ? Autre bourrasque annoncée par la presse ivoirienne : la grogne, de plus en plus bruyante, au sein de la grande muette. Les Forces de défense et de sécurité (FDS) réclameraient au chef suprême des armées des primes de guerre que celui-ci renâclerait à accorder. Simple rumeur entretenue par des journaux de la place qui ne font plus mystère de leurs accointances avec tel ou tel camp adverse ? Vrai ou faux ? C'est le traitement de l'information sur la question qui fait trembler toute la Côte d'Ivoire de peur.
Conjecturant sur la rencontre à huis clos entre le président Gbagbo et certains chefs militaires des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI) du 14 août dernier, les quotidiens d'Abidjan ont rivalisé de prévisions apocalyptiques dans leurs livraisons du jeudi 16 août.
Titres choisis : "Gbabgo met l'armée KO" ; "Gbagbo-FANCI : le clash" ; "Gbagbo tire sur ses soldats" ; "Gbagbo défie son armée" ; "Danger sur la République : Gbagbo insulte les militaires".
Autant de froissures sur la feuille de route vers la paix.
Le 4e pouvoir voudrait contribuer au délitement du processus de normalisation qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Nos confrères de la lagune Ebrié, il faut avoir le courage de le souligner, ont joué ici sur le registre de l'incitation à la violence. Et le Conseil national de la presse (CNP) est dans son rôle lorsqu'il menace de sanctions les journaux dont "le ton violent et guerrier frise la presse à scandale". Le 11 de ce mois, c'était au général de division Philippe Mangou, chef d'état-major des FANCI, d'appeler les journalistes ivoiriens à plus de retenue : "Vous pensez que si vous attisez le feu, vous aurez l'autorisation de sortir ? On fermera les frontières et on va tous brûler ensemble". Le ton est martial, mais l'appel est opportun. Que "Notre Voie", quotidien proche du FPI, parti au pouvoir, se le tienne également pour dit.
En cas d'incendie, la plume est plus exposée que le treillis.
Journalistes de toute la Côte d'Ivoire, ressaisissez-vous !
«Billets craquants» in L’Observateur Paalga du 20 août 2007
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