Au nom d’Allah, il faut arrêter les dégâts dans l'organisation du Hadj
Organisation du Hadj
Au nom d’Allah, il faut arrêter les dégâts
Cette année encore, l’organisation du pèlerinage à la Mecque a laissé un goût amer à la communauté musulmane, particulièrement à ceux qui sont partis dans ces lieux saints en Arabie Saoudite pour accomplir le 5e pilier de l’Islam. Dans notre édition du vendredi 11 au dimanche 13 décembre 2007, nous avions titré «Retour de pèlerins : Ouf !», annonçant par cette interjection le retour effectif du premier groupe, le jeudi 10 janvier à 7 heures. Cet intitulé était, en effet, symptomatique des souffrances qu’ont endurées ceux qui sont revenus de si loin, leurs accompagnateurs et leurs logeurs dans la capitale. Puisque tous les ingrédients de la mauvaise organisation ont été au rendez-vous : départs maintes fois reportés, avion confisqué en Arabie Saoudite, absence d’interlocuteurs fiables, etc.
Pourtant, que d’espoirs lorsque, sur insistance des associations islamiques du Burkina, l’organisation du pèlerinage, qui était du ressort de l’Administration territoriale, a été confiée à la Communauté musulmane du Burkina. Pour beaucoup, ç’allait être du moins la fin de l’amateurisme dans l’organisation avec ces nombreux démarcheurs peu sérieux qui ne voyaient en cette activité qu’une occasion de se faire de l’argent facile. Mais aujourd’hui, ceux-là mêmes qui étaient les fervents défenseurs de cette «délocalisation» qui comprend un domaine (aviation civile) des plus complexes se posent bien des questions. Puisqu’il est de plus en plus évident qu’il ne suffit pas de s’appeler Amado, Salam ou Mahamadi pour organiser avec succès un pèlerinage musulman.
A défaut donc pour la Communauté musulmane, à travers sa Commission technique nationale, d’être plus professionnelle à l’avenir, des voix de plus en plus nombreuses se demandent s’il ne serait pas sage de remettre l’organisation du Hadj à l’Etat. Du temps où le ministère chargé de l’Administration territoriale en avait la gérance, les dégâts étaient tout de même moindres. Sinon, à force de ranger les graves imperfections dans la fatalité, il risque de se trouver un jour où les pèlerins burkinabè seront refoulés des lieux saints tout simplement parce qu’une fois sur place, ils trouveront que les six étapes fondamentales qui devraient faire de chacun d’eux un Hadji ou une Hadja ont été déjà exécutées.
Extrait de «Billets craquants» in L’Observateur Paalga du 14 janvier 2008